┤Le parc de Poudlard├

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- Priorité à Annabeth Wriggle

Devan - Thomas, y'a le directeur de Serpy qui te cherche.

Hugo - Qu'est ce que t'as encore fait comme connerie ?

Thomas - Ben il me cherchera encore, j'compte pas me rendre dans son bureau

Devan - Qu'est ce que t'as depuis deux jours là, j'ai l'impression qu'il y a quelque chose qui te tracasse.

Hugo - Ce serait pas ton petit entrainement de quidditch avec Ann qui te met dans cet état ?

Thomas - Qu'est ce que ça peut vous foutre ? Ce sont vos questions qui me font chier, vous pouvez pas vous occupez de vos fesses un peu ?

Annabeth était assise sur son lit, les genoux contre sa poitrine, la tête sur les genoux. Elle se balançait d'avant en arrière. Elle était fatiguée, surtout parce qu'elle avait beaucoup pleuré. Aujourd'hui, elle s'était battue avec Isalyne Stoner, une idiote Gryffondor. A cause de ça, elle s'était froissée avec Julia et Devan. Et bizzarrement, c'était Devan qui l'inquiétait le plus. Avec Julia, c'était se disputer pour mieux se retrouver, comme toutes bonnes amies le font. Mais Devan ... Devan était un ami proche, précieux à qui elle tenait vraiment. Elle lui avait pourrit sa journée, c'est ce qu'il avait dit. Alors elle s'en voulait. Tout ça à cause d'elle, de Liam et de ses problèmes. Elle ne savait même plus si elle l'aimait vraiment. Il ne lui causait que des problèmes, indirectement.

Après la bagarre, Annabeth s'était rendue à la volière, où elle avait trouvé le mot de Thomas. Apparemment, il pensait qu'elle était la seule à pouvoir l'aider. Cela l'avait réconforté. Elle avait hâte de rejoindre Thomas au portail du parc - leur coin à eux - et voulait se noyer dans ses problèmes à lui afin d'oublier les siens. Elle avait toujours la griffure que lui avait fait Isalyne, bien voyante sur sa joue droite rosie par les larmes. Annabeth se leva lentement, attrapa un paquet de cigarettes sous son matelas, le glissa dans la poche de son petit short et descendit à la salle commune des Poufsouffles. Il restait encore deux ou trois élèves mais la jeune femme ne s'en inquiéta pas et quitta la salle.

Elle traversa le château silencieux et se dirigea vers le parc. Dès qu'elle passa la porte pour aller dehors, elle sortit une cigarette de sa poche et l'alluma magiquement. Elle frissonait légèrement. La nuit était douce mais Annabeth n'était pas habillée très chaudement. Elle portait un débardeur orange et un mini short en jean, avec des sandales aux pieds. Elle arriva enfin au portail et découvrit Thomas qui faisait les cent pas. Lui non plus n'avait pas l'air en forme. Elle s'avança vers lui et déposa un baiser amical sur sa joue. Annabeth tira une latte sur sa cigarette, ouvrit la bouche pour évacuer un petit nuage de nicotine et dit :

____ Tu n'as pas l'air en forme.

Elle préféra ne pas parler de la bagarre de cet après midi, au cas où Thomas n'en avait pas entendu parler - ce qui était peu probable puisque tout le monde ne parlait que de ça.

Annabeth - Tu n'as pas l'air en forme.

Thomas - Toi non plus remarque. Je savais pas que tu étais une nerveuse

Thomas - J'dois dire qu'elle ne t'as pas loupé. T'en a encore pour quelque jours avec cette marque. J'espère que tu lui a rendu la monnaie de sa pièce

____ Toi non plus remarque. Je savais pas que tu étais une nerveuse.

Annabeth fit une grimace. Il faisait évidemment allusion à la bagarre. Elle en portait encore la marque et la Poufsouffle ne s'était pas fait d'illusions : il allait forcément lui en parler. Bizarrement, personne n'avait essayé de comprendre pourquoi Annabeth avait agit aussi violemment. La plupart de ses amis l'avaient sermonnés. Elle n'avait pas encore vu Liam mais elle était sûre qu'il lui ferait la tête, après qu'Isalyne lui ait raconté comment Annabeth lui avait sauté dessus. N'empêche, Annabeth avait encore une trace. Elle avait encore la marque d'une griffure sur sa joue, et Isalyne n'avait rien. Rien de voyant, en tout cas. Annabeth espérait qu'elle avait au moins un bleu au tibia, là où elle lui avait donné un coup de talon aiguille.

