Appelo Mor†em (old)
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Appelo Mor†em (old)


 
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MessageSujet: Amnésique Amnésique Icon_minitimeMer 15 Avr 2009 - 21:34

Priorité à Charlotte et Tempérence


Amnésique Amnsie Amnésique Amnsie2
L'amnésie est dans certains cas psychologique.
Elle représente la meilleure fuite qui soit.
On fuit, en oubliant ce qui faisait mal.


    26 Mars 2206, Chambre 18, St Mangouste, Londres

    Un ensemble d’images, venant se superposer les unes aux autres. Des couleurs, du noir et du blanc, des bruits, des rires, des hurlements, une voix féminine. Elle hurle, elle a mal. Elle fait jurer un homme de ne plus avoir d’enfants. Un piano, des cadeaux, un homme. Il est bien vêtu, il se tient droit. Des nœuds, des enfants, que des filles, une fille. Elle a un ruban rouge dans les cheveux, quelques boucles brunes sur les joues, une belle robe rouge et orange, elle s’amuse. Des murmures, des pleurs, une voix grave, une silhouette dans la pénombre. Elle la pousse dans le vide, c’est le trou noir …

    ~~~


    Une sensation bizarre, comme un étouffement, une odeur inconnue, un son… D’où venait-il ? Qu’était-il ? Ses yeux roulaient sous ses paupières, elle sentait comme un poids sur sa poitrine, un poids qu’elle avait du mal à soulever. Ses lèvres gigotèrent, faiblement. Lorsqu’elle sentit tout son corps, un corps qui lui semblait étranger, elle ouvrit les paupières, avant les refermer aussitôt. Une lumière… blanche … aveuglante … Ou était-elle ? Qu’étaient ces bruits ? Quel était cette odeur de propre ? Elle retenta d’ouvrir ses yeux en un battement de paupières. Le plafond était blanc, une lumière légèrement à droite, un ensemble de bougie éclairant très fort. Elle resta immobile, pendant cinq minutes à peu près, mais elle n’avait aucune conscience du temps qui tournait. Faisait-il jour ou nuit ?
    Elle essaya de bouger sa main, en la décalant un peu vers la droite, mais c’était comme si son poignet était tout mou. Elle commença à paniquer. Son pouls s’accéléra.

    * Ou suis-je ? *


    Elle n’en avait aucune idée. Sa tête était vide. Elle était perdue. Son poignet était tombé dans le vide. Elle avait entendu des froissements de tissus s’empresser juste après. Des pas s’étaient amplifiés. Ils semblaient venir vers elle. Des odeurs se rapprochèrent également, des odeurs douces, qui lui donnaient une impression de déjà senti. Cependant elle était incapable de savoir où elle les avait senti.
    Puis des silhouettes se posèrent devant ses yeux. Deux. Une avec une chevelure blonde, le visage inquiet. Les traits de son visage laissaient paraître la douleur. Elle sut que cette personne était une personne douce, ses gestes n’étaient pas brutaux. Son visage lui disait quelque chose, mais son esprit semblait complètement fermé pour qu’elle en sache plus. A côté de la jeune femme blonde, une jeune femme brune. Le regard frappant, le menton haut. D’après son visage, elle sut que cette femme était très à cheval sur certains points. Elles étaient toutes les deux très jolies. Mais pourquoi étaient-elles là ? Devait-elle les connaître ?

    * Qui suis-je ? *


    Elle ne s’était pas encore posé la question, mais maintenant qu’elle était là, elle cherchait. Son nom, son prénom, son âge, … tout dans sa tête était fragile, des fragments, qui commençaient tout juste à revenir. Elle avait son nom et son prénom dans un coin de la tête, elle était sûre de s’en souvenir. Elle savait que ça commençait par un H, mais après … Elle se pinça les lèvres, de nouveau. Peut-être que les deux jeunes femmes le savaient. Elle tenta maladroitement de parler.


    - Bon … jour …

    Sa voix … elle était étrange. Elle n’était pas comme elle le pensait, pas comme elle s’en souvenait … Pourquoi avait-elle ce ton de voix ? Elle plissa légèrement les sourcils, mais pas trop, car une faible douleur se posa sur son front. Elle chercha néanmoins de l’aide et des réponses du regard à travers les deux femmes qui se trouvaient devant elle.

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Charlotte J. Summers
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MessageSujet: Re: Amnésique Amnésique Icon_minitimeJeu 16 Avr 2009 - 22:31


    L'amitié est une religion sans Dieu ni jugement
    dernier. Sans diable non plus. Une religion qui
    n'est pas étrangère à l'amour. Mais un amour
    où la guerre et la haine sont proscrites, où le
    silence est possible.
    [Tahar Ben Jelloun]


