I. Vous

PRÉNOM : Marie
ÂGE : Dix-neuf années les amis!
ANCIENNETÉ DANS LE RP : Six ans, avec plus ou moins de moments faibles xD.
COMMENT AVEZ VOUS DECOUVERT LE FORUM ? Hmmmm, bonne question n'est-ce pas ?
QUE PENSEZ VOUS DU FORUM ? C'est le forum que j'ai le plus aimé jusqu'à présent. Incapable de le quitter ! xD

II. Formalités

AVATAR : Tom Welling =D
CODE :
PROFIL : Fait

Feat. Dorian & Elizabeth

C'était un jour anormalement froid de juin, le cinq pour être exact. Deux personnes se tenaient devant un bâtiment énorme qui paraissait très vieux et délabré, bref, un endroit très peu accueillant. À la vue de cet endroit qui donnait la chair de poule, le petit garçon de trois ans ferma les yeux et pria pour que tout ça ne soit qu'un rêve. Cela faisait deux jours que son papa et sa maman n'étaient pas revenus à la maison, et les monsieurs vêtus d'uniformes de police lui avaient dit qu'ils l'emmèneraient dans un lieu sécuritaire, ou on prendrait soin de lui. Allait-il vivre là ? Il fut ramené à la réalité lorsqu'on l'entraîna à l'intérieur d'un pas autoritaire. Dorian suivit sans dire un mot, de toute façon il ne parlait plus depuis la disparition de ses parents. Il se contentait d'observer et de réfléchir, car même malgré son jeune âge, il comprenait très vite et sa logique était surprenante. Il devait presque courir pour éviter de se trébucher sur le sol, et ses petites jambes marchaient à vive allure. Il ne savait pas où il était ni pourquoi on l'y conduisait, mais le gamin savait qu'il n'était pas prêt d'y partir. Une fois rendu dans le hall d'entrée, la vieille femme lâcha sa main comme s'il s'agissait d'un vulgaire torchon sale et disparu à l'angle d'un couloir adjacent. Promenant son regard émeraude à travers la pièce, l'orphelin contempla sa nouvelle demeure. Tout dans cet orphelinat respirait le malaise... aucun jouet n'était visible sur le sol, et les meubles se faisaient très rares. On aurait facilement pu croire à un vieux bâtiment abandonné depuis des années si la propreté des lieux n'était pas aussi impeccable. Le jeune Yanosis fit un pas en avant, puis deux, l'air incertain. Et si s'aventurer plus loin que le hall était interdit, que ferait-il ? Est-ce la bonne femme de tout à l'heure le réprimenderait ? Il haussa les épaules en se disant que personne ne lui avait demandé de rester sagement sur le tapis et d'attendre qu'on vienne le chercher. Dorian partit donc à la découverte de la demeure, qui franchement lui donnait des frissons dans le dos. Atteignant ce qui lui sembla être la salle-à-manger, il fut interrompu par un léger frottement sur le sol. Apparemment, on l'espionnait. Le silence était si lourd que le petit put aisément capter sa provenance, et il se retourna vivement, craignant qu'un adulte ne l'ait pincé. Mais c'était une jolie tête blonde qui l'observait au bout de la pièce, ses yeux bleus bien fixés sur lui. Elle devait avoir le même âge que Dorian ou presque, et semblait hésiter à venir lui parler. Dorian croisa le regard de la fillette et une étange impression de déja-vu transperça son corps tout entier. La connaissait-il ? Il avait l'impression de l'avoir toujours connue, mais pourtant son visage ne lui rappelait rien.

Elizabeth;; « Qui es-tu ? »
Dorian;; « ... »
Elizabeth;; « Ton papa et ta maman sont partis, c'est pour ça que tu es là?»
Dorian;; « ... »