____ J'dois dire qu'elle ne t'as pas loupé. T'en a encore pour quelque jours avec cette marque. J'espère que tu lui a rendu la monnaie de sa pièce.

Annabeth sourit malgré son humeur peu cordiale. Enfin quelqu'un qui espérait qu'elle s'était bien battu. La Poufsouffle pensait, avec du recul, qu'elle s'était plutôt bien débrouillé. Mais au final, ça ne lui avait apporté que des emmerdes. Sauf qu'en ce moment, elle était vraiment mal et Isalyne avait été la goutte qui avait fait débordé le vase, comme on dit. Annabeth avait même poussé Julia pour ré-attaquer Isalyne. Devan avait dû en prendre chacune une dans un bras pour que la bagarre cesse. Annabeth n'avait même pas sourit quand des élèves, sur son passage, lui lançait des « Cool Anna, t'as fracassé Stoner ». En plus, ce n'était pas totalement vrai. Isalyne n'avait pas répliqué au début. Peut-être avait-elle cru qu'Annabeth allait la lâcher, au début.

____ Je crois que j'ai bien placé un coup de talon dans son tibia.

Annabeth sourit. Son sourire pouvait paraitre un peu faux, avec ses yeux tristes. Elle n'avait pas trop envie de parler d'elle. Après tout, Thomas l'avait convoqué pour lui parler. Annabeth n'espérait pas trop qu'il se confie à elle, mais elle aimait bien l'idée d'être « la seule qui puisse l'aider ».

____ Et toi alors. Je suis pas venue pour qu'on parle de moi.

Annabeth écrasa sa cigarette sur le gravier, à côté d'elle. Elle ne l'avait même pas fumé en entier. Elle s'en fichait, elle en avait plein en réserve et elle n'était même pas accro comme certains.

Annabeth - Je crois que j'ai bien placé un coup de talon dans son tibia.

Thomas - Bien joué

Annabeth - Et toi alors. Je suis pas venue pour qu'on parle de moi.

Thomas - Oui mais quand je t'ai écrit, je n'étais pas encore au courant pour la bagarre. Et puis, j'vais pas rater l'occasion de t'embêter un peu avec cela. Elle a du sacrément t'énerver pour que tu te jettes sur elle.

Thomas - Tu me raconte et après promis, j't'embête plus avec cela et j't'explique pourquoi je t'ai demandé de venir.

____ Bien joué.

Thomas lui tendit la main, et Annabeth tapa dedans, le sourire aux lèvres. Bizarrement, il lui remontait le moral. Annabeth se sentait beaucoup mieux. Elle en aurait presque oublié ses problèmes à elle. Elle n'aimait pas trop se confier. Ça pouvait toujours vous retomber dessus. Elle n'avait pas envie d'exprimer ses pensées, de raconter sa vie dans les moindres détails à quelqu'un. C'était impossible pour elle. Ce serait comme se dévoiler au monde entier. Et puis le lendemain, tout le monde pouvait être au courant des confidences faites. Ou alors, votre confident pouvait vous juger. Ou pire : vous donner des mauvais conseils. Alors Annabeth avait décidé de ne jamais se confier à quelqu'un, du moins elle ne voulait pas tout dévoiler sur elle même. Elle préférait cultiver le secret. Tout le monde pensait la connaitre dans les moindres détails, mais c'était loin d'être le cas. C'est ça qui était marrant.

____ Oui mais quand je t'ai écrit, je n'étais pas encore au courant pour la bagarre. Et puis, j'vais pas rater l'occasion de t'embêter un peu avec cela. Elle a du sacrément t'énerver pour que tu te jettes sur elle.

Elle essayait de ramener la discussion sur lui, mais Thomas ne semblait pas en avoir envie. Il continuait de parler de cette fameuse bagarre. Annabeth pouvait se brosser si elle pensait que tout le monde aurait oublié l'altercation entre elle et Isalyne dés demain. Mais elle avait espéré que le Serpentard comprendrait et qu'il ne s'attarderait pas sur le sujet. Mais elle ne lui en voulait pas. Elle était incapable de lui en vouloir.

____ J'avais de bonnes raisons. Je crois ... Mais je ne regrette pas. Cette fille est une vraie plaie et moi je suis une idiote. Vraiment une idiote.

Annabeth finit sa cigarette et écrasa le mégot avec sa chaussure. Il fallait vraiment qu'elle arrête de fumer, c'était mauvais. Son frère la tuerait s'il savait qu'elle n'avait pas arrêté comme il le lui avait demandé. Pourtant, Annabeth était sure qu'il fumait, lui. Elle pensait que c'était encore une de ses lubies de protecteur. N'importe quoi. Annabeth n'avait pas besoin d'avoir Aaron sur le dos pour comprendre que le tabac ne lui faisait aucun bien, au fond.

____ Tu me racontes et après promis, j't'embête plus avec cela et j't'explique pourquoi je t'ai demandé de venir.

Oh vraiment ? Annabeth était obligée de se confier entièrement pour que Thomas la fasse à son tour ? Elle jaugea un instant la proposition. Elle n'avait vraiment pas envie de parler de ça. Surtout pas. Même pas à Thomas. Elle avait confiance en lui mais certainement pas à ce point. Elle préféra raconter quelques petits trucs, inventer d'autres détails pour en oublier un : Liam. Mieux vaut ne pas parler de lui. Surtout pas.

____ Eh bien ... Je prends. J'étais vraiment énervée et Isalyne est venue me demander toute guillerette où était Liam. Alors je me suis énervée. Je m'en fous de Liam, et je déteste Isalyne. Je croyais qu'elle le savait, ou alors elle est vraiment conne. C'est tout, ok ? La seule chose que je regrette, c'est qu'à cause de ça, Julia m'évite et j'ai « gâché la journée » de Devan.

Elle avait mimé les guillemets de façon exagéré. Elle fit une pause, après avoir à moitié raconté ce qu'elle voulait à Thomas. Puis elle ajouta :

____ Content ? Maintenant dis moi tout. Pourquoi tu m'as fait venir ?

Annabeth - J'avais de bonnes raisons. Je crois ... Mais je ne regrette pas. Cette fille est une vraie plaie et moi je suis une idiote. Vraiment une idiote.

Annabeth - Eh bien ... Je prends. J'étais vraiment énervée et Isalyne est venue me demander toute guillerette où était Liam. Alors je me suis énervée. Je m'en fous de Liam, et je déteste Isalyne. Je croyais qu'elle le savait, ou alors elle est vraiment conne. C'est tout, ok ?

Thomas - Ok, Ok.

Annabeth - La seule chose que je regrette, c'est qu'à cause de ça, Julia m'évite et j'ai « gâché la journée » de Devan.

Thomas - T'inquiète pas pour Devan et Julia, j'suis sur que c'est passager leurs réactions. Je sais que Devan était un peu énervé en rentrant au dortoir mais il t'apprécie trop pour t'en vouloir indéfiniment. Laisse lui juste un peu de temps pour oublier cela et ne te tracasse pas trop. Eux aussi, ils ont fait des trucs dont ils sont pas très fiers et il finiront par t'excuser de cela. Surtout, c'est pas comme si cela se passait tout les jours. Donc te fait pas de bile.

Annabeth - Content ?

Annabeth - Maintenant dis moi tout. Pourquoi tu m'as fait venir ?

Thomas - Tu crois qu'on peux changer ? J'veux dire, on est tous différent, on a tous des convictions et des caractères qui nous viennent de notre éducation, des gens qu'on a côtoyer mais est ce que tu penses qu'en grandissant, en mûrissant, on peut se rendre compte que beaucoup de choses n'étaient que des foutaises et de parvenir à oublie ce à quoi on à toujours cru dur comme fer mais pour se mettre à penser totalement l'inverse ?

____ T'inquiètes pas pour Devan et Julia, j'suis sur que c'est passager leurs réactions. Je sais que Devan était un peu énervé en rentrant au dortoir mais il t'apprécie trop pour t'en vouloir indéfiniment. Laisse lui juste un peu de temps pour oublier cela et ne te tracasse pas trop. Eux aussi, ils ont fait des trucs dont ils sont pas très fiers et il finiront par t'excuser de cela. Surtout, c'est pas comme si cela se passait tout les jours. Donc te fait pas de bile.

Annabeth esquissa une petite moue. Elle percevait au son de la voix de Thomas qu'il était vraiment sincère. Ça lui faisait vraiment plaisir. Ça la réconfortait aussi. Elle n'aurait jamais cru que le Serpentard était aussi bon pour réconforter. Elle espérait vraiment qu'il avait raison, parce qu'elle détestait que ses deux amis lui fassent la tête. Elle avait besoin de Julia, elle était sa meilleure amie avec Ann O'More. En parlant d'Ann, il fallait qu'elle aborde le sujet avec Thomas, pour savoir ce qu'il pensait d'elle. Beaucoup de monde à Poudlard pariait que les deux finiraient ensemble. Personnellement, Annabeth pensait pareil que tout les idiots qui se délectaient des derniers ragots, vrais ou non.

____ J'espère vraiment que tu as raison.

Quand Annabeth demanda si Thomas était satisfait de ses réponses, il se contenta d'un sourire. Il jeta sa cigarette et en prit une nouvelle. La Poufsouffle l'imita, d'un geste machinal comme si elle faisait ça toutes les heures. Thomas marcha jusqu'au mur qui prolongeait le portail. Annabeth pensa qu'il voulait gagner du temps avant de se confier à son tour. Annabeth le suivit et s'assit à côté de lui. Elle ramena ses genoux contre sa poitrine et attendit qu'il parle. La réponse ne tarda pas à venir, contrairement à ce qu'elle pensait :

____ Tu crois qu'on peut changer ? J'veux dire, on est tous différent, on a tous des convictions et des caractères qui nous viennent de notre éducation, des gens qu'on a côtoyer mais est ce que tu penses qu'en grandissant, en mûrissant, on peut se rendre compte que beaucoup de choses n'étaient que des foutaises et de parvenir à oublier ce à quoi on à toujours cru dur comme fer mais pour se mettre à penser totalement l'inverse ?

Annabeth fronça les sourcils. Elle cherchait un sens caché dans ses paroles, pour voir où était la confidence. Elle était sure que Thomas parlait de lui, sans vraiment le dire. Mais la Poufsouffle n'était pas assez bête pour ne pas comprendre ce que voulait lui demander Thomas. Après cet instant de réflexion, Annabeth réfléchit à la réponse qu'elle pourrait apporter au Serpentard. Tout ça lui semblait bien profond, presque philosophique. Elle n'était pas très douée dans ce domaine alors elle prit bien son temps avant de répondre, pour être sure de ne pas dire une réponse dénue d'intérêt ou carrément débile.

____ Je pense que si on le veut vraiment, on peux changer. Bien sur, ça doit être difficile. Mais on ne peut pas oublier tout ce que nos parents nous ont apprit. Il faut vivre avec et si vraiment on n'est pas d'accord, si vraiment on se rend compte que toute notre éducation est bidon, alors on peut changer. Il suffit d'y croire et d'être aidé.

Elle marqua une pause. Elle tira une latte de sa clope et lâcha un rond de fumée, qui ne ressemblait d'ailleurs pas très bien à un rond.

____ Mais bon, je ne suis pas très douée pour les questions philosophiques.

Elle sourit vaguement. Elle attendait la suite. Elle savait que ce n'était que le début, mais ne pouvait pas deviner si Thomas allait poursuivre. Après tout, il pouvait très bien ne pas tout lui dire, comme elle l'avait fait.

Annabeth - J'espère vraiment que tu as raison.

Thomas - Ne t'en fait pas pour cela

Annabeth - Je pense que si on le veut vraiment, on peux changer. Bien sur, ça doit être difficile. Mais on ne peut pas oublier tout ce que nos parents nous ont apprit. Il faut vivre avec et si vraiment on n'est pas d'accord, si vraiment on se rend compte que toute notre éducation est bidon, alors on peut changer. Il suffit d'y croire et d'être aidé.

Thomas - D'accord il suffit d'y croire mais si on y croit pas ? J'veux dire si on a pas envie de changer mais qu'on se rend compte dans notre comportement, dans nos pensées qu'il y a des choses dont on ne croit pas qui nous arrive ? Comme faire pour savoir quelle est la bonne direction à prendre et s'il fut mieux suivre ses convictions d'avant ou se laisser guider par ce qu'on ressent maintenant ?

Annabeth - Mais bon, je ne suis pas très douée pour les questions philosophiques.

Thomas - Imagine que tu détestes les amandes. T'en a jamais goûté mais tu as toujours dit que tu n'aimais pas. Un jour, on te fait manger un gâteau sans que tu sache ce qu'il y a dedans. Tu le trouve très bon et on te dit qu'il y avait des amandes dedans, tu fais quoi ? Tu change d'avis sur les amandes, tu demandes à regoûter et tu prétend qu'il y a un arrière goût bizarre dû aux amandes ou tu continue de dire que tu n'aime pas les amandes juste pour pas trahir ce que tu pensais avant ?