    Avez-vous déjà eu l’impression que plus rien ne comptait ? Que la vie n’était qu’une pantomime fourbe et implacable où l’hypocrisie et l’égoïsme se disputent le titre de valeur prédominante ? Avez-vous vu voler en éclat tout ce qui vous retenait à Terre ? Vous êtes là, entre Ciel et Terre et soudain, le ciel s’écroule, vous abandonnant, ne laissant d’un gouffre incertain et sombre au dessus de votre tête. Et la montagne sous vos pieds, ce roc auquel vous vous accrochez de toutes vos forces pour ne pas sombrer à votre tour semble également ébranlée par qui arrive. Que vous reste-t-il alors ? Quel espoir avez-vous de voir un jour le Ciel reprendre sa place au dessus de votre tête, tendre et bleu, parsemé de nuages, comme si rien ne s’était passé ?
    Quelques bruits étouffés lui parvenaient depuis les couloirs parallèles dans lesquels se pressaient une foule d’élèves de toutes les Maisons, empressés de rejoindre, qui son dortoir, qui sa Salle Commune. Néanmoins, tous ne se pressaient pas vers des retrouvailles joyeuses avec des amis suite à une longue et fastidieuse journée de cours. L’hiver semblait n’en pas finir et toute la journée, de violentes bourrasques, porteuses d’un froid glacial avaient enveloppé le vieux château d’une étreinte glacée que bien peu osaient braver. Echarpe autour du cou, bonnet enfoncé sur ses longues boucles blondes, Charlotte se dirigea tout droit vers le lieu commun aux Aigles de l’école. Elle avait pris le temps à la fin du cours de ranger ses affaires calmement dans son sac afin d’éviter la cohue folle qui caractérisait chaque fin de journée. La tête du bel aigle de bronze sembla la toiser un instant avant de lui poser une de ses questions dont elle avait le secret à laquelle la jeune fille répondit en quelques instants, n’ayant nullement le temps de se répandre en discussions philosophique sur le pourquoi du comment de l’énigme posée comme elle le faisait de temps à autre.
    Affalés dans les larges fauteuils qui meublaient la grande pièce, de nombreux Serdaigles échangeaient avec animations des propos dont la rumeur parvenait jusqu’à elle. Une ou deux têtes se retournèrent à son passage, commentant l’attitude toujours plus prostrée de la jeune fille qui montait désormais les quelques marches menant au dortoir des cinquième années.

    - J’ai failli attendre.

    Sans se retourner, Charlotte passa entre les hauts lits à baldaquins pour s’approcher du sien, voisin de la fenêtre. Elle ôta sa robe, la déposa soigneusement sur la chaise qui lui tenait lieu de porte-manteau, enfila un court manteau noir et reprit son sac à la volée, y plaçant quelques liasses de parchemins supplémentaires. Qu’importe le blizzard discontinu. Qu’importent les règles et leur travail.

    - Je suis prête. On peut y aller.

    Charlotte adressa un étrange regard à son amie. Ce regard qui semblait signifier : j’aimerais te sourire, même légèrement pour te dire que je suis désolée et que je tiens à toi. Sortant de concert de la Salle Commune, elles se dirigèrent vers le bureau du concierge. Grâce à l’influence du père de Tempee, elles avaient obtenu la permission de sortir de l’enceinte de l’école chaque soir, au moyen d’un Portoloin surveillé par le concierge des lieux.

    - Bonsoir les filles. Vous allez voir cette malheureuse ?

    Question stupide tant la réponse semblait évidente aux yeux des deux Aiglonnes. Charlotte acquiesça légèrement, préférant ne pas froisser le vieil homme tandis que son amie, snobait la demande ridicule de celui-ci. Elles se placèrent de part et d’autre du vieux porte-plume qui les conduirait loin des murs du château.
    Quelques instants plus tard, elles traversaient le hall bondé, au plus grand désespoir de la blondinette. Resserrant les bras autour de son corps, inspirant un grand coup, suivant son amie à la trace, elle louvoyait tant bien que mal au milieu de ces gens pressés, médicomages courant d’une chambre à l’autre, infirmière débordées, familles inquiètes. Cette foule bigarrée se pressait en tous sens en un étourdissant tourbillon de bruits et de couleurs. L’angoisse qu’elle ressentait s’étendait peu à peu en elle. L’atmosphère oppressante qui régnait en ce lieu l’enserrait comme un étau. L’air surchargé ne suffisait pas à emplir ses poumons, son cœur battait la chamade. Trop de monde. Trop de bruit. De l’air.

    - Te...Tempee. articula-t-elle d’une voix faible et chargée d’angoisse.

    Celle-ci, voyant le visage blême de Charlotte, l’attrapa par la manche et l’emmena à l’écart de ce tourbillon insensé, dédaignant l’ascenseur pour les escaliers, quasiment inutilisés. La lourde porte pare-feu se referma derrière elles. Charlie reprit lentement sa respiration, aspirant de grandes goulées de l’air frais meublant la cage d’escalier, appuyée au mur comme le nageur s’agrippe au rebord du bassin après avoir manqué de se noyer. Son cœur reprenait peu à peu un rythme normal, apaisant. Certains l’auraient qualifiée d’agoraphobe. La réalité était autre. Celui qui a peur d’une petite araignée, comment réagirait il, confronté à des centaines de ces bêtes ? Celui que la hauteur effraie, que ferait il, bloqué au sommet de la plus haute tour qui soit ? Alors imaginez maintenant une personne traumatisée, rejetant tout contact physique direct avec ses semblables, catapultée au milieu d’une foule aveugle et sourde, se bousculant de tout cotés.
    Elle leva les yeux vers Tempérance qui attendait, presque patiemment, qu’elle se reprenne. Tempérance, sa sévère Tempee, aussi solide qu’un roc, une montagne à laquelle on s’accroche avec l’énergie du désespoir pour ne pas sombrer. Qui peut vivre sans Ciel au dessus de sa tête ou terre sous ses pieds ? Sans elle, Charlotte avait le sentiment de s’écroulerait peu à peu, emportée par le gouffre de son absence. Et ce Ciel qui disparaissait peu à peu de son horizon… Son Ciel, son Paradis. Fallait il qu’elle l’aime pour braver cette foule.
    L’une derrière l’autre, elles pénétrèrent dans la chambre silencieuse. Avec des gestes empreints d’habitude, chacune s’installa d’un coté du lit blanc dans lequel dormait une silhouette immobile. Mais dormait-elle réellement ? Pouvait-on nommer ainsi cette douloureuse inconscience qui la retenait au loin ? Tendre Ciel aux paupières closes. Le triste spectacle de son amie brisée heurtait chaque fois un peu plus la jeune Aiglonne. Mais aucune larme n’échappait de son regard océan. Elles avaient déjà trop coulé, véhiculaient trop de mauvais souvenirs pour qu’elle les laisse s’épancher encore. Elles lui rappelaient par trop ces instants passés contre la porte de la salle de bain à sangloter, entre deux assauts cauchemardesques…
    Non, ne pas penser à ça. Oublier. Jusqu’à l’été prochain… promesse de nouvelles douleurs. Douleurs qu’elle tairait. Comme toutes les autres. Sortir de ces pensées… Elle ouvrit son sac et y prit sa dissertation de potions, sa plume et s’attela à la rédaction du devoir. Régulièrement, ses yeux voletaient jusqu’à la fenêtre par laquelle on voyait le soleil hivernal descendre peu à peu, plongeant l’Angleterre dans la pénombre. Plus souvent encore, elle se surprenait à regarder encore et encore le beau visage sans expression de son Paradis. Son Paradis dont les yeux s’ouvraient légèrement. Dont les yeux s’ouvraient légèrement !?