L'orphelin se contenta d'hocher la tête avec suspiscion. Comment savait-elle ça ? La petite fille sembla comprendre la réaction de Dorian puisqu'elle s'approcha d'un pas confiant vers lui. Jamais il ne sut pourquoi, mais c'est à cet instant précis que le gamin tomba profondément amoureux de celle qu'il venait à peine de rencontrer. Elle était jolie, aussi jolie qu'un ange descendu du ciel pour le rassurer et lui dire que tout irait bien. L'enfant ne comprenait pas encore tout à fait la situation pénible dans laquelle il se trouvait, mais au moins il avait une alliée dans cette maison horrible. Comme si elle lisait ses pensées, la blondinette attrapa sa main avec douceur et l'entraîna vers l'étage du haut. Il la suivit en souriant, heureux de pouvoir faire confiance à quelqu'un. Les adultes étaient tous pourris, aucun n'en valait la peine et malgré ses trois ans, Dorian l'avait déjà compris. Mais avec cette fille, c'était différent. Il ne la connaissait que depuis deux minutes, mais déjà ils semblaient parfaitement connectés... et cette envie de la protéger le tiraillait au fond de l'estomac. Un sentiment qui ne le quitterait plus de toute sa vie. L'orpheline s'arrêta finalement devant une porte, jeta un coup d'oeil complice à Dorian et l'ouvrit à la volée. À ce moment, une bande de gamins affluèrent vers le nouveau venu. L'arrivé d'un orphelin dans leur établissement était toujours une grande fête, car c'était un ami de plus avec qui jouer... peu de familles venaient chercher un enfant ici, car on jugeait cet endroit peu fréquentable. Ainsi, la majorité des enfants vivaient à l'orphelinat jusqu'à ce qu'ils soient en âge de partir et de vivre leur vie, sans famille, sans attache. Car une fois qu'on quittait l'orphelinat, jamais plus on n'avait le droit d'y remettre les pieds. Dorian essayait de comprendre tout ce que les autres enfants lui disaient, mais ils parlaient tous en même temps et c'était difficile d'entendre... les questions fusaient de toutes parts, et tous tentaient de le toucher pour lui souhaiter la bienvenue. Le garçon se sentait mal à l'aise avec autant de personnes autour de lui, si bien qu'il dénicha très vite un trou assez grand pour s'y glisser et échapper aux gosses qui l'entouraient. Il retrouva son ange assise un peu plus loin, qui le fixait toujours de ses grands yeux bleus.

Elizabeth;; « Mon nom c'est Elizabeth. »
Dorian;; « Do... Dorian. »
Elizabeth;; « Mon papa et ma maman sont partis eux aussi. Comme toi. »
Dorian;; « Ils vont... revenir? »
Elizabeth;; « Non. Les papas et les mamans ne reviennent jamais ici. »
Dorian;; « MENTEUSE! MAMAN M'AIME TROP! »
Elizabeth;; « Je suis pas une menteuse. Si tu es ici... c'est que tu n'as plus de papa, ni de maman. C'est comme ça, ils nous l'ont dit. »

Choc. Les petites jambes de Dorian tremblaient de peur, ou de colère, il ne savait plus. Elizabeth mentait, ça ne pouvait être autrement. Mais son regard aussi bleu que l'océan semblait sincère, et elle-même semblait triste de lui avouer cela. Car ça lui rappelait que ses parents à elle aussi ne viendraient jamais la chercher. Dorian par contre, n'avait pas encore réalisé toute l'ampleur de la situation. Lorsque les policers lui avaient dit qu'il irait dans un endroit sécuritaire, il avait cru que c'était temporaire, et que ses parents le ramèneraient bientôt à la maison. Et apprendre qu'en fait, ils ne reviendraient jamais... sans qu'il puisse les retenir, les larmes se mirent à couler sur ses joues toutes rondes, et instinctivement, Elizabeth se leva et le prit dans ses bras. Jamais elle n'avait connu autre chose que l'orphelinat, et donc jamais elle n'avait subi le même choc que certains enfants. Ça ne lui avait pas vraiment fait de mal jusqu'à ce jour. Voir le petit garçon aux cheveux noirs fondre en larmes devant elle l'avait bouleversé à un tel point qu'Eli s'était mise à pleurer elle aussi. Ils restèrent ainsi quelques minutes, pendus dans les bras l'un de l'autre comme si leur vie en dépendait. Ils avaient besoin de cette présence... les gamins n'avaient plus de parents, mais au moins ils se soutenaient tous les deux, et ils ne se quitteraient plus jamais.

