« Devan?! Qu’est-ce que t’as? »

La voix de la merveilleuse Laura Owned raisonna dans la salle commune avec un étonnement plus qu’important. C’était vrai que notre petit serpent avait été quelque peu mollasson depuis un bon nombre de jours. D’abord, juste après la rupture avec James, il avait été voir sa petite vipère préféré pour qu’elle lui remonte le moral. Là encore, il était plutôt normal alors que ces derniers jours il avait été pratiquement comme une loque humaine. Depuis son altercation avec Aaron il n’avait tout simplement pas cessé de s’enfermé encore plus sur lui-même évitant comme un art ses amis les plus proches. Bref, il avait été dans un état lamentable jusqu’à hier soir, jusqu’à ce qu’il raconte à Alanna son secret le plus lourd de toute sa vie. Imaginez… Même sa meilleure ne le savait même pas et il se sentait en cet instant plutôt mal de ce fait. C’était Laura qui aurait du être au courant mais elle n’avait simplement pas été là lorsqu’il était dans sa crise voilà tout. Il le lui dirait plus tard, dans quelques mois, lorsqu’il aurait entièrement digérer sa mort parce qu’il savait qu’il le ferait. Parce que oui, la question actuelle de la vert et argent était assez explicable par le fait que le serpent arborait un air paisible, même un petit sourire était affiché sur son visage. Parler de Cayden à Alanna lui avait fait tellement de bien qu’il se sentait mieux que jamais. Il se sentait d’ailleurs mieux que depuis au moins 2 mois, et c’était normal que Laura lui demande cette question. Elle avait toujours sa mine comme ça> =O. Et Devan était là, la regardant avec un petit air narquois, sachant très bien que l’état de la vipère était amusant. Même qu’il se mit tout simplement à rire avant d’étendre ses bras et de l’emmener plus vite que jamais contre lui, qui était assis sur un sofa. Elle était à califourchon sur lui, son visage à deux centimètre du siens alors que Devan essayait tout à coup de garder son sérieux. Il regarda longtemps ses yeux, puis ses lèvres et ses yeux à nouveau.

« Oui j’ai quelque chose… Laura… Je t’aime. »

Et sans attendre une seconde de plus, et pour profiter de son état de choc, il déposa les lèvres sur les siennes. Un bref instant, puis les décolla pour partir dans un fou rire inimaginable. Sérieusement, il n’avait pas rit comme ça depuis bien trop longtemps et ça sonnait pratiquement faux dans ses oreilles, mais tellement bien. Il gagna également une bien forte taloche en plein dans la tronche, avant que la vipère suive son meilleur ami dans une rigolade bien méritée. Laura devait être contente de voir son ami comme avant, et elle savait que si Devan voulait lui dire comment il avait changé, il lui dirait. Loin d’elle l’idée de l’embêter pour rien, car après tout, son bonheur importait et c’était pareil pour le vert et argent. Il al serra fort dans ses bras, comme s’il voulait compensé des dernières semaines où il s’était éloigné d’elle et dit à nouveau :

« Mmhh, oui c’est vrai, je t’aime cocotte et tu m’as manqué… Je suis désolée des derniers jours, j’ai été monstrueux. Je compte bien te dire la raison lorsque je serai prêt, ne t’inquiète pas et tout va bien maintenant. »