Annabeth se sentait un peu bête. Elle sentait qu'elle n'avait pas répondu aux attentes de Thomas, qu'elle ne l'aidait pas.

____ D'accord il suffit d'y croire mais si on y croit pas ? J'veux dire si on a pas envie de changer mais qu'on se rend compte dans notre comportement, dans nos pensées qu'il y a des choses dont on ne croit pas qui nous arrive ? Comme faire pour savoir quelle est la bonne direction à prendre et s'il fut mieux suivre ses convictions d'avant ou se laisser guider par ce qu'on ressent maintenant ?

Elle ne savait pas que Thomas était capable de raisonner ainsi. Il essayait de guider Annabeth pour qu'elle l'aide mais elle ne l'y suivait pas. La philosophie chez les moldus était l'équivalent de l'histoire de la magie chez les sorciers. C'était horriblement barbant. Annabeth ne voyait pas trop où Thomas voulait en venir. Ou alors, elle ne le voyait que trop bien. Thomas était il entrain de lui demander si elle le pensait capable de changer ? Si c'était le cas et qu'il y arrivait, Thomas ne serait plus Thomas. Ce serait bizarre. Tout dépendait de comment voulait devenir le Serpentard. Dans l'hypothèse où elle voyait juste.

____ Imagine que tu détestes les amandes. T'en a jamais goûté mais tu as toujours dit que tu n'aimais pas. Un jour, on te fait manger un gâteau sans que tu sache ce qu'il y a dedans. Tu le trouve très bon et on te dit qu'il y avait des amandes dedans, tu fais quoi ? Tu change d'avis sur les amandes, tu demandes à regoûter et tu prétend qu'il y a un arrière goût bizarre dû aux amandes ou tu continue de dire que tu n'aime pas les amandes juste pour pas trahir ce que tu pensais avant ?

Annabeth s'amusa de la comparaison. Elle aurait pu s'offusquer, car elle aurait pu prendre l'exemple comme une insulte. C'était comme si elle était une petite fille à qui il fallait tout simplifier pour qu'elle comprenne. Mais Annabeth choisit de ne pas s'en occuper. Elle savait que Thomas ne voulait pas la faire passer pour une simple d'esprit. Elle choisit plutôt de réfléchir. L'exemple lui faisait penser aux épinards. Elle avait toujours dit qu'elle détestait les épinards sans jamais y avoir goûté. Et un jour, sa tutrice avait cuisiné des raviolis aux épinards et Annabeth avait trouvé ça délicieux. Quand sa tutrice lui avait dit la composition de la ravioli, la Poufsouffle avait prétendu avoir perçu un arrière goût et s'était même fait vomir. C'était assez pitoyable, quand on y pensait. Annabeth n'a plus jamais mangé d'épinards. Dans sa tête, elle n'aime pas ça.

____ Je prétendrais à un arrière goût bizarre. En fait, je l'ai déjà fait.

Elle sourit furtivement. Elle était sure qu'elle n'aidait vraiment pas Thomas. Après ça, il penserait sûrement que finalement, elle n'était pas la bonne personne.

____ Je sais que je ne t'aide pas. Dis moi ce que tu as. Tu veux changer ?

Annabeth prit un air grave. Elle tira une latte de sa clope et attendit en relâchant de la fumée. Thomas n'était pas obligé de se confier à elle. Peut-être que si elle se confiait entièrement, il ferait de même. Elle prit une grande inspiration, ouvrit la bouche pour parler puis la referma. Elle ne l'avait dit à personne. Même pas à Julia, même pas à Ann. Même pas à son frère à qui elle confiait tout. Alors pourquoi le dirait-elle à Thomas. Quelque chose la titillait. Elle avait besoin de le dire, et Thomas était là, à côté d'elle. Ils ne le diraient à personne, elle en était sure.

____ J'ai frappé Isalyne parce que je suis jalouse d'elle. Je crois que j'aime Liam.

Elle avait parlé très vite. Etrangement, elle se sentit soulagée. Thomas n'aimait pas Liam. Est-ce qu'il se souciait assez d'elle pour l'empêcher de sortir avec lui. Parce qu'au fond, Liam ne lui apportait rien de bon. Et elle n'était même pas sur de l'aimer.

____ Mais je ne suis pas sure. Je ne sais pas. Finalement, peut-être que je n'ai aucun sentiments pour lui. C'est trop compliqué que même moi je n'y comprends rien.

Annabeth posa sa tête sur l'épaule de Thomas. Un geste amical, évidemment. La Poufsouffle avait besoin de réconfort.

Annabeth - Je prétendrais à un arrière goût bizarre. En fait, je l'ai déjà fait.

Annabeth - Je sais que je ne t'aide pas. Dis moi ce que tu as. Tu veux changer ?

Thomas - J'en sais rien et c'est bien cela le problème. Je ressens des choses que je n'ai jamais connu et ça me fait peur, je ne sais pas si je dois continuer de persister dans ce que j'ai toujours connu ou si je dois m'ouvrir pour apprendre de nouvelles choses en ayant toujours cette crainte de me planter

Annabeth - J'ai frappé Isalyne parce que je suis jalouse d'elle. Je crois que j'aime Liam.

Thomas - Tu crois ou t'en est sur ?

Annabeth - Mais je ne suis pas sure. Je ne sais pas. Finalement, peut-être que je n'ai aucun sentiments pour lui. C'est trop compliqué que même moi je n'y comprends rien.

Thomas - J'pense qu'on est dans la même merde sur ce coup là.

____ Je sais que je ne t'aide pas. Dis moi ce que tu as. Tu veux changer ?
____ J'en sais rien et c'est bien cela le problème. Je ressens des choses que je n'ai jamais connu et ça me fait peur, je ne sais pas si je dois continuer de persister dans ce que j'ai toujours connu ou si je dois m'ouvrir pour apprendre de nouvelles choses en ayant toujours cette crainte de me planter.

Annabeth ne répondit pas. Thomas était indécis, comme elle. Il se cherchait, essayait de trouver la meilleure solution. Comme elle. Ils étaient dans le même bateau. Elle attendit un moment et finalement, après maintes réflexions, elle se confia à Thomas. Elle lui dit sans aucune gêne qu'elle pensait aimer Liam et que c'était pour ça qu'elle avait frappé Isalyne. Il ne la jugea pas, ce qu'Annabeth apprécia.

____ Tu crois ou t'en est sur ?
____ Mais je ne suis pas sure. Je ne sais pas. Finalement, peut-être que je n'ai aucun sentiments pour lui. C'est trop compliqué que même moi je n'y comprends rien.
____ J'pense qu'on est dans la même merde sur ce coup là.

Là, il n'avait pas tort. Annabeth savait que Thomas n'aimait pas Liam et elle appréciait qu'il ne dise rien à ce sujet. En fait, c'était la faute à Liam. C'est lui qui avait commencé à détester Thomas parce qu'il trainait parfois avec Meagan, la petite soeur Storm. N'importe quoi. Est-ce que Aaron voulait taper Thomas parce qu'il restait avec Annabeth ? Non, et tant mieux. Son frère semblait être le seul garçon intelligent sur cette planète. Lui au moins ne maljugeait pas Thomas parce qu'il restait parfois avec sa soeur. Elle avait posé sa tête sur l'épaule de Thomas et il avait fait pareil. Assis ainsi, entouré par la nuit noire, on aurait dit deux pauvres étudiants porteurs de tout les malheurs du monde. Annabeth pensa que certaines personnes auraient été capable, en les voyant, de lancer une rumeur sur leur soit-disant couple. Ce qui était totalement débile. Il y avait beaucoup de comères, à Poudlard. Finalement, c'était un collège comme les autres. En ce moment là, le silence était d'or. Annabeth ne savait pas que dire, de toutes façons. Mieux valait qu'elle se taise. C'était sûrement un moment qui resterait gravé dans son esprit pour longtemps. Jamais elle ne s'était senti aussi proche de Thomas depuis leur séparation. Annabeth avait eu la chance que tout se passe bien. Elle avait gardé de bonnes relations avec chacun de ses exs. Les meilleurs exemples étaient Thomas et Maximilien. Elle était vraiment proche avec eux, amicalement parlant.

Annabeth avait du mal à briser le silence. Ils restèrent pendant longtemps sans parler, avec comme fond sonore quelques bruitages d'insectes. Finalement, la Poufsouffle reprit la parole :

____ Liam me prend juste pour une " bonne amie ". En plus, il sort avec Noah Clayton, une Poufsouflle que j'apprécie vraiment. Et puis, desfois je sens vraiment que je l'aime, mais d'autres fois, j'ai envie de l'oublier et de ne plus penser à lui. C'est tellement bizarre ... Tout ça me fait plus de mal que de bien.

A cet instant précis par exemple, Annabeth avait envie d'oublier que Liam Storm existait. Il y avait autre chose aussi, qu'elle ne dirait jamais à Thomas, sous aucun prétexte. Lui aussi, elle l'aimait peut-être. Une fille n'oublie jamais sa première fois et c'est avec Thomas qu'Annabeth l'avait fait. Elle n'avait jamais oublié et elle n'oublierait jamais. Elle préférait orienter la conversation sur les amours de Thomas. Il fallait qu'elle aborde le sujet " Ann O'More " avec lui :

____ Alors, avec Ann ?

Simplement cette petite question et Thomas comprendrait. Elle espérait qu'il allait lui parler un peu d'elle, pour qu'elle puisse faire un rapport complet à sa meilleure amie.

Annabeth - Liam me prend juste pour une " bonne amie ". En plus, il sort avec Noah Clayton, une Poufsouflle que j'apprécie vraiment. Et puis, desfois je sens vraiment que je l'aime, mais d'autres fois, j'ai envie de l'oublier et de ne plus penser à lui. C'est tellement bizarre ... Tout ça me fait plus de mal que de bien.

Thomas - T'inquiète, je comprend tout à fait, et j'dois dire que je suis un peu dans le même cas que toi. Ah, c'est pas évident de décrypter ce qu'on ressent. Si seulement, il pouvait exister une machine pour cela, la vie serait beaucoup plus simple

Annabeth - Alors, avec Ann ?

Thomas - Quoi avec Ann ?

Thomas - Elle est tellement différente. Je sais pas si j'arriverais à l'expliquer mais elle ne ressemble pas aux autres filles. Elle a ce petit truc qui la rend unique et j'ai l'impression d'être quelqu'un d'autre à ses côtés. Et pourtant, quand elle m'a embrassé, j'ai rien trouvé de mieux que de partir, sans rien lui dire. Cela ne me ressemble pas. Et pourtant ...

____ T'inquiète, je comprend tout à fait, et j'dois dire que je suis un peu dans le même cas que toi. Ah, c'est pas évident de décrypter ce qu'on ressent. Si seulement, il pouvait exister une machine pour cela, la vie serait beaucoup plus simple.

Oh que oui. Il suffirait d'appuyer un bouton pour que tout ces soucis s'envolent. Ce serait plus facile, la vie. Si seulement l'amour était moins compliqué. Genre comme dans les dessin-animés. On tombe sur un prince, on l'aime, il nous aime. Le lendemain, on se marie et on vit heureux pour toujours ? Toutes les petites filles voulaient trouver le prince charmant. Seulement, il fallait un moment où on se rendait compte que ça n'existait pas. Et là, c'était la grande déception. Certaines refusaient d'ouvrir les yeux. Des naïves. Annabeth n'était pas comme ça. Elle ne cherchait pas l'homme parfait. Elle cherchait juste quelqu'un qui lui plairait. De toutes façons, elle n'allait pas se marier tout de suite avec son prochain petit ami. Si jamais elle en aurait un prochain. C'était mal parti, en tout cas.

____ Alors, avec Ann ?
____ Quoi avec Ann ?

Thomas avait répondu d'un ton un peu trop brusque au goût d'Annabeth et, en plus, avait retiré sa tête de celle de la demoiselle. La Poufsouffle se redressa, les yeux rivés sur Thomas, qui semblait se ressaisir. Il haussa les épaules simplement et reposa sa tête sur l'épaule d'Annabeth. Celle-ci choisit de ne rien dire. Que pouvait-elle dire, de toutes façons ? La réaction de Thomas montrait qu'il s'intéressait beaucoup à Ann, ce qui lui ferait très plaisir, si Annabeth le lui rapportait. Mais en même temps, si elle racontait tout ce qui s'était passé entre elle et Thomas, il risquait de ne plus lui accorder sa confiance. Ce qui était inadmissible.

____ Elle est tellement différente. Je sais pas si j'arriverais à l'expliquer mais elle ne ressemble pas aux autres filles. Elle a ce petit truc qui la rend unique et j'ai l'impression d'être quelqu'un d'autre à ses côtés. Et pourtant, quand elle m'a embrassé, j'ai rien trouvé de mieux que de partir, sans rien lui dire. Cela ne me ressemble pas. Et pourtant ...

Annabeth eut un sourire amusée, que Thomas ne put voir. Si même lui n'arrivait pas à comprendre sa réaction, peut-être que c'était cela l'amour. Le vrai. Un sentiment durable, inexplicable et incontrolable. En tout cas, c'était comme ça qu'on le décrivait dans les livres romantiques. Non pas qu'Annabeth soit une adepte de ce genre de bouquins ...

____ Peut-être que ... Tu es vraiment amoureux. C'est pour ça, tu ne sais pas quoi faire.

Annabeth se sentit un peu ... Il n'existait pas de mot. Peut-être un peu déçue. Si, pour la première fois, il aimait quelqu'un. Alors cela voulait dire qu'il n'avait jamais aimé avant, donc il n'avait jamais aimé Annabeth. Si la demoiselle n'avait eu plus aucun sentiment pour Thomas à ce jour, sûrement que ça ne lui aurait pratiquement rien fait. Voilà une preuve qu'elle ressentait encore quelque chose pour son ex. Ce qui n'était pas forcément bon, étant donné qu'il était amoureux de sa meilleure amie.

____ Tu comptes faire quoi ?

Un peu plus de précisions ne ferait pas de mal. C'était pour Ann, évidemment. La voix d'Annabeth était un peu plus triste, un peu plus faible. Elle réfléchissait. Pas avec son cerveau, mais avec ses hormones. Elle s'efforça de penser à autre chose. Le beau ciel étoilé qui s'étendait au dessus d'eux, par exemple.

Annabeth - Peut-être que ... Tu es vraiment amoureux. C'est pour ça, tu ne sais pas quoi faire.

Thomas - Peut-être

Annabeth - Tu comptes faire quoi ?

Thomas - Rien

Thomas - Allez Anna, j'te raccompagne à ta salle commune. Je pense qu'on a tout les deux besoin d'une bonne nuit de sommeil pour s'éclaircir les idées

Annabeth profita de l'instant présent. Ces moments avec Thomas étaient si précieux. Elle préférait garder le silence, pour ralentir le temps, prolonger la soirée. La fatigue commençait quand même à la gagner. Depuis quelques jours, elle dormait mal et du coup, elle était souvent fatiguée. Elle bailla doucement, ferma les yeux un instant. A ce moment précis, la tête sur l'épaule de Thomas, elle se sentait vraiment bien. Pour rien au monde elle n'échangerait sa place avec quelqu'un d'autre.

____ Peut-être que ... Tu es vraiment amoureux. C'est pour ça, tu ne sais pas quoi faire.
____ Peut-être.

Annabeth acquiesça. De toutes façons, elle le savait très bien, au fond d'elle. Et lui aussi, elle en était sure. C'est juste qu'il avait peur de l'admettre, parce qu'il ne comprenait pas ce nouveau sentiment. En tout cas, c'était l'analyse qu'en ressortait Annabeth, avec tout ce que Thomas avait bien voulu lui confier.

____ Tu comptes faire quoi ?
____ Rien

Rien, vraiment rien ? La Poufsouffle ne répondit pas. Le silence était la meilleure réponse. Elle jeta quand même un regard incrédule sur Thomas, qui fit mine de ne pas le voir Que pouvait-il faire d'autre, remarque ? Allait voir Ann et lui déclarer sa flamme, ce n'était vraiment pas le genre de Thomas. Le Serpentard se leva doucement, Annabeth retira sa tête de son épaule. Elle prit la main qu'il lui tendait et se releva prestement.

____ Allez Anna, j'te raccompagne à ta salle commune. Je pense qu'on a tout les deux besoin d'une bonne nuit de sommeil pour s'éclaircir les idées.
____ Tu as raison.

Annabeth et Thomas marchèrent côte à côté, passèrent la porte du château et ils s'arrêtèrent devant la porte de la salle commune des Poufsouffle. A cette heure-ci, tout le monde devait dormir, à part peut-être quelques personnes insomniaque. L'heure de se quitter, d'aller dormir. Annabeth n'en avait pas franchement envie, mais si la nuit portait vraiment conseil, alors elle en avait bien besoin. Elle enlaça brièvement Thomas, déposa un baiser tout à fait amical sur sa joue, recula de quelques pas et, avant de passer la porte, elle murmura :

____ Si tu as besoin de parler, tu n'as qu'à m'envoyer un hibou. Je serais toujours là, ok ?

Annabeth sourit et passa la porte. Elle était très satisfaite de sa soirée.

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