Feat. Dorian & Elizabeth

Nathaniel;; « DES PARENTS ! »

Un garçon âgé d’environ neuf ans était entra en trombe dans le dortoir des garçons, le sourire fendu jusqu’aux oreilles. Apparemment, un couple était présent ce matin-là pour adopter un enfant. Et comme chaque fois, tous les orphelins seraient alignés sur le perron, et un seul aurait la chance de garder son sourire. Tous les autres enfants le regarderaient s’éloigner, la mine triste, voyant tous leurs espoirs s’effondrer d’un coup. Les plus jeunes vivraient cette première expérience très difficilement. Les plus vieux savaient très bien qu’après dix ans, rares étaient les parents qui désiraient les prendre avec eux. Sauf que cette infime pensée que peut-être le couple tomberait immédiatement sous leur charme laissait intact leur désir de se faire adopter, d’avoir une famille. Qu’enfin, ils puissent se lever le matin et sentir qu’on les aime, et qu’ils n’auront plus jamais à être effrayés la nuit. L’affection que seuls un père et une mère peuvent offrir. Et ce besoin ne les quitterait jamais, peu importe leur âge. Comme d’habitude, toutes les petites têtes se redressèrent d’un bond sur leur lit. Le silence devint pesant tandis que les orphelins retenaient leur souffle à l’unisson. Puis, d’un même mouvement parfaitement synchronisé, ils se mirent à courrir dans tous les sens, cherchant leur uniforme. Seuls deux enfants, encore en pyjama, traînaient de la patte. Âgés de onze ans à l’époque, Dorian était devenu un beau jeune homme. Il était d’ailleurs très populaire au sein de l’orphelinat bien que son cœur n’accordait de place qu’à une seule personne : Elizabeth. Cette dernière était, comme à son habitude, confortablement installée dans le lit de son meilleur ami en train de feuilleter un bouquin. Quant à lui, le garçon était allongé à plat ventre à ses côtés, se contentant d’admirer les cheveux dorés de la seule personne qui comptait à ses yeux. Avec les années, Dorian s’était vite rendu compte que son allure mystérieuse et renfermée rebutait particulièrement les parents à la recherche d’un enfant. Il avait donc abandonné tout espoir de trouver un foyer et préférait rester à l’orphelinat avec Elizabeth. Aurait-il seulement supporté de s’éloigner d’elle ? La simple idée de vivre sans son amie lui procurait le même effet qu’on lui arrache le cœur. Ils étaient liés, liés comme un frère et un sœur ne le seraient jamais, et comme deux amoureux ne le seraient jamais. Ils formaient un tout, une âme à part entière. Aucun autre être humain sur cette terre ne valait un centième de ce qu’Elizabeth valait aux yeux de l’enfant. Dorian n’avait d’ailleurs jamais hésité à frapper, mordre ou insulter quiconque osait s’en prendre à son ange.

Nathaniel;; « Ben vous attendez quoi tous les deux ? Bougez-vous un peu ! »
Elizabeth;; « Tu viens Dorian? »
Dorian;; « Hmm… »

Autre particularité chez l’orphelin. Il parlait très peu en présence des autres enfants, et devenait pourtant un vrai moulin à paroles lorsqu’il se retrouvait seul avec Elizabeth, ou ses quelques amis proches. La raison était qu’il croyait dur comme fer que toute personne exclue de son cercle ne valait pas la peine qu’il ouvre la bouche. Il se contenta donc d’un grognement agacé et retira sans gêne son pyjama pour enfiler ce stupide uniforme démodé de l’orphelinat tandis qu’Elizabeth filait en douce dans le dortoir des filles s’habiller convenablement. Attrapant son veston, il suivit les autres garçons jusque dans le hall d’entrée, où « la vieille sorcière » les attendait pour faire son habituel discours. Cela se résumait, en gros, à se taire, se tenir droit, ne pas cracher, ne pas tousser, ne pas jeter de regards désobligeants, ne pas se tortiller sur place… bref, jouer aux statues de sable le temps que les futurs parents fassent leur choix. Ce moment déplaisait à Dorian qui se sentait démuni face à ces adultes qui venait ici en dernier recours, soit par manque d’argent, soit parce que les orphelinats de meilleure reputation avaient refusé leur demande. Il avait l’impression d’être une bête de foire qu’on détaillait au peigne fin. Se plaçant sagement dans sa tranche d’âge, il aperçut les filles qui faisaient de même un peu plus loin. Elizabeth, resplendissante même dans son uniforme couleur terre, affichait une mine craintive. Comme chaque fois, elle risquait d’être choisie et donc d’être séparée de Dorian. Et comme chaque fois, elle devrait piquer une crise de nerfs devant les parents qui, paniqués, s’empresseraient d’en choisir un autre. Sauf que son petit jeu ne pourrait durer éternellement, et la vieille sorcière finirait probablement par en avoir assez et l’obliger à partir avec le couple.

Immobiles et trépignant d’impatience, les orphelins observaient les futurs parents s’avancer doucement vers eux. Ils semblaient ravis d’être là, et ne leur donnaient pas l’impression d’être ici parce qu’ils ne pouvaient aller ailleurs. Justement, on aurait facilement pu croire que Monsieur Greene et Madame Jenkins avaient tout spécialement choisi cet endroit pour adopter leur futur enfant. Et cette attitude aussi positive rendait Dorian de plus en plus sceptique. Ça n’était jamais arrivé auparavant que deux adultes semblent aussi heureux de se trouver devant cette bande de gamins mal élevés. Était-il le seul à trouver ça étrange ? En plus, Monsieur Greene ne cessait de le fixer du regard, un regard respectueux, et doux. Un regard qui ne brusqua pas le garçon, mais qui lui procura une boule dans l’estomac. Était-il l’heureux élu ? Les enfants suivaient chaque mouvement des « parents » avec attention, mais se rendèrent bien vite compte que les visiteurs ne pouvaient détacher leurs yeux de Dorian qui parvenait difficilement à respirer. Un mur aurait pu s’effondrer sur lui que ça l’aurait moins surpris. Il parvint tout de même à garder son calme et les fixa tour à tour de son regard émeraude. Le visage impassible de l’orphelin aurait fait peur à n’importe qui d’autre; mais pas à monsieur Greene qui conservait sa bonne humeur. De son côté, madame Jenkins faisait un pas en avant et tendait une main confiante au garçon. Dorian sentit Elizabeth flancher sous le coup de l’émotion. Elle non plus ne savait pas comment réagir, mais par solidarité, elle encouragea son ami à suivre la dame d’un léger coup de menton. La blondinette souriait, mais n’était pas heureuse.

Mme. Jenkins;; « Nous aimerions te parler avant toute chose Dorian. Acceptes-tu de discuter un peu avec nous ? »
Dorian;; « Comment… connaissez-vous mon nom? »
Mr. Greene;; « C’est une bonne question, n’est-ce pas mon petit ? À laquelle nous pourrons te répondre sans problème, si tu veux bien nous accorder quinze minutes de ta journée. »
Dorian;; « D’accord. »

L’homme qui se tenait devant lui, dans la trentaine probablement, gardait son regard accroché fermement à celui de Dorian. Le caractère bien trempé du garçon lui plaisait sans aucun doute, et il laissa la femme qui l’accompagnait prendre gentiment la main de Dorian dans la sienne. Ils le conduisirent à l’étage, dans le dortoir des garçons, et prirent place sur un lit face à lui. Suspicieux, l’orphelin les observait sans dire un mot. S’ils avaient quelque chose à lui dire, ils n’avaient qu’à le faire. Maintenant qu’il était en mesure de mieux les détailler, tout chez-eux lui parut étrange. Leur accroutrement, leur façon de s’exprimer… et ils ne semblaient même pas être un couple. Alors que faisaient-ils là ? Connaissaient-ils ses parents ? Est-ce qu’on avait décidé de le renvoyer de l’orphelinat ?

Mr. Greene;; « Tout d’abord, j’aimerais me présenter. Je me nomme Victor Elias Greene, et voici Barbara Fairy Jenkins. Tu dois te demander, Dorian, pourquoi nous connaissons ton nom. Veux-tu connaître la réponse ? »
Dorian;; « Étonnez-moi. »
Barbara;; « Nous enseignons dans une école. Une école pour des gens spéciaux. Des gens comme toi, Dorian. »
Dorian;; « Qu’est-ce que vous voulez dire ? »
Victor;; « Réfléchis un peu. T’es-t-il déjà arrivé des événements étranges que tu n’arrivais pas à expliquer ? Ils se produisaient lorsque tu étais particulièrement triste, nerveux, ou en colère… »
Dorian;; « C’est la vieille harpie qui vous a demandé de venir me chercher c’est ça ? Vous allez m’emmener me faire soigner ? Je ne suis pas fou ! »
Barbara;; « Nous le savons, Dorian. Tu es loin d’être fou. Tu es comme nous, tu es quelqu’un d’unique et de très spécial. Un sorcier. »
Dorian;; « HAHAHAAA! »

Rire nerveux ? Peut-être bien, mais incontrôlable en tout cas. Le garçon s’était mis à rire sans pouvoir s’arrêter, tellement la situation était ridicule. Lui, un sorcier ? C’était du n’importe quoi, c’était même absurde, dément ! Les contes de fées n’existaient que dans les livres, la magie ne servait qu’à donner de faux espoirs aux gamins qui espéraient chaque soir en s’endormant qu’un magicien exaucerait leurs vœux quelque part. De la foutaise selon le jeune homme qui ne croyait plus à ces âneries depuis la mort de ses parents. S’il était un sorcier, n’aurait-il pas pu les sauver ? Faire en sorte qu’ils soient toujours en vie et qu’ils lui sourient comme sur la photo qu’il conservait d’eux ? Ses yeux verts contemplaient les deux professeurs avec colère. Ils le prenaient vraiment pour un idiot ! Cela dit, ils avaient raison sur un point : des événements étranges ne cessaient de se produire sur son passage, et plus ils se répétaient, plus Dorian savait qu’il en était la cause. Des objets qui disparaissaient, des camarades qui perdaient soudainement leurs cheveux, lui qui réussissait à se rendre invisible aux yeux des surveillants lorsqu’il filait en douce la nuit rejoindre Elizabeth… tout ça n’était pas normal et il en était conscient. Mais de là à croire les sornettes de ces énergumènes… Victor Greene devait s’attendre à une réaction de ce genre puisqu’il conserva son calme. Un calme qui troublait le jeune sorcier.

Victor;; « Je sais que tout ça te semble absolument invraisemblable. Il y a plusieurs années, j’ai vécu exactement la même situation que toi. Tu dois savoir que tu n’es pas seul à avoir des parents sans pouvoirs magiques. Pourtant, tu possèdes un immense potentiel. Tu le sais au fond de toi Dorian. Tu es un sorcier. »
Dorian;; « Vous êtes comme moi ? Il vous arrive des trucs étranges ? »
Victor;; « Exactement. Ça a commencé quand j’avais à peu près ton âge. Mes parents paniquaient à l’idée que je sois dérangé, voire complètement dingue. Mais un jour, un homme est venu chez-moi. Il m’a dit les mêmes mots que je t’offre aujourd’hui. Il m’a dit que j’étais un sorcier, bien que mes parents ne l’étaient pas. Et que j’étais inscrit à Poudlard, une école de magie pour les sorciers. Tu y es inscrit aussi Dorian, depuis ta naissance. »
Dorian;; « Moi ? Mais je n’ai… pas d’argent… »
Victor;; « Tu crois vraiment que notre directeur s’empêcherait d’accueillir un garçon brillant comme toi parce que tu es orphelin ? On s’occupe de tout. Tu viendras même avec nous te procurer tes effets scolaires. L’orphelinat est déjà au courant. Bien entendu, Poudlard t’offre un toit tout au long de l’année scolaire, mais tu devras revenir ici durant l’été, et les vacances de Noël si tu le désires. »
Dorian;; « Attendez,je… je dois quitter l’orphelinat ? »
Barbara;; « Miss Lowell nous avait prévenu que tu aurais quelques difficultés à te séparer d’une certaine demoiselle. Je te promets que tu pourras lui écrire tous les jours si tu veux, et venir la voir à Noël et tout l’été. »
Dorian;; « C’est hors de question ! Elle vient avec moi ou je reste ici. »
Victor;; « Bonhomme… ton amie ne peut pas nous accompagner. C’est une moldue, quelqu’un sans pouvoirs magiques. C’est impossible pour elle d’étudier à Poudlard. »

Non, il ne pouvait pas l’accepter. Partir étudier dans cette école alors qu’Elizabeth devrait resté à l’orphelinat sans lui ? Jamais il n’arriverait à supporter d’être séparé d’elle aussi longtemps chaque année. Pourtant, l’idée d’être un sorcier lui plaisait. Il avait toujours su qu’il était différent, Dorian avait depuis longtemps montré des aptitudes qu’aucun autre camarade ne pouvait égaler. Non seulement il était particulièrement brillant pour son âge, mais ses capacités magiques étaient assez impressionnantes. Surtout qu’il n’avait jamais pratiqué la magie jusqu’à ce jour. Il passa environ une heure à questionner Victor et Barbara sur Poudlard, et sur le monde magique. Le garçon savait déjà qu’il irait à Serpentard, et qu’il jouerait au Quidditch. Il n’en doutait pas une seconde. Il ne lui restait plus qu’à quitter Elizabeth… mais ce n’était pas une véritable séparation. À la fin de ses études, il deviendrait quelqu’un d’important et Elizabeth et lui partiraient vivre ensemble. Ils s’appartenaient l’un l’autre que la terre appartenait à l’espace. Dorian retrouva son âme sœur assise sur le perron. Les autres enfants jouaient plus loin dans la cour, essayant de conserver leur bonne humeur malgré le rejet qu’ils venaient de subir. Sans dire un mot, le sorcier la rejoignit et ils restèrent ainsi une bonne dizaine de minutes, sans prononcer une seule parole. Ils n’en avaient pas besoin. Elizabeth avait déjà compris qu’il partait, et Dorian avait déjà compris qu’il avait réduit son cœur en miettes. La jolie blonde dissimulait mal ses émotions et retenait ses larmes. Jamais ce moment n’aurait dû se produire. Ils étaient faits pour être ensemble, mais pourtant, cette opportunité ne se représenterait jamais. Dorian pouvait devenir quelqu’un. Quelqu’un qui rendrait Elizabeth fière de lui.

Elizabeth;; « Tu m’écriras ? »
Dorian;; « Tous les jours. »
Elizabeth;; « Ça va te paraître égoïste et stupide, mais... j'ai toujours cru que ce serait moi qui finirait par quitter cet endroit minable... »
Dorian;; « Je l'ai toujours cru aussi. Tu es belle, intelligent, et incroyablement gentille... quels parents saints d'esprit ne voudraient pas de toi ?»
Elizabeth;; « ... n’oublie pas notre promesse. Ne l’oublie jamais Dorian. »
Dorian;; « Eli, cette promesse, c’est tout ce que j’ai. Tu es tout ce que j’ai. Je passerai tous les Noël avec toi, et les vacances aussi. Ne pleure pas je t’en prie. »
Elizabeth;; « Tu vas où ? »
Dorian;; « Dans une école… pour les gens comme moi. Les gens différents. »
Elizabeth;; « J’ai toujours su que tu n’étais pas comme les autres. Je t’aime, Dorian. »
Dorian;; « Je t’aime aussi Elizabeth. Je dois… je dois partir. Je reviens bientôt, promis. »
Elizabeth;; « Je t’attendrai ici. Toujours. »

Un dernier regard, une dernière accollade. C’était comme si soudain, leur vie s’écroulait. Mais dans ce cas-ci, c’était uniquement pour bâtir quelque chose d’encore meilleur.

« Mon bel ange,

Je n'oserais même pas te demander si tout va bien pour toi à l'orphelinat, je connais déjà la réponse et elle me fait hurler de rage. Je veux simplement que tu saches que chaque journée loin de toi me rend dingue, tu me manques tellement. Personne ici n'est à ta hauteur, même s'ils se croient tous tellement extraordinaires avec leurs baguettes magiques et leurs blasons merdiques sur l'uniforme. J'ai été envoyé à Serpentard, la maison des rusés et des ambitieux, ça ne devrait pas tellement te surprendre pas vrai ? Beaucoup se moquent de moi parce que mon sang est soi-disant impur, mais je me fiche bien de ces petits cons. C'est étonnant qu'ils connaissent la magie depuis leur enfance et que je parvienne à faire léviter des objets avant eux...

Les cours sont géniaux. Je passe mes soirées à t'écrire, à discuter avec un type de mon dortoir assez sympa et à aider le professeur Greene dans sa serre. J'adore la botanique, c'est vraiment mon cours préféré. Et Victor, enfin, je dois éviter de l'appeler ainsi en présence des autres, me considère comme son propre fils. J'ai l'impression d'avoir été adopté. La majorité des élèves ici sont des imbéciles, mais il y a tout de même une petite quantité de gens qui te plairaient j'en suis certain. J'ai assisté au premier match de Quidditch de l'année aujourd'hui. Tu sais, le sport dont je t'ai parlé dimanche soir ? Ils volent si vite sur ces balais... je songe à intégrer l'équipe l'an prochain car on doit attendre d'être en deuxième année pour s'essayer. J'étais très doué en cours de vol alors ça ne devrait pas être si difficile.

Tu me manques, Eli. Chaque nuit je rêve à toi, et je ne sais même pas comment j'arrive à respirer sans que tu sois là, avec moi. Personne d'autre ne comprend, pas vrai ? Et personne d'autre ne me comprendra jamais aussi bien que toi. Je t'aime, je t'aimerai toujours. J'attends ta réponse avec impatience,

Ton Dorian.»