Il la cajola à nouveau et embrassa son front, puis ses cheveux une bonne dizaine de fois. Ils étaient si bien, collés comme autre fois et comme s’ils étaient un couple ils se fichaient des autres. Par contre, parce que tout à une fin notre chère amie dût partir en cours d’enchantement alors que Devan n’avait rien à faire puisqu’il avait fini sa journée. Il avait fait tout ses devoirs la nuit dernière, étant bien trop pompé pour aller dormir en fait. Il embrassa à nouveau son amie sur la joue avant qu’elle ne le quitte et resta assis sur le sofa une bonne quinzaine de minutes avant de se dire qu’il devrait aller se dégourdir les jambes. Portant toujours les vêtements de la veille, il prit une douche rapide et enfila un des rares jeans qu’il possédait et enfila une chemise blanche qu’il roula les manches. Ses cheveux avaient clairement poussé depuis un bout de temps et il ne pouvait pas sortir de la salle de bain sans se mettre un peu de gel pour que tout tienne. Lorsqu’il quitta la salle commune plus personne ne s’y trouvait et pour une fois dans sa vie il décida de se rendre immédiatement à la salle commune pour ne pas rester plus longtemps dans un endroit silencieux. Il avait besoin d’entendre des voix, peu importe de qui elles venaient, tant qu’il n’était pas seul. Il ne restait qu’une petite heure avant le souper et il savait qu’il y aurait déjà un bon nombre de personne dans la salle. Lorsqu’il y entra, il longea toute les tables jusqu’à arriver au bout de celles des serpents où il ne se trouvait personne. Bon, je sais qu’il est difficile à comprendre mais ça ne voulait pas nécessairement dire qu’il voulait participer à une quelconque conversation avec un inconnu tout de même! Il resta là, à seulement faire acte de présence et à, sans s’en rendre compte pour le moins du monde, enfourner au moins 10 petits pains dans le gosier. C’était quoi l’idée de mettre ça à la merci des élèves avant un souper?! Non mais franchement!

L’heure était passée et le pauvre serpent n’avait plus faim et il y avait désormais un peu trop de monde dans la salle à son goût. Il était bien, il l’était pratiquement plus depuis de longues années et mais il restait toujours dans son être une envie de solitude et un côté froid qui lui disait qu’il en avait eut assez pour la journée. Il se dirigea aussi vite qu’il le pouvait vers l’extérieur, il voulait prendre un peu d’air frais. Il ne manqua pas de saluer chaleureusement Laura qui venait d’arriver avant de la quitter. Il fit de nombreux pas, tous lents depuis qu’il était dehors. Il ne faisait pas froid, il ne faisait pas chaud et Devan était juste bien malgré la simple chemise qu’il portait. Fallait avouer qu’il manquait quelque peu de sensation ou bien son corps était chaud, mais il avait rarement froid. Il se retourna un instant pour regarder l’immense école avec un sourire fasciné. Il avait tellement vécu de choses dans celui-ci que c’était effrayant. Il avait surtout vécu de très nombreux sentiments, il avait passé par toute la palette en tout cas. Lorsqu’il se retourna, il remarqua quelque chose qu’il n’avait pas vu quelques instants auparavant. Vision d’horreur, un étudiant se trouvait en dessous d’un arbre, avec le visage entièrement ensanglanté et le sang avait même coulé jusque sa chemise. Il avait la bouche grande ouverte et les yeux en forme de 25 cents alors qu’il remarqua que la personne avait les yeux fermés. Il était mort? Un autre élève de mort dans le château et c’était lui qui le découvrait? Tout le monde allait penser qu’il serait le coupable! Comme avec Alexia et cette poufsouffle! Il prit peur, bien évidemment même si le serpent ne viviat que très rarement ce sentiment. Il voulait courir, allez loin pour peut-être chercher de l’aide s’il en trouvait. Pourtant, alors qu’il faisait un pas vers l’école, un dernier rayon de soleil éclaira le visage du garçon qui n’était pas inconnu. Lucian. Horreur, triple terreur. Il n’était peut-être pas son ami mais il le connaissait, c’était déjà ça. Ses neurones allaient exploser alors qu’il courrait à toute vitesse vers ce vert et argent toujours si silencieux. Comment pouvait-il être mort? Non, attendez, il ne l’était pas, c’était impossible! Il se jeta sans ménagement à ses genou et se mit à secouer ses épaules à l’aide de ses deux mains en criant comme un déjanté.

« LUCIANNNNNNN. Réveilles-toi! Dis moi que t’es pas mort! »

J’en connais un qui était extrêmement excessif en cet instant. Il paniquait, mais c’était normal quoi, il avait tellement de sang de perdu! Il ne comprenait simplement pas. Et s’il n’était pas mort, pourquoi n’était-il pas à l’infirmerie? Il perdait bien trop de sang… Peut-être était-il simplement évanoui? Qu’importe, la panique qui envahissait son corps était assez importante et il voulait savoir ce que Lucian avait!

Mort ? La mort aurait été la bienvenue si cela avait pu empêcher Lucian d’être secoué comme un vulgaire prunier. Quel brut ! On n’avait pas idée de secouer comme ça un cadavre, n’avait-on pas inventé des règles de bienséance vis-à-vis du corps d’un malheureux ? Certes il n’était pas mort, mais dans le doute quand même ! Qui toucherait un cadavre ? Certainement pas Lucian en tout cas. Notre mort vivant ouvrit lentement les yeux et se retrouva nez à nez face à Devan, un élève d’un an son aîné et qui était l’un des membres les plus populaire de sa maison. Lucian se demandait se que son camarade pouvait bien faire là, il n’avait pas faim ? A croire que le jeune sixième année n’était pas le seul à manquer d’appétit. En tout cas, Devan semblait complètement sous le choc, hystérique même. Dans ses moments là Lucian aurait peut-être du le gifler… histoire de le calmer, bien qu’évidement Lucian y aurait pris du plaisir, ça aurait été fait uniquement dans le but de faire ressaisir l’esprit de son camarade. En tout cas Lucian n’aurait jamais imaginer avoir un jour l’occasion d’être la cause d’autant de panique chez le vert et argent, ni même de pouvoir ne serait-ce qu’en être le témoin… c’était un peu exagéré au goût de Lucian… Ce n’est pas comme s’ils étaient proches l’un de l’autres ou que Lucian était de quelque manière que ce soit important.

« Si tu veux que je te vomisse dessus continu »

Avait-il marmonner en croisant, une fraction de seconde, le regard de son aîné, sans s’y arrêter complètement pour autant. Il préféra, comme d’ordinaire, poser son regard ailleurs, loin devant lui. Ce n’était ni de l’impolitesse, ni le résultat d’une quelconque gène, c’était juste… comme ça, sans doute une manière comme une autre de trouver une échappatoire à une présence dérangeante ou non. Lucian se défit avec lenteur de l’étreinte de son camarade. Il s’appuya sur les mains pour rester redresser, son visage à deux centimètres de celui de son interlocuteur. C’est dingue ce mec finissait toujours par venir l’embêter, à croire que c’était une sorte de passe temps pour lui, oui c’est vrais que tout un chacun sait que venir embêter Lucian est le truc le plus amusant qui soit… surtout à Poudlard où l’on a vraiment rien de mieux à faire comme je sais pas moi : faire ses devoirs, travailler, s’amuser avec ses amis, faire la fête… oui c’est sur ce n’est vraiment pas l’endroit où l’on peut le mieux trouver moyen à distraction… Lucian leva les yeux au ciel à cette pensée. Le nez du jeune homme semblait avoir cesser d’inonder la moitié sud de son visage, pour s’en assurer Lucian tâta le dessous de son nez, hormis le sang encore humide il ne décela aucune coulée. Il regarda le bout de ses doigts rougis par le sang, puis détourna de nouveau le regard, comme si son attention ne pouvait durer plus de cinq secondes.

Lucian ne ressentait pas de douleur, certes au moment de l’impact entre le poing de son agresseur et de son nez cela l’avait fait souffrir, mais après toutes ses minutes « écoulées » il n’avait plus de sensation de douleur. Sans doute était-ce l’habitude… Il connaissait même un sort pour ressouder le nez quand celui-ci était brisé. Cette fois en l’occurrence se serait assez nécessaire. Bien que l’élève qui l’avait frapper n’en avait pas l’air comme ça, il avait de la force dans ses bras, sans doute Lucian aurait-il du plus prêter attention au fait qu’il mesurait dans les deux mètres… cela avait tendance à fausser la donne par rapport à la corpulence…
En tout cas sa théorie, portant sur le nombre de coup qu’on tendance à asséner les personnes celons leurs corpulences, s’était une fois de plus révélée exacte. Sa petite théorie étant qu’une personne de forte corpulence ou si vous préférez une personne musclée, avait plutôt tendance à n’affliger qu’une seule frappe puissante au contraire d’une personne à faible corpulence, qui elle avait plus tendance à s’acharner. Ce qui ma fois était tout à fait logique vu que quelqu’un de fort qui chercherait à faire mal réussirait du premier coup, tant dit que dans le deuxième cas il mettrait plus de temps à atteindre son objectif. A quand quelqu’un d’assez intelligent pour utiliser sa baguette magique ?

Il n’y avait pas à dire il ne devait pas être très beau à voir avec tout ce sang, en même temps l’était-il plus en temps normal, quand son visage était dans un état un peu plus correct ? Il avait de quoi en douter, bien qu’il n’ai jamais eu l’occasion d’aborder ce genre de sujet, sans réel intérêt, Lucian ne savait pas vraiment quoi penser de son apparence physique. Si on le mettait à côté d’un garçon qui, un peu comme Devan, avait tendance à beaucoup attirer les regards de la gente féminine il ne lui semblait pas qu’il ait la moindre once de chance de pouvoir lui faire de l’ombre. Enfin si on peut appeler cela de la chance car, quand on voit que certains des garçons aux physiques avantageux se font sans cesses harcelées par les demoiselles habitant ses murs, cela faisait légèrement peur et ne donnait aucune envie d’en avoir tout autant. Du point de vue de Lucian tout du moins. Certains peuvent apprécier ce genre d’attention, mais pour le vert et argent être suivit par une bande d’adolescente en chaleur toute la sainte journée n’avait rien à être envié. Rien que de les imaginer entrain de piailler autour de lui en cherchant à attirer son attention cela le dégoûtait. Il aurait sans doute fini par devenir fou ou par se jeter par-dessus la grande tour, au choix… Même les deux combinés en fait… Enfin bref, après avoir autant été secoué Lucian avait encore plus la tête qui lui tournait et il regrettait déjà de rester redressé dans cette position. C’est pourquoi il ne fit ni une ni deux et se laissa retomber en arrière. Il n’avait tout de même pas la moindre envie d’aller à l’infirmerie, que ferait cette maudite infirmière ? Ce n’était qu’un tout petit bobo de rien du tout, il allait vite s’en remettre. Il devait juste rester un peu allonger histoire d’attendre que la planète cesse enfin de tourner, enfin de tourner aussi vite en tout cas… Une fois qu’il se serait remit il irait faire un tour dans la salle de bain des préfets, il méritait bien un bon bain pour se remettre un peu. En fait c’était surtout une bonne excuse pour utiliser le mot de passe que sa jolie blondinette lui avait généreusement délivrée.

Cela rappelait à Lucian que celons ce que lui avait dit son amie, il n’avait pas été le seul à qui elle avait consentit de révéler le mot de passe de la salle de bain des préfets. L’autre personne étant un ami, semble t-il, assez proche du jeune homme face à lui à cet instant. Lui, son ami et un autre élève de leur maison formaient un petit groupe considéré comme populaire, pour ce qui est des serpentards et de ceux qui les acceptent bien sûr, les autres eux avaient un peu moins d’égard vis-à-vis du petit trio. Quand il les croisait aux quelques soirées où il avait accepté de venir Lucian remarquait toujours avec quelle ferveur ils s’appliquaient à finir le plus de bouteilles d’alcool possible… Lucian pour sa part n’était pas très friand d’alcool, cela avait un goût trop fort pour lui et ce n’était pas du tout agréable à boire, le seul plaisir qu’il en retenait c’était cette espèce de chaleur qu’il ressentait en buvant. Heaven l’une de ses plus proches amie, lui avait proposée, pour la prochaine fois où par « bonheur » il accepterait de pointer le bout de son nez à l’une de ses fêtes, de lui ferait goûter à des cocktails plutôt qu’à de l’alcool pur, cela aiderait à faire passer le tout avait-elle dit, Lucian se demandait si cela serait réellement le cas, car parvenir à supplanter le goût de l’alcool lui semblait tout bonnement infaisable et tiendrait du miracle. Il n’empêche qu’essayer ne le dérangerait pas, juste histoire de goûter.

Lucian ne releva ni les mots, ni la petite frappe voulu naturel et « amical » que son aîné lui avait asséné. A sa réplique il aurait envie de lui répondre, sarcastiquement, qu’il avait toujours eu se visage et que le sang qui s’y trouvait était là dans l’unique but de servir de décoration. Mais jugeant cela inutile et bien trop propice à la mise en départ d’une conversation sociable, il préféra se taire. Au moins ainsi il restait dans ses bonnes vieilles habitudes et cela permettait à son aîné de pouvoir constater à quel point il en était toujours au même stade de loquacité.

Lucian fixa du regard le jeune homme à ses côtés. Il palpa, avec précaution, l’endroit encore légèrement endoloris par le sortilège que son camarade venait d’utiliser. Il avait repris sa « forme » habituelle. Il aurait pu procéder ainsi, enfin s’il avait eu la présence d’esprit de se munir de sa baguette. Baguette qu’il avait « involontairement » oublié, comme souvent d’ailleurs. Ce n’était gênant que lorsqu’en cours on demandait aux élèves de sortir leurs baguettes, pour un quelconque exercice pratique, dont leurs baguettes étaient l’ustensile indispensable pour son bon déroulement. Lucian lui ne s’en encombrait que lors de ses cours pratiques, le reste du temps il préférait, sans en être réellement conscient, ne pas l’avoir sur lui, histoire d’être encore plus faillible qu’il ne l’est déjà par nature. Aurait-il du remercier Devan pour cet acte eu… charitable ? Il aurait très bien s’en passer… Mais bon… un petit merci n’avait jamais tué personne, enfin au dernières nouvelles, après on sait jamais ça pouvait très bien lui être fatal…
Lucian remarqua que cela faisait au moins une bonne minute qu’il fixait son camarade, chose assez inhabituel chez notre ami qui n’avait pas l’habitude de poser son regard sur les gens plus de quelques secondes. Il tourna vivement la tête dans un mouvement vif et un peu trop sec, son cou en fut d’ailleurs quelque peu pâtissant, laissant à son possesseur une légère douleur.

« Merci »

Marmonna le jeune homme à l’adresse de son aîné en souhaitant intérieurement que ce dernier ne réussisse pas à l’entendre. Damne si le géniteur de Lucian l’avait entendu prononcer ce mot, cette forme insensé de politesse il aurait eu le droit à un discours interminable sur le fait qu’il n’avait pas à remercier qui que ce soit de quoi que se soit, car celons le père de Lucian ce montrer reconnaissant était un signe de faiblesse. Un truc pour les pauvres en somme ou pire pour les moldus. De toutes manières avec le père de Lucian tout ce qui était pour lui des défauts étaient irrémédiablement un des critères de descriptions des pauvres et des moldus. Pour sa part il était extrêmement fière du fait que sa famille est réussit à rester aussi importante malgré les temps qui courent. De nos jours il y avait tellement de familles de sorcier qui avaient à présent des parents mariés avec des moldus. Une véritable honte. Pour que son fils ne tombe pas dans ce genre de décadence, il avait été organisé pour lui un mariage arrangé avec une demoiselle dont le sang et la fortune était à la hauteur des attentes de son père (et de sa mère également mais bon…). Lucian, lui, n’y tenait pas vraiment, bien qu’il savait apprécier à sa juste valeur la personnalité à part de la demoiselle il lui était assez difficile de s’imaginer marié à elle. Quel soulagement ce fut pour lui lorsqu’il apprit que les parents de sa promise avait finalement changé de prétendant ! Enfin soulagement de courte durée car le jour même de l’annonce de cette nouvelle, par missive des géniteurs de la belle, ses propres parents lui envoyèrent eux aussi un courrier. Dans cette lettre les parents de Lucian lui intimèrent qu’il se devait de reconquérir, oui oui REconquérir, comme s’il avait déjà été dans cette position là…