    - Tempee ! Regarde ! Regarde ses yeux !

    Délaissant plume et parchemins, elle s’approcha du lit de la belle endormie dans l’espoir de la voir bouger à nouveau. Son ventre se serra. Ses longues boucles blondes pendaient de part et d’autre de son visage, oscillant sous son souffle. Les rassemblant derrière l’une de ses épaules, les mains rendues fébriles par ce soudain évènement dans un sommeil durant depuis trois mois. Les paupières de la jeune patiente papillonnèrent de nouveau découvrant l’ébène de ses yeux.

    - Bon…bonjour.
    - Heaven ?

    Elle aurait aimé lui serrer la main, lui demander si elle allait. Mais tout cela lui semblait dérisoire. La toucher ? Même en ces circonstances, ce simple contact l’aurait mise mal, elle le savait. Lui demander comment elle allait ? Comment peut aller quelqu’un qui végète dans un coma incertain depuis un trimestre ? Seuls les yeux brillants de Charlotte témoignaient de son émotion. Enfin, au dessus d’elle, un coin de Ciel reprenait ses couleurs azur…

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Tempérance A. Selinger
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MessageSujet: Re: Amnésique Amnésique Icon_minitimeVen 17 Avr 2009 - 23:37


    On n'apprend pas l'amour. Il existe. On n'apprend pas davantage l'amitié.
    [Francesco Alberoni]
    On apprend plein d'autres choses à Poudlard. Et là, le Glacier apprit à être.

    Hypocrisie. Egoïsme. Il est ce genre de comportements qui régissent le monde. Savoir est un moyen d'éviter bien des désagréments. Se détacher. Tout est une question de mécanique. La société, tout comme l'être humain est un système autodestructeur, dont il suffit de connaître les rouages pour ne pas se laisser entrainer. Ce son dans vos oreilles, quand le moment crucial approche. Ce satané grincement, aussi désagréable que persistant, la mécanique bordel. La mécanique du coeur.
    S'attacher au genre humain - comme à tout autre genre, d'ailleurs - n'est pas une idée des plus lumineuses. Car lorsqu'un lien vous échappe, ne serait-ce qu'un peu, vous semblez disparaître. Happé par un gouffre sans fond, entrainé dans une chute vertigineuse qu'on nomme vulgairement le doute. Aimer c'est douter. Et douter c'est tout perdre. Il ne faut pas aimer.


    Pour qui avait toujours vécu entouré d'Air et d'Eau fraîche, pour qui n'avait jamais eut réellement à faire avec la réalité, l'atterrissage était rude. Elle. Grâce à sa famille, elle n'avait jamais eut le loisir d'envisager la chute de tout ce en quoi elle croyait, trop entourée pas l'aristocratie, trop absorbée par son perfectionnisme maladif pour se souvenir de sa naissance illégitime.
    Tout tournait autour de sa propre personne, la condition humaine lui importait peu dès que la sienne se trouvait au beau fixe. Le Glacier n'avait jamais été confrontée à la mort, et n'appréhendait par conséquent que la sienne, qu'elle aurait d'ailleurs volontiers racheté de l'extinction du genre humain.

    Perdue dans la cohue des couloirs, se laissant porter par le flot d'étudiants pressés, Le Glacier se demandait encore ce qui avait fait qu'elle n'était pas exactement comme elle était censée l'être. Tout indifférente qu'elle était, elle ne pouvait empêcher son esprit de dériver vers La Garce. Les raisons lui était encore inconnues.
    Puis La Garce avait réussi là où tous avaient échoués. Elle n'avait pas fait grand chose. Elle avait juste été. Comme l'Ingénue.
    Tempérance remonta le col de son uniforme et serra sa veste contre son corps gracile, espérant mieux braver le froid mordant qui régnait au dehors. Elle sortit en trombe derrière un troupeau d'élèves, laissant son amie à ses préparatifs. Comme allait le faire l'Ingénue aux boucles blondes quelques instants plus tard, l'adolescente dirigea ses pas vers la tour des bleus, ne prêtant guère attention au reste de la foule bariolée.
    Bleu. Vert. Rouge. Jaune. Les couleurs se succédaient, se détachant sur le fond grisâtre du vieil édifice. Tout cela résumait assez bien la vie que menait Tempee depuis trois mois. Monochrome ou presque. Le bleu se fit plus présent, comme pour remplacer le Paradis qui n'était plus. Prendre la place de la Garce.
    Ainsi qu'il avait l'habitude de le faire, le gardien des Aigles posa l'énigme d'usage, interrogeant de son regard froid une Tempérance empreinte de lassitude. N'ayant pas plus envie de philosopher avec une tête d'aigle en bronze que de discuter avec un quelconque élève, l'adolescente se contenta d'énoncer la réponse, sans s'étendre sur le sujet.

    La brunette adressa quelques sourires courtois aux Serdaigles présents dans la Salle Commune et monta vers les dortoirs des 5ème années. Elle déposa à la hâte ses affaires, prête à quitter les lieux dès que Charlotte serait de retour. Ce qui ne tarda pas.

    J’ai failli attendre.

    De nature impatiente, Tempérance n'avait pu s'empêcher de signifier l'attente interminable qu'elle avait cru subir. Assise en tailleur sur son lit, l'adolescente se redressa et répondit d'un simple sourire au regard que lui avait adressé son amie et sortit en direction du Portoloin qui les mènerait vers Ste Mangouste.

    Bonsoir les filles. Vous allez voir cette malheureuse ?

    Tempérance n'accorda aucun intérêt au concierge,, tant il était insignifiant à ses yeux. Elle lui adressa un simple regard condescendant et ravala le " Non, on va faire un tennis pauvre scrout" qui lui brûlait les lèvres.
    Le portoloin était un objet ridicule, c'était un moyen d'offrir une seconde jeunesse aux ordures des moldus. Mais s'il leur permettait de voyager jusqu'à Londres, ce n'était pas de refus.

    Secousses et nausées. Les deux adolescente étaient finalement arrivée à Ste Mangouste, en un seul morceau. Tempérance menait le convoi, entraînant Charlotte dans une foule compacte et bruyante qui semblait la mettre de plus en plus mal à l'aise.
    Dans la cohue, le brunette ne saisit pas les mots prononcés par son amie, mais le ton employé et son teint blême avait suffit à l'alarmer et l'inciter à faire marche arrière. Attrapant la manche de l'adolescente, Tempérance manoeuvre une sorte de repli stratégique vers le lieu nettement moins fréquenté qu'était la cage d'escalier. Elle laissa Charlie reprendre son calme, respirer à plein poumons, posant sur elle un regard dans la lignée de ceux que lui jetait la blondinette. " La chaleur humaine, c'est pas mon truc. Mais je suis là, c'est tout ce que je sais faire. "
    Tempee n'avait pas besoin de connaître l'histoire de Charlotte pour connaître ses angoisses. Elle ne demandait pas à en savoir plus, ayant déjà fort à faire avec ses propres problèmes. Si l'Ingénue tenait à lui faire le récit de sa vie, elle écouterait, le cas échéant, elle s'en remettrait aisément.

    Le Glacier entraina à nouveau l'Ingénue à sa suite, vers la chambre de la Garce. Assise d'un côté du lit, Tempérance ne comptait les heures transcendantes qu'elle avait passé à observer la Garce végéter dans son lit, à guetter un infime battement de cil. L'adolescente avait fait ce qu'elle savait faire de mieux : Prendre des notes et rester silencieuse. Absorbée par ses devoirs, Tempee ne vit pas le soleil décliner. Pas plus qu'elle ne vit...

    Tempee ! Regarde ! Regarde ses yeux !
    Elle a déjà fait ça la semaine dernière Charlie. C'est une sorte de spasme musculaire ou je ne sais quoi.

    Rationelle et blasée, en somme. Tempérance avait prit l'habitude de jeter un simple regard à la Garce, perdant peu à peu l'espoir de la voir s'éveiller. Toutefois... C'était différent. Le mouvement était réel. Elle se ménagea une place au-dessus du visage de la malade, rejetant ses mèches brunes en arrière, toute son attention portée sur la Garce. Et ses yeux. Ces yeux qu'elle n'avait pas vu ouverts depuis, lui semblait il, une éternité.

    Bon…bonjour.
    Heaven ?

    De son côté, le silence. Son coeur qui se serrait et manquait un battement. Une mécanique qui déraillait, son regard toujours froid parcourant tour à tour Heaven et Charlotte, comme cherchant une réponse. L'adolescente aurait voulu faire quelque chose. N'importe quoi. Elle ne put que hoqueter quelques mots.

    Heaven. Tu... Ca va ?

    Question aussi stupide que celle du gardien. Mais c'était un début. Tempérance éprouvait quantité d'émotions contradictoire. Elle aurait voulu tout être et disparaître. Avoir 15 ans et se soustraire à ce qu'elle était. Aimer passionnément et ne pas souffrir. S'attacher aux êtres et savoir les laisser partir. Garder ses amies près d'elle et rester froide.
    Pleurer et rire en même temps.

    Charlotte ? Tu crois qu'il faudrait appeler un magicomage ?

    Hésitante, Tempee continuait de fixer la Garce de ses yeux bleus glacier. Hésitante encore, elle passa doucement son bras autour des épaules de son amie et esquissa un sourire, désirant peut-être sourire pour deux.

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MessageSujet: Re: Amnésique Amnésique Icon_minitimeMar 28 Avr 2009 - 0:27

    Un regard perdu, effrayé … c’était son visage. Elle regardait les deux jeunes femmes penchées sur elle, elle les écoutait. Petit à petit les souvenirs revenaient, un bout de sa mémoire se remettait en route.

    - Heaven ?
    - Heaven. Tu... Ca va ?

    Elle ferma les yeux, brusquement. Ses yeux roulent sous ses paupières.


    ~~~


    Une fillette, assise devant un piano, le coucher de soleil derrière elle, à travers une grande fenêtre, une pièce très vaste, un plafond très haut, le vide, des tapis, des tableaux, des rideaux, un homme. Il est habillé d’un costume noir, des gants blancs aux mains, le menton haut, il parle distinctement.

    - Lady Heaven Hamilton. Votre père est rentré.

    Un major d’homme. Il aide la fillette à descendre du tabouret du piano en lui prenant la main, et l’accompagne jusqu’à son père. Cette fillette … c’est elle, elle qui vient de se réveiller.


    ~~~


    Elle ouvra les yeux, elle qui avait de nouveau un nom. Elle essaya de se repasser les images qui venait de lui revenir brutalement à l’esprit, mais impossible.

    * Heaven … Heaven Hamilton … c’est moi… *


    D’avoir entendu leur voix, de les avoir entendu prononcer son prénom. C’était un élément déclencheur qui venait de lui faire retrouver un bout de sa mémoire. Elle se sentait moins une étrangère. Elle avait un prénom. Si elle avait un prénom, elle avait également une date de naissance, une mère, un père, peut-être même des frères et des sœurs. Une famille, des gouts, un caractère, des habitudes, …

    * Depuis combien de temps suis-je ici ? *


    Tant de questions, tant de réponses qu’elle n’a pas encore. C’était comme si son esprit allait plus vite que son corps. Plus vite que ses souvenirs. Elle se sentait très maladroite avec les mots. Aussi, elle se contenta de sourire aux deux jeunes femmes, pour signaler qu’elle allait bien. Mais se souvenait-elle seulement de comment sourire ? Faisait-elle vraiment un sourire ? Elle tirait en effet ses lèvres, mais très maladroitement. Une cicatrice fendait sa lèvre inférieure, et elle fit plus une grimace qu’un sourire au final.


    - Charlotte ? Tu crois qu'il faudrait appeler un magicomage ?

    Instantanément elle referma ses yeux, qui roulèrent une fois de plus sous ses paupières, pour quelques secondes.

    ~~~


    Elle est là, avec une autre fillette brune. Elle a déjà un air hautain et légèrement blasée. Rien ne lui convient. Rien n’est trop parfait pour elle. Elle ne dit qu’une chose, elle le dit parfaitement, si bien que l’autre fillette, Heaven, s’en sent jalouse.

    - Tempérance ? Ça ressemble à espérance. Je peux t’appeler comme ça ? Espérance. C’est jolie non ?
    - Non. Mon prénom c’est Tempérance. Tempérance Aurore Selinger.
    - Très bien, alors on va jouer à un jeu ou moi je suis le paradis, et toi la sobriété, et …

    Un flou, un brouillard, rien n’est précis. Au loin se dessine une silhouette blonde. Elle, Heaven est dans un lieu ancien, froid, elle est entourée de plein d’autres enfants.

    - Moi c’est Heaven Hamilton et toi ?
    - Charlotte Summers.

    Le noir, comme si on l’aspirait vers l’infini …


    ~~~


    Elle rouvrit les yeux, et prit une inspiration. Elle avait oublié de respirer pendant quelques secondes. Mais elle savait. Elle savait qui était la jeune femme brune. La blonde aussi, mais tout restait encore flou à son sujet. Elle regarda la jeune femme brune, Tempérance. Celle-ci la regardait, et passa ses bras autour de ses épaules. Elle se sentit faible, elle ne réagit pas, elle n’avait que peu de forces.
    Elle inspira lentement et essaya de reparler.

    - Tempérance … Charlotte …

    Une larme coula sur sa joue. Elle ignora pourquoi. Ces deux prénoms qu’elle venait de prononcer lui avait provoqué un pincement au cœur. Pourquoi réagissait-elle comme ça face à elle. Qui étaient-elles pour elle ?

    - Je … Je suis où ? Pourquoi ?

    Elle ignorait qui elles étaient mais son instinct lui disait qu’elle pouvait leur faire confiance. Drôle de sensation…

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Charlotte J. Summers
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MessageSujet: Re: Amnésique Amnésique Icon_minitimeDim 17 Mai 2009 - 19:58

    Perdre un être aimé. Qu’y a-t-il de pire ? Mort, abandon, fuite, coma… Comment une chose aussi banale en apparence que la vie, pouvait elle se révéler à la fois porteuse de tant de joies et de tant de souffrances ? A quoi bon s’attacher aux êtres si c’est pour se les voir arrachés sans raisons aucune ? Vivre loin de ceux que l’on aime, proches sans pouvoir les toucher, les voir s’éloigner peu à peu. De gré ou de force… Un accident. Un stupide accident pouvant réduire à rien vos espoirs, vos joies. Vivre est déjà difficile, alors pourquoi se rajouter des raisons de souffrir ? L’homme serait il masochiste par nature ? Aimer était si difficile… Pourquoi courir le risque d’être déçu ? Sans cesse ? Sa propre mère l’avait abandonnée… Son père l’avait voué à de terribles représailles. Ses anciens amis n’avaient eu de cesse de vouloir satisfaire leur morbide curiosité devant le changement soudain qui s’était opéré en elle. Alors pourquoi ? Insister, persévérer dans cette voie, essayer, encore et encore ?
    Pour elles peut être… Elles qui peu à peu avaient compris la profondeur du mal qu’elle portait en elle, elles qui n’avaient jamais cherché à en savoir plus, se contentant d’être là, soutien inconditionnel, la remettant d’aplomb après chaque nouvel été cauchemardesque. Toujours présentes, jamais trop. Proches mais pas étouffantes. Et soudain, du jour au lendemain, le faible édifice qui soutenait Charlotte s’était effondré. L’un des piliers essentiels s’était écroulé sans prévenir, le laissant vulnérable et démunie, s’accrochant encore autant que possible à son Roc. N’aurait il pas mieux valu qu’elle lâche prise ? Qu’elle cesse de se débattre dans une vie qui ne lui apportait rien ? Que douleur et angoisses ? Une vie dont elle ne pouvait même pas profiter comme toute adolescente de son âge ? Alors à quoi bon ? Egoïsme infini de la nature humaine. Elles étaient là. Bien qu’elle doutât de leur être indispensable, elle ne pouvait pas les laisser ! C’était la seule pensée à laquelle elle se raccrochait, elle, faible gamine de quinze ans, ayant déjà vécu des horreurs bien pires que beaucoup ne pourraient imaginer.
    Mais à cet instant, un fol espoir lui étreignait la poitrine, enserrant son cœur dans un étau d’acier dont il tentait frénétiquement de se défaire à grands coups. Elle avait ouvert les yeux ! Ce n’était plus une simple contraction comme celles qu’évoquait sa rationnelle Tempee. Non, c’était bien plus. L’ébène des prunelles de la Verte et Argent s’était laissé entrapercevoir le temps d’un soupir. Charlie sentit son amie venir s’asseoir à ses cotés, elle aussi intriguée. La proximité déclencha un frisson glacé le long de sa colonne vertébrale. Pauvre petite fille traumatisée, même plus capable de supporter le contact avec l’une de ses amies les plus proches sans crainte… Et ignorant encore que viendrait le temps où elle s’enfuirait au moindre geste envers elle.
    Oh, ces faibles mots murmurés… Cette voix qu’elle avait craint de ne plus jamais entendre, légèrement hésitante, mais recelant tant de l’identité d’Heaven. Et leurs noms. A peine chuchotés. Une larme brilla dans le regard de Charlotte, porteuse de ce sourire qu’elle aurait aimé ébaucher. Goutte de bonheur, larme de joie. La retenue était présente dans chaque geste de la blondinette. Mais l’amour également.

    Spoiler:

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Tempérance A. Selinger
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MessageSujet: Re: Amnésique Amnésique Icon_minitimeMer 27 Mai 2009 - 19:37

Au fond, je me demande si les plus heureux ne sont pas ceux qui partent. Après tout, ils ne sont plus là. Ce sont les autres qui s'apitoient sur leur sort, croyant plaindre les décédés, alors que ce n'est qu'une excuse pour se plaindre toujours plus. J'ai vu mon père pleurer la mort de son cousin. Je l'ai vu pleurer le triste sort d'un homme soit disant parti trop tôt. A quoi bon ? L'homme n'est plus. Son âme non plus. Il n'est ni fantôme ni pauvre hère errant au grès du vent. Poussière et corps sans substance. Ce que je dis est... empreint d'amertume n'est-ce pas ? C'est ainsi que vous allez l'analyser. N'essayez pas de psychanalyser chacun de mes propos. Je ne fais que constater... On ne pleure pas les êtres perdus. On pleure ceux qui restent.

    Savez vous que, paradoxalement, l'on reçoit bien plus que ce qu'on ne donne ? Savez vous que statistiquement, la générosité est plus récompensé que toute autre vertu ? Si toutefois on prend le temps d'offrir. Tempérance ne s'était jamais posé ce genre de question. Elle ne s'était jamais penchée en profondeur sur son propre problème, recevant bien assez, selon elle, pour vivre à l'abri du besoin pour le restant de ses jours. Que recevait-elle ? Tout. Ou presque. Tempérance n'avait jamais donné autre chose que de l'argent et des jouets usés aux petits enfants dans le besoin durant la période de Noël, au fond, cela ne lui avait jamais apporté plus que la satisfaction d'être enfin débarrassée de ses vieilles et affreuses poupées, laissant la place à de nouvelles, plus belles encore que les précédentes. Donner sans recevoir de retour significatif n'avait aucun sens. Donner des sous à un mendiant dans la rue ne signifiait rien pour l'adolescente. L'homme n'avait jamais assez. La pièce à peine déposée, il hochait vigoureusement la tête et s'en allait mendier ailleurs. Perdant toute humanité, il n'avait plus rien. Il n'était même plus rien. Tout ce qu'il pouvait donner était le spectacle de sa propre misère. Tempérance n'avait donc jamais donné grand chose dans sa courte vie. Du haut de ses Quinze ans, elle avait déjà une vision de la vie bien arrêtée et surtout relativement étriquée. En réalité, elle avait déjà tenté d'offrir quelque chose d'immatériel. Elle avait toujours offert son amour à ses parents et le faisait encore. Seulement, ne recevant aucun retour significatif, ce don ne signifiait rien. L'adolescente n'avait même pas le plaisir de donner son temps et son énergie. Elle avait tout et n'avait rien. Comme la loque humaine mendiait de l'argent qu'elle avait en abondance, elle mendiait de l'amour. Perdant peu à peu toutes les caractéristiques de l'humanité à force de froideur et de rationalité, Tempérance n'avait cependant jamais perdu de sa superbe. Jamais elle n'aurait offert en spectacle sa misérable existence. Elle n'était pas encore réduite à fondre en pleurs pour recevoir de l'affection. Sans compter que la Serdaigle avait à peine conscience du vide grandissant laissé par les auteurs de ses jours.

    - Tempérance … Charlotte …
    - Heaven ? Tu nous reconnais ? Charlie, elle se rappelle de nous. Sauf si elle fait semblant...

    La Blasée soupira légèrement. L'étreinte qui enserrait son coeur se desserra avec légèrement et elle put commencer à réfléchir aux restes des évènements. L'adolescente était bien incapable de dire si son soulagement provenait du simple fait d'avoir vu les yeux de La Garce s'ouvrir ou d'avoir entendu son prénom. Son prénom prononcé par cette voix qu'elle avait cru disparue à jamais dans les limbes d'un coma infini. Tempérance chercha des réponses à son trouble dans les yeux de Charlotte, où elle ne trouva qu'émotion. Son regard se posa alors de nouveau sur Heaven. Elle qui avait osé, à plusieurs reprises, interpréter son prénom de façon diverses et variées voire totalement insensées. Espérance. Chance. Balance. Tout ce qui se terminait à peu près en -ance était bon pour La Garce. Elle était si... Insouciante...
    Espérance avait été un des plus beaux prénoms qu'elle ait pu lui trouver. Celui qu'elle aurait aimé porté. Mais il n'y avait pas de place pour l'espoir ou une nouvelle identité. D'autant qu'elle n'avait aucune envie d'être quelqu'un d'autre, à l'époque comme maintenant d'ailleurs.
    Elle était Tempérance Aurore. Point. Et elle n'avait jamais compris cette propension de La Garce à vouloir échanger, malaxer les rôles. L'adolescente voulait être elle-même, Heaven voulait être le Paradis et s'élever toujours plus haut. Curieuse ironie pour quelqu'un qui avait terminé en morceaux au bas d'une tour. Et logique, en même temps. Le Paradis était l'essence même de La Garce, les racines de son nom... Mais elle. Qui était-elle ? A Quinze ans, on ne peut pas tout savoir. Parfois, on ne sait même pas qui on est. C’était le cas de Tempérance. Mais passons. L’adolescente avait d’autres préoccupations que sa propre personne, elle qui n’avait connu le chagrin, elle qui ne s’était jamais demandé ce qu’elle pourrait bien faire si le monde venait à s’écrouler sous ses pieds. Elle qui avait toujours refusé que le soleil ne se voile définitivement. Malgré tout ce qu’elle avait pu dire, Tempérance avait joué le jeu. Elle avait délaissé la Sobriété et avait endossé le rôle de l’Espérance l’espace de quelques mois, pour le Paradis revienne. Et que le monde reprenne sa place. Que sa logique soit de nouveau reine de son existence et reprenne le contrôle du profond chagrin qui l’avait envahi. Sans qu’elle ne s’en soit rendue compte, ses yeux bleus avaient fini par dévier vers la fenêtre, après plusieurs escales sur le maigre mobilier et les affaires personnelles de La Garce. Comme s’ils cherchaient la liberté. L’adolescente secoua la tête et cessa de parcourir la petite chambre immaculée, pour ramener son regard froid, perdu et empli de peine sur le centre du Monde.

    - Je … Je suis où ? Pourquoi ?


    Ne pas reconnaître le lieu où l’on se trouve sachant qu’on y a passé des mois entier n’est pas signe de bonne santé mentale. Mais passons, la question était légitime. L’adolescente se contenta d’un sourire indulgent. Elle ne vit pas les yeux de Charlotte briller. Comme elle n’avait pas pu voir ceux d’Heaven s’ouvrir. Comme il n’aperçut pas cette larme qui coulait le long de la joue de la Serpentard. Peut-être avait-elle délibérément choisi de l’ignorer pour s’éviter quelques désagréments sentimentaux. Du haut de ses Quinze printemps, Tempérance pensait encore pouvoir gérer ses émotions en les affrontant comme un affronte un gladiateur (La naïve...). Elle commença donc à répondre de façon méthodique aux questions de La Garce.

    - Tu es à Ste Mangouste. Tu sais, cet hôpital sorcier fondé par Mangouste Bonham, guérisseur (1560-1659) à la fin des années 1500 ou début 1600. On y entre par la vitrine de Purge & Pionce Ltd, qui indique « Fermé pour rénovations » afin d’éloigner les moldus trop curieux.
    Tu es au Rez-de-Chaussée, Chambre 18 il me semble. A cet étage, se trouve une fontaine, toutes les pièces jetées dans l’eau sont destinées à une fondation caritative. J’ai jeté plusieurs mornilles quand j’étais petite. D’ailleurs, je mettrais quelque chose en repartant.


    Tout le monde se fichait bien de la date de création de l’hôpital ou de la vocation de la fontaine située au centre du Hall. Mais ce n’était pas ce qui arrêterait Tempérance. Elle récita sa réponse comme on récitait une leçon.

    - Ste Mangouste est le plus grand hôpital d’Angleterre. Tu étais entre de bonnes mains pendant trois mois. Plusieurs guérisseurs se sont penchés sur ta personne, la plupart étaient très brillants, si tu veux mon avis. Sauf peut-être un certain homme étrange qui pensait pouvoir appliquer la médecine moldue aux blessures magiques. Pure hérésie, c’était d’un ridicule insensé. Les responsables l’ont prestement poussé vers la sortie, il n’avait rien à faire dans ta chambre.
    Tu as manqué à beaucoup de monde en trois mois, Poudlard semblait vide et certains erraient comme des âmes en peine. Même les professeurs semblaient éteints. Enfin, c’est ce qui se disait dans la Grande Salle... Avec Charlotte nous venions te voir tous les soirs, grâce à un Portoloin spécialement affrété.
    Honnêtement, j’aurais préféré transplané, quoique les entreprises de Portoloins comme celle de mon père ont fait d’énormes progrès technologiques. Savais-tu qu’ils avaient réussis à intégrer un sort anti-vibration comme sur les balais ? Bien entendu, il n’est disponible que sur les plus chers et les plus perfectionnés...


    Incapable de stopper le flot de paroles qui s’échappait de ses lèvres (encore fallait-il qu’elle le désire), Tempérance continuait à disserter sur tel ou tel sujet, un monologue en entrainant un autre. Mais restait à répondre au Pourquoi ?

    - Quant à savoir pourquoi tu es là... Je...

    Je.... Je rien du tout, visiblement. L’adolescente se redressa et détourna les yeux. Elle n’avait pas vécu de coup dur comme Heaven. Elle ne savait pas que pouvait endurer Charlotte et ne voulait pas le savoir, mais un simple regard lui suffisait pour deviner ses douleurs. En fin de compte, rien de justifiait sa présence.


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MessageSujet: Re: Amnésique Amnésique Icon_minitimeDim 5 Juil 2009 - 17:08

    - Ste Mangouste est le plus grand hôpital d’Angleterre. Tu étais entre de bonnes mains pendant trois mois. Plusieurs guérisseurs se sont penchés sur ta personne, la plupart étaient très brillants, si tu veux mon avis. Sauf peut-être un certain homme étrange qui pensait pouvoir appliquer la médecine moldue aux blessures magiques. Pure hérésie, c’était d’un ridicule insensé. Les responsables l’ont prestement poussé vers la sortie, il n’avait rien à faire dans ta chambre.
    Tu as manqué à beaucoup de monde en trois mois, Poudlard semblait vide et certains erraient comme des âmes en peine. Même les professeurs semblaient éteints. Enfin, c’est ce qui se disait dans la Grande Salle... Avec Charlotte nous venions te voir tous les soirs, grâce à un Portoloin spécialement affrété.
    Honnêtement, j’aurais préféré transplané, quoique les entreprises de Portoloins comme celle de mon père ont fait d’énormes progrès technologiques. Savais-tu qu’ils avaient réussis à intégrer un sort anti-vibration comme sur les balais ? Bien entendu, il n’est disponible que sur les plus chers et les plus perfectionnés...


    St Mangouste … Elle s’en souvenait maintenant. C’était l’hôpital des sorciers, le plus réputé, le plus connu. Elle se souvenait y avoir fait quelques visites étant petites, même si généralement son père faisait venir les magicomages chez elle. Son père … Qui était-il déjà ? A quoi ressemblait-il ?

    ~~~


    Elle est de nouveau dans cette grande maison, ce manoir … Dans son lit. Un vieux grimoire sur les genoux, on pouvait y lire sur la reliure « Vieux contes ». Elle avait sa chevelure brune tressée en une grosse natte qui lui tombait sur l’épaule gauche. Dans une chemise de nuit écrue, elle regardait avec des yeux admiratifs un homme très grand, tout vêtu de noir, dans un costume très élégant, avec une canne à la main. Il ne s’appuyait pas dessus, c’était un accessoire plus qu’une troisième jambe.

    - Tu me lis une histoire papa ?
    - Non, il se fait tard mon ange, tu dois dormir.
    - S’il te plait …
    - Je t’ai dit non. Allez, couche-toi maintenant.

    Il attendit que la fillette se mette sous sa couette pour souffler sur les bougies. Il tira la porte pour la fermer, mais la petite voix de sa fille le stoppa.

    - Dis papa … tu m’aimes ?

    Le silence s’installa, pas plus de cinq secondes, puis l’homme ferma la porte.


    ~~~


    Lui … cet homme si froid, si distant, si élégant … elle comprit que c’était son père. Pourquoi n’était-il pas là d’ailleurs ? Savait-il au moins qu’elle était ici ? Elle ressentit alors quelque chose en elle, comme si un venin traversait tout son corps. C’était quelque chose de mauvais, ça lui faisait mal. Elle n’aimait pas ce truc qui l’envahissait. De la haine … de la colère … Tout ça, se rattachait à une seule et même image : son père. Elle retrouva ses sentiments envers lui, quoi qu’ils aient … légèrement changé. Elle n’avait pas supporté se revoir comme ça, son père l’ignorant totalement.
    Des flashs lui revenaient de plus en plus tout au long du discours de Tempérance. Des souvenirs sur sa famille. Sa mère… elle l’avait reniée à la naissance, ne s’était jamais occupée d’elle. Elle n’avait pas de mère, elle n’en avait jamais eut. Toutes sortes d’informations se bousculèrent dans sa tête, elle ne savait pas par où commencer, tirer le vrai du faux … Elle n’écoutait qu’à moitié ce que disais Tempérance. Mais à la fin elle en conclut, que son père n’était pas un homme bon, de même que sa mère. Elle se souvint également de sa situation familiale, qu’elle était fille unique et issue d’une famille plutôt aisée.


    - Quant à savoir pourquoi tu es là... Je...

    Elle ne savait pas. Un froid se posa dans la chambre. Heaven regarda autour d’elle. Elle regarda son lit … Elle avait une jambe accrochée en l’air, dans un plâtre blanc. Elle s’affola. Elle tenta de se redresser, mais sa main gauche la faisait souffrir, en la regardant, elle était bandée. Une douleur au thorax surgit, ce qui la fit hurler. Elle sentait de mieux en mieux son corps et souffrait de plus en plus. Ces douleurs lui étaient insupportables. Pourquoi son corps était autant martelé. Elle ne se reconnaissait plus. Ses yeux se balançaient de gauche à droite et de droite à gauche à une vitesse impressionnante. Elle se redressa malgré la douleur. Une fois assise et non plus allongée, elle chercha un objet des yeux. Elle le trouva à sa gauche. Un miroir. Elle se pencha pour l’attraper, mais sa main gauche ne se referma pas. Elle regarda Tempérance qui l’aida. Une fois le miroir dans sa main droite elle se regarda. Pendant de longues minutes elle ne bougea pas, s’observant. Elle avait le visage abimé par des cicatrices. Une lui fendait la lèvre inférieur, une autre lui coupait le sourcil droit, et une autre encore partait de son oreille droite jusqu’au creux de sa joue. Elles n’étaient que superficielles, mais si elle écoutait ce que lui avait dit Tempérance, elle était là depuis plusieurs mois, donc ses cicatrices avaient été bien plus profondes.

    * Que m’est-il arrivée … *


    [color=dimgray]Elle ne se reconnaissait plus, elle n’avait plus le visage de fillette dont elle se souvenait. Elle avait de longs cheveux, des traits durs, un regard qui en disait long, bien trop long pour elle, elle avait également de la poitrine. Elle posa le miroir, regarda ses mains. Elle n’avait plus ses doigts de petite fille. Sa main gauche ne réagissait plus. Heaven entreprit d’enlever le bandage. Il était serré. Une fois la bande retirée, elle observa sa main. Elle était violette en son centre, et une énorme cicatrice se laissait voir des deux côtés.
    Ses yeux se refermèrent brutalement.


    ~~~


    Des murmures, des pleurs, une voix grave, une silhouette dans la pénombre. Elle la pousse dans le vide, c’est le trou noir …

    Des murmures, des pleurs, une voix grave, une silