Annabeth se leva doucement et sortit du dortoir sans faire de bruits. Deux heures plus tôt, elle s’était couchée toute habillée, pour ne pas perdre de temps. Elle devait sortir et personne n’était censé le savoir. La Poufsouffle n’était pas sure d’avoir agit avec assez de discrétion pour que sa sortie nocturne reste secrète. Mais elle avait pris le risque, elle avait besoin de savoir. Ce matin là, Annabeth avait envoyé un hibou à Thomas pour qu’il la rejoigne au portail du parc de l’école, vers vingt-trois heures. Tout deux étaient sortis ensemble quelques mois plus tôt, avant les vacances d’été. Entre eux, ça n’avait pas marché et ils s’étaient séparés en bon terme. Depuis, ils étaient amis et Annabeth avait décidé de s’efforcer à répandre les éloges de Thomas autour de ses amis à elle, qui détestait le Serpentard. Elle ne comprenait pas ce qu’il lui reprochait. Thomas était un type bien, au fond. Il ne le montrait pas forcément mais il l’était.
Seulement hier après-midi, elle avait entendu deux filles jouaient au commère pendant le cours de métamorphose. Apparemment, Thomas couchait régulièrement avec Heaven Hamilton. Rien que ce nom faisait grincer les dents d’Anna. Elle détestait cette fille. Il n’y avait aucune explication, c’était de la haine pure réciproque.
Alors, elle avait décidé d’en avoir le cœur net. Annabeth n’était pas assez bête pour croire tout de suite aux ragots. Elle savait très bien que la plupart n’était que des rumeurs lancées par des gens malhonnêtes. Voilà pourquoi elle avait donné rendez-vous à Thomas ce soir là. Il n’avait pas refusé, il ne pouvait pas.
Annabeth traversa les couloirs en évitant les préfets, qu’elle connaissait bien. Elle aussi était la préfète de Poudlard, mais elle s’était arrangée pour ne pas assurer sa ronde ce soir là. Quand elle arrivera dehors, au portail du parc, Thomas était déjà là. Il était accoudé dans le coin où ils avaient l’habitude de se retrouver, une cigarette dans la bouche. La demoiselle s’avança prestement. Elle s’arrêta à environ un mètre du Serpentard et mit les mains sur ses hanches. Elle observa longuement son ex, qui arborait comme d’habitude sa mine aguicheuse.

ANNABETH - Bonsoir, Thomas.

Sa voix était légèrement tendue et était un peu las. La journée avait semblé s’étendre indéfiniment, ce qui avait fatigué considérablement la jeune femme. Elle n’était pas vraiment d’humeur à sermonner Thomas et espérait donc que les commérages qu’elle avait entendu n’était que des rumeurs non fondées. Sinon, elle aurait été capable de frapper Thomas jusqu’à ce qu’il lui promette d’arrêter. Le temps s’étira en un silence pesant, Annabeth ne voulait pas le briser. Elle avait besoin de formuler sa question et de se préparer au cas où la réponse lui déplairait.

Comment annoncer ce qu'elle avait à lui dire ? Peut-être qu'il penserait qu'elle l'aimait encore. Plutôt mourir. Annabeth n'aimait pas tourner autour du pot, mais elle pensait ce petit silence indispensable. Elle contempla quelques instants le mégot de cigarette, encore fumant, écrasé sur le sol par Thomas. Annabeth fumait un peu, de temps en temps. Elle n'était pas encore accro et n'espérait pas le devenir. En fumant, elle laissait ses pensées divaguaient et elle aimait ça.
Elle frissona quand Thomas s'approcha d'elle pour déposer un baiser amical sur sa joue. Le sourire qu'il lui lança après s'être éloigné fit presque oublier à Annabeth pourquoi elle était venue.

THOMAS - Alors Anna, dit moi ce qui ne vas pas. Et me dit pas rien, parce que je ne te croirais pas. Tu peux mentir à n'importe qui mais pas à moi. Quelque chose te tracasse alors je t'écoute.

C'était totalement vrai et ça n'enchantait pas la demoiselle. Elle détestait cette emprise que le Serpentard avait sur elle. Ses amis ne cessaient de lui répéter que c'était malsain et que ça finirait par lui faire faire des choses qu'elle n'aurait pas souhaité. Annabeth faisait la sourde oreille à ce genre de conseils qu'elle n'appréciait pas. C'était le fait qu'il n'est pas assez confiance en elle pour la laisser agir selon ses envies. A seize ans, on était plus censé se faire materner par ses amis. Et puis ils n'avaient rien à redire sur sa relation avec Thomas. Elle l'aimait beaucoup et espérait que c'était réciproque. Les préjugés sur le Serpentard ne l'arrêtait pas, elle les balayait d'un revers de main presque hautain.

ANNABETH - J'irais mieux quand tu démentiras une rumeur que je viens d'entendre à ton propos.

Voilà. La première pierre était jetée. Annabeth alla s'appuyer contre le mur elle aussi, de sorte que leurs épaules se touchent. Enfin, comme la jeune fille n'avait pas mis de talons, Thomas était beaucoup plus grand qu'elle et leurs épaules ne se touchaient pas vraiment ... La Poufsouffle avait l'habitude de devoir lever la tête bien haut pour regarder les gens dans les yeux. Pour l'instant, son regard divaguait dans le vide, loin à l'horizon qui était tout noir puisqu'il faisait la nuit. Seule la lune éclairait un temps soit peu la scène. Ce n'était pas suffisant, ça donnait un aspect presque iréel à leur rendez-vous. Puis, elle se ressaisit et continua d'une voix un peu plus aigüe à chaque mot :

ANNABETH - Une rumeur disant que toi ... Que toi et Heaven Hamilton ... Que vous couchiez souvent ensemble.

Elle marqua une pause, puisqu'elle avait pris conscience du ton perçant de sa voix. Puis, elle ferma les yeux et continua, dans un murmure à peine audible :

ANNABETH - Dis moi que c'est faux.

Maintenant, sa gorge était serrée. Elle voulait savoir, mais elle avait peur de la réponse. Elle pianota de sa main droite le mur, lentement puis elle accéléra au fur et à mesure que le silence s'installait entre eux, de nouveau. Peut-être qu'il cherchait ses mots, afin de ne pas trop ébranler Annabeth. S'il y allait franchement, elle était sure qu'elle piquerait une crise de nerfs. Elle détestait Heaven Hamilton et si Thomas lui annonçait que la rumeur était vraie, alors Annabeth irait de ce pas arrachait les cheveux de cette mante religieuse. Pour l'instant, elle n'avait pas de meilleurs insultes à servir.

Annabeth se rongea un ongle. Sur le coup, elle n'avait pas réfléchit. Du coup, elle se réprimanda mentalement. Il ne fallait pas toucher aux ongles, elle se l'était interdit. Avant, elle ne cessait de se les ronger. Puis, vers le milieu de la troisième année, elle avait fait un pacte avec Julia : Plus jamais elles ne se rongeraient les ongles. Et cette nuit, Annabeth venait de rompre ce serment.

THOMAS - Je sais très bien que toi et elle, ce n'est pas une grande histoire amour et que tu ne la supporte pas. Je ne vais pas te dire que c'est faux, juste pour te faire plaisir, après tout, je ne te demande pas ce que tu fais avec Liam ou Lenny.

Oh, ça il avait bien raison. Anna détestait Heaven. Il n'y avait aucune raison apparente, mais depuis que la Poufsouffle avait croisé la Serpentarde, elle avait tout de suite compris qu'elles ne seraient jamais amies. Heaven couchait avec tout le monde, draguait et buvait. Elle était odieuse avec Annabeth et celle-ci le lui rendait bien. Par contre, en entendant le prénom de Liam et Lenny, Annabeth se radoucit. Elle n'appréciait pas vraiment la remarque de Thomas. Liam, Lenny, Tim et Maximilien. Ils étaient ses amis, au même titre que Thomas. Mais les deux « camps » ne la comprenaient pas. Annabeth se demandait même si, un jour, ses amis n'en viendraient pas à lui demander de choisir. Annabeth se raidit quelques secondes en y pensant.

THOMAS - C'est vrai j'ai couché avec Heaven. C'était plutôt bien même. Elle a vraiment un corps de rêve et elle baise drôlement bien.

Annabeth n'avait pas envie de savoir ça. En fait, elle avait espéré jusqu'à ce que Thomas prononce le mot « vrai ». Elle se demandait de quel droit elle avait juger les fréquentations de Thomas. Mais c'était plus fort qu'elle. Elle aimait beaucoup Thomas, et elle ne pouvait pas s'empêcher de le surveiller, de le protéger à sa façon même. Peut-être même qu'elle était jalouse d'Heaven. Mais elle était trop fière pour l'avouer, même à elle-même. Annabeth contenait sa colère, ce sentiment qu'elle n'arrivait pas à dompter. Quand Thomas posa sa main glacé sur le bras nu d'Annabeth, celle-ci frissona légèrement.

THOMAS - Je plaisante Anna. Sauf sur le fait que j'ai couché avec elle. Mais cela n'est arrivé qu'une seule fois. Et puis, maintenant, je suis avec Aria. J'ai pas envie de lui faire du mal.

Annabeth jaugea Thomas du regard un moment, pour s'assurer qu'il ne lui mentait pas. Elle l'espérait. Pour elle même, et aussi un peu pour Aria. Mais même si le Serpentard affirmait que ce n'était arrivé qu'une fois, Anna ne pouvait s'empêcher de lui en vouloir. Pourquoi ? De quel droit et à quel titre ? Même si elle n'avait aucune raison de lui en vouloir comme elle lui en voulait à cet instant, Annabeth ne pouvait pas s'en empêcher. Peut-être qu'au fond, elle voulait garder Thomas pour elle seule. En fait, elle ne voulait surtout pas penser que lui, un de ses plus proches amis avec qui elle aimait passer du temps, couche avec cette petite garce qu'était Heaven Hamilton. C'était presque inconcevable, dans le monde tout beau et tout rose où vivait Annabeth.

ANNABETH - Tu sais bien que d'habitude, je ne prends pas garde aux rumeurs. Mais là, ça sonnait tellement vrai dans la bouche de ce type. Je ne suis pas naïve, du moins je ne pense pas. Et là, j'y ai vraiment cru. Mais si tu me promets que ça s'est passé qu'une fois ...

Elle marqua une pause, réfléchit à ce qu'elle pouvait bien dire et elle reprit :

ANNABETH - Parce que tu vois ... Je sais que j'ai rien à dire sur tes fréquentations, mais j'aime vraiment pas Heaven. Alors tu me fais plaisir ok ? Je prends des risques en trainant avec toi, alors tu me dois bien ça.

Elle rit, pour décompresser. Thomas semblait sincère, mais cela n'enlevait pas sa nervosité.

THOMAS - Ecoute je sais très bien qu'en trainant avec moi, tu prend des risques vis à vis de tes amis et ça, j'le reconnais et j'me permettrais pas de faire des choses que tu n'apprécie pas. Heaven, c'était une erreur, un soir où j'avais un peu trop bu. Elle était là, j'avais envie. Voilà, ça s'est fait comme cela, mais maintenant, je suis sobre et je sais que cette fille ne vaut rien à mes yeux. Je recommencerais plus. Satisfaite ?

Annabeth esquissa une petite moue. Elle avait confiance en Thomas. Elle devait avoir confiance en lui. Il était un ami précieux, malgré tout ce que les autres - Liam, Maximilien, Timothé et Lenny - pouvaient dire. Même Julia trouvait Thomas sympa. Au fil du temps, la demoiselle commençait à penser que les garçons devaient simplement être jaloux de Thomas. C'était une hypothèse assez plaisante. Rien de plus adorable qu'un garçon jaloux. C'était une marque d'affection.

ANNABETH - C'est déjà bien que tu reconnaisses tout ce que je fais pour toi.

Son ton était léger, ironique. Elle sourit. Un de ces sourires dont elle avait le secret, qui mettait en valeur son visage innocent et angélique.
Elle observa un moment les traits du Serpentard. Il semblait réfléchir. Cet air sérieux lui allait plutôt bien. Il était tellement charmeur qu'il était pratiquement impossible de lui résister. Du moins, Annabeth n'arrivait pas à résister. Ou peut-être ne le voulait-elle pas.

Annabeth était tendue. Bientôt deux mois qu'elle sortait avec Thomas Morgan, le beau Serpentard de sixième année. Mais ça ne marchait pas. Oh il était craquant, et ils avaient passé d'excellents moments ensemble. Mais ça ne pouvait pas durer plus longtemps. Elle allait en cours de potions, ses livres et parchemins sur les bras. Elle était seule et c'était tant mieux, car elle avait besoin de réfléchir. Elle ne pouvait pas rester avec Thomas, mais elle ne pourrait pas supporter de ne plus lui parler. Elle voulait rester proche de lui. Justement, elle tomba nez à nez avec son cher Serpentard. Il lui sourit. Elle lui rendit son sourire, quoi qu'il soit moins joyeux qu'à l'habitude. Annabeth savait que lui aussi, il devait penser que c'était presque fini, entre eux. Thomas l'embrassa langoureusement, elle lui rendit son baiser. C'était le dernier, elle en était sure.

ANNABETH - Mmh. Thomas ?
THOMAS - Oui ?
ANNABETH - Je pense que c'est fini. Et je pense que tu penses pareil.
THOMAS - Oui Anna.
ANNABETH - Mais on reste amis, hein ?
THOMAS - T'inquiètes pas. On restera amis. Je te le promets.

Annabeth déposa un baiser sur la joue de Thomas, cette fois amical. Puis elle le serra brièvement dans ses bras et partit en cours de potions, satisfaite de cette séparation en douceur. Elle était sure que son Thomas - qui n'était plus vraiment le sien, d'ailleurs - ne l'abandonnerait pas. Il n'était pas comme ça.

Annabeth pressa le bras de Thomas en pensant à leur séparation. Elle lui sourit et le lâcha.

ANNABETH - Je suis satisfaite. Tu as une cigarette ?

Annabeth espérait qu'il en avait au moins une sur lui. Elle n'était pas accro à la nicotine, mais bizarrement, elle avait envie. Ça la prenait comme ça, sans aucune raison apparente.

THOMAS - Tiens, sers toi.

Annabeth se servit dans le paquet que lui tendait Thomas et lui prit son briquet. Elle alluma sa cigarette d'un coup de molette puis redonna le briquet moldu à son propriétaire, avant de lâcher un petit nuage de fumée.

THOMAS - Et sinon, toi, ça va ? Les cours, la famille, les amies, les amours ?

Annabeth jeta un coup d'oeil à Thomas. Elle garda le silence un instant, le temps de préparer ce qu'elle avait à dire. Anna avait une vie plutôt banale pour une sorcière, et parfois, elle trouvait sa vie carrément ennuyeuse. Elle ne pouvait pas parler de Liam. Premièrement parce qu'il ne s'est rien passé entre eux et deuxièmement, parce que leur relation risquait grandement de ne jamais évolué. Liam considérait Annabeth comme une amie proche, et la demoiselle pensait parfois qu'il n'osait rien faire à cause de son frère jumeau. Peut-être considérait-il Annabeth comme intouchable, et ce serait de la faute d'Aaron. C'était déprimant ...

ANNABETH - Oh ça va. Normal, quoi. Parle moi plutôt d'Aria et toi. Tu m'avais jamais dit qu'elle t'intéressait. Enfin, si elle t'intéresse vraiment ...

Elle ponctua sa phrase d'un petit sourire ironique. Annabeth connaissait bien Thomas, et elle savait bien qu'il ne restait pas toujours très longtemps avec ses petites amies, par ailleurs plutôt nombreuses. La demoiselle n'avait aucun jugement à porter sur ce comportement, surtout que Thomas n'était pas seul dans ce cas là. Aria était vraiment une fille sympa, Annabeth avait eu l'occasion de lui parler il y a quelques temps, et le courant était aussitôt bien passé.

ANNABETH - J'aime bien cette fille. Mais tu pourras pas me dire que vous vivez le parfait amour. Ça se voit que tu l'aimes bien.

Entre « aimer » et « bien aimer », il y avait une nuance. Annabeth avait observé un instant Aria et Thomas alors qu'ils étaient ensembles et elle n'avait pas l'impression qu'ils aillent bien ensemble. Déjà. Elle prit une bouffée de nicotine, avant d'évacuer en faisant des petits cercles.
Autour d'eux, il faisait tout noir. Il n'y avait que la lune pour les éclairer, et Annabeth était bien tenté de sortir sa baguette pour lancer un LUMOS, rien que pour y voir un peu plus clair. Elle n'y voyait pas à plus de deux mètres.

Annabeth amena la cigarette à ses lèvres, tira une latte et laissa la nicotine s'infiltrait dans son organisme. Sa discussion avec Thomas tournait à la banalité. La jeune femme avait déjà oublié l'histoire entre le Serpentard et cette peste d'Heaven. Annabeth ne s'en rendait pas compte, mais elle se faisait avoir, une fois de plus. Thomas l'aimait bien, mais il la manipulait, comme il le faisait avec tout le monde. Et la miss pensait vraiment qu'il n'était qu'une victime, un garçon mal jugé au bon fond. C'était son côté Mère Theresa qui refaisait surface.

THOMAS - Oh, tu sais cela s'est fait comme cela. J'avais pas franchement prévu de sortir avec elle mais je dois dire que c'est une chouette fille.

Annabeth fit la moue, cette petite grimace dont elle avait le secret. Elle pensait pareil, elle aussi, mais elle doutait de la franchise de Thomas. La demoiselle avait vu juste : il n'y avait même pas d'attirance entre les deux jeunes gens. Ou alors, Aria aimait Thomas et dans ce cas, elle allait certainement souffrir. Mais Annabeth ne croyait pas vraiment à cette dernière hypothèse.

THOMAS - Je sais bien que je ne pourrais pas te mentir et encore moins sur ce sujet là. C'est vrai que je ne suis pas amoureux d'elle et je pense pas qu'elle le soit aussi. Mais cela ne veut pas dire que je ne l'apprécie pas. Elle est vraiment bien comme fille. J'compte pas lui faire de mal, j'me contente d'en profiter ensemble pour l'instant et on verra bien ce qu'il se passe. Même si j'la sent distante depuis quelques jours.

Annabeth arqua en sourcil, en relâchant un nuage de fumée. Depuis quand Thomas lui confiait ses problèmes de coeur ? Même lorsqu'ils étaient ensembles, elle n'avait pas le souvenir qu'il se confiait à elle. Alors pourquoi maintenant ? Cela dit, ça lui plaisait bien qu'il s'ouvre à elle. C'était une preuve d'amitié, une preuve aussi qu'il était bien celui qu'elle pensait qu'il était, à mois que ce soit une nouvelle façon de la manipuler un peu plus subtilement. De toutes façons, Annabeth ne se rendait compte de rien. Elle croyait dur comme fer que Thomas était un Serpentard parfait.

ANNABETH - Oh. Peut-être qu'elle a besoin de prendre du recul, justement parce qu'elle ne t'aime pas et que toi non plus. Elle doit se demander si elle doit rompre. A mon avis, la décision devrait être vite prise, tel que je la connais.

Annabeth se laissa glisser contre le mur pour se retrouver accroupie dans l'herbe. Elle tapota sa cigarette pour faire tomber les cendres qui s'accumulaient au bout et repris une bouffée de tabac. Sa cigarette était fumée à moitié, déjà.

Annabeth termina sa cigarette peu de temps après Thomas. Elle la posa à côté de son pied et l'écrasa d'un coup de talon. Ses pensées vagabondèrent un instant. Toutes ces fois où Thomas et elle étaient venus ici, pour parler tout simplement. La dernière fois remontait à si longtemps ... En général, c'était Annabeth qui arrangeait les rendez-vous. Elle en demandait quand elle avait du temps libre, ou lorsqu'elle avait un truc important à dire, comme aujourd'hui. Mais l'histoire d'Heaven semblait remonter à des millénaires maintenant, elle avait pratiquement oublié cette rumeur fondée.

THOMAS - Peut-être que c'est moi qui devrait le faire.

Annabeth hocha doucement la tête. Mieux valait qu'il le fasse lui même, si Aria tardait à s'avouer qu'elle et Thomas, c'était qu'une histoire éphémère. Annabeth préférait ne pas s'en mêler, ou du moins pas ouvertement. De toutes façons, Aria et Thomas n'avaient pas besoin de son aide. Ils savaient tout deux qu'il fallait qu'un des deux rompe. C'était la meilleure solution, ils ne pouvaient pas fermer les yeux. La Poufsouffle avait d'autres chats à fouetter. Il fallait qu'elle pense un peu à elle, aussi. Ses amis n'avaient pas besoin d'elle, et elle n'avait pas besoin d'eux. Annabeth savait se gérer toute seule. Ses problèmes, elle préférait les garder pour elle. Elle détestait se confier, mais adorait qu'on le fasse à elle. Ecouter les problèmes des autres était pour elle un moyen de voir qu'il y avait pire qu'elle. Ô parfois bien sur, ses amis avaient des problèmes insignifiants mais en général, s'ils décidaient d'en parler, c'était que ça avait une quelconque importance pour eux.

Thomas sourit à Annabeth, l'embrassa sur le front. Il se releva prestement avant d'annoncer :

THOMAS - Allez t'en fait pas pour moi. On rentre ? Il commence à se faire tard et avec la journée chargée que j'ai demain, ce serait bien que je dorme un peu, qu'est ce que t'en pense ?

Annabeth sourit à son tour. Elle aussi, il fallait qu'elle dorme un peu. Elle redoutait d'y arriver, mais il fallait toujours essayer. Maintenant que Thomas en parlait, la Poufsouffle sentait elle aussi la fatigue la submergeait. Morphée l'appelait. Annabeth attrapa la main galante que lui tendait Thomas et se releva doucement. Elle épousseta sa robe de sorcière sourit au Serpentard à côté d'elle et dit :

ANNABETH - Maintenant que tu me le dis, moi aussi j'ai besoin de dormir. On rentre.

Annabeth suivit Thomas, qui se dirigait déjà vers le château. Ils firent le trajet côte à côté, en silence. Ils ne rencontrèrent personne, et la Poufsouffle se rendit compte alors qu'il devait être vraiment tard pour qu'il n'y est aucun préfet. Arrivée devant la salle commune des Poufsouffles, Annabeth déposa un baiser amical sur la joue de Thomas, lui murmura doucement un « Bonne nuit » et passa la porte qui la conduirait à sa salle commune. Elle se dirigea lentement vers son dortoir, satisfaite. Thomas pouvait dormir tranquille cette nuit, Annabeth n'y avait vraiment vu que du feu.