Enfin bref il devait séduire son ancienne fiancée pour redevenir son futur époux… Lucian et séduire, deux mots qu’il ne semblait pas très probable de se rencontrer jusqu’à ce jour… Heureusement il s’était trouvé une alliée qui pourrait l’aider à « conquérir » la jeune femme. Il avait quelques doutes sur le bon déroulement de sa « mission », ne se croyant pas capable de pouvoir parvenir à un quelconque jeu de séduction sur qui que se soit. Pourtant il avait une motivation. Au bas de la lettre de ses parents lui avait été ajouté un post-scriptum annonçant que s’il ne parvenait pas à ses fins il devrait épousé une demoiselle, dont le nom lui échappait, mais dont la photo, jointe dans le courrier, lui donna des frissons dans le dos. La demoiselle était comment dire ? Elle avait un physique assez… eu… inhabituel…à vrais dire elle était carrément laide, mais le pire c’est que la tenue qu’elle portait, et la dose de maquillage qu’elle utilisait, laissait croire qu’elle ne s’en rendait même pas compte… ses parents devaient être hyper protecteurs et lui répéter sans cesse qu’elle était la plus belle des jeune fille pour qu’elle s’en persuade… La barre que formait ses sourcils et la sorte de verrues ou « je ne sais trop quoi », qui était au dessus de sa moustache (oui elle n’est vraiment pas gâté par la nature), avaient eu le don de donner à Lucian une certaine envie de sauter de la plus haute des tours de Poudlard. L’envie seulement, après s’être remit de cette vision, au combien cauchemardesque, Lucian avait décidé, avec fermeté, qu’il ne laisserait rien au monde entraver son but : se re-fiancer à Melpomène A. Winnfield. Sa santé mentale en dépendait ! Sa santé physique aussi sans doute… c’était peut-être contagieux ? Non bien sûr Lucian ne le pensait pas réellement. Il n’avait jamais été très attentif au physique des demoiselles comme tout le reste d’ailleurs, mais il y avait tout de même des limites et là elles étaient très largement dépassées ! Il ne doutait pas qu’elle était était sûrement charmante au niveau de sa personnalité, mais la lueur dans ses yeux, tout comme son regard ne laissait rien présager de bon… En effet sur la photo la demoiselle contemplait une photo de Lucian, que les parents de se derniers lui avaient fait parvenir. Comment vous décrire son expression face à la photo du vert et argent ? On aurait dit qu’elle… avait faim… d’ailleurs elle se léchait même les lèvres de manière qui se voulait discrète, mais qui n’avait pas échappé au jeune homme, qui avait d’autant plus de volonté de « vaincre » en voyant cela. En même temps cette dites volonté n’avait, pour le moment, pas mené à grand-chose étant donné que notre ami n’avait pas encore trouvé de tactique d’approche. Il devrait bientôt donner rendez-vous à son « espionne » pour qu’elle lui souffle quelques idées sur la manière dont il serait bon qu’il s’y prenne.

Lucian laissa son regard sur son camarade quand celui-ci pris place à ses côtés, faisant se courber, sous son poids, l’herbe rafraîchit par la brise du soir. Un, deux, trois, quatre, mince pourquoi son regard ne se détournait pas rapidement comme d’ordinaire ? Il ne fixait jamais les gens, il détestait cela, cela l’insupportait, mais là Devan agissait sur ses yeux comme un diamant pour une pie : il lui était impossible de lutter. Il n’y avait rien de changer sur son aîné alors pourquoi est-ce qu’il se mettait à le regarder avec autant d’attention ? Peut-être était ce lui qui avait changé et non son camarade… ou peut-être était-ce cette situation, lui qui s’était tellement inquiété en le voyant couvert de sang, peut-être qu’au fond cela l’avait touché ? Mais et si tout cela n’était encore une fois rien d’autre qu’un des innombrables tours de ses semblables et qui cachaient non loin une perfidie toute parfaite ? Il y avait de quoi devenir fou avec ce genre de manière de pensée !

La proposition de Devan l’amusa, bien qu’encore une fois cela ne se voyait pas vraiment sur son visage… Néanmoins il ne put s’empêcher de vouloir y répondre, pour une fois qu’il avait vraiment envie de parler c’était à marquer dans les anales ! Sans doute était-ce du au fait que c’était peut-être la toute première fois que le sujet de discussion et bien… c’était lui. Jamais il n’avait discuté avec qui que se soit de sa propre personne. Quand les gens qui l’entouraient cherchait à entreprendre ce genre de discussion il évitait le sujet et ce cloîtrait encore plus profondément dans son mutisme, mais là inexplicablement cela ne le dérangeait pas tant que cela, enfin il refusait toujours d’entrer dans les détails de sa vie, mais tout de même il acceptait relativement bien le fait que son aîné lui pose des questions sur lui, même s’il n’y répondait pas réellement.

« Je suis sur que tu aimerais me torturer avec de belles phrases, tu sembles assez intelligent pour être doué dans se domaine »

La vie fini toujours par s’arranger, Lucian aurait éclaté de rire s’il en avait eu la force, non mais vraiment est-ce que son camarade le pensait sérieusement ? Ne voulant ni paraître grossier, ni mettre mal à l’aise son aîné, Lucian s’abstint de tout commentaire sur cette dernière phrase. C’était trop long pour Lucian, l’attente de ce « happy ending ». Il avait perdu le peu de patience qu’il possédait. Il avait trop attendu pour y croire encore, pour lui l’idée que tout finisse un jours par s’arranger était farfelu, il n’y croyait plus, comme un enfant cesse un jour de croire au père noël. C’était à présent comme une vieille mélodie dont on pense se souvenir et qui nous trotte vaguement dans la tête. Il en connaissait les notes, mais ses doigts se refusaient à toutes coopérations. Trop peur de faire une mauvaise note et de se rendre ridicule car d’autres en connaîtrait chaque note à la perfection. Pour Lucian tout cela avait fini par devenir un tas de conneries, jamais les choses ne finissaient par s’arranger, c’était la merde et puis c’est tout. Les garces restaient des garces et profitaient de leurs vies, tant dis que leurs stupides victimes, elles, elles n’avaient plus qu’à se morfondre sur leurs sorts et chercher à ne plus se retrouver dans une situation qui les mettrait en position de penser à faire confiance à qui que ce soit d’autre. Les belles choses c’est dans les contes pour enfants, pas dans la vraie vie. Il n’y a personne pour venir vous sauver, vous pauvre petite chose en détresse. « Dans toutes les larmes s'attarde un espoir » avait dit un jour une dame. Peut-être était-ce parce que Lucian n’en avait plus que même ses larmes semblaient avoir elles aussi disparus.

Sans doute était-ce le résultat de ses pensées, mais le regard de Lucian redevint lentement lointain et il préféra le détourner de celui de son aîné. Ce qu’il pouvait être doué pour se morfondre dans sa stupide solitude. Ne pouvait-il pas se contenter de la présence de quelqu’un de normal et qui, contrairement à tout ce qu’on a pu lui fourrer dans le crâne, n’est pas forcément un être avide et recherchant à lui causer du tord, de quelque manière que ce soit ? Mais non, les mots de sa mère et de son père parfois, lui revenaient sans cesse comme un murmure, c’était une ombre qui planait au dessus du cœur de Lucian. Parviendrait-il un jour à la faire disparaître derrière un voile de pureté ? Cela lui semblait tellement peu probable, voir impossible. Il était fatigué de tout cela, de devoir sans arrêt repousser les gens, à force il avait fini par devenir qu’une coquille vide qui ne demandait qu’à être remplis de tout un tas de chose, de bonne chose et cette coquille bien qu’aussi dur que du béton armé semblait s’être fissurer pour qu’il s’en laisse approcher, hélas cette fissure n’était pas encore assez grande pour pouvoir attendre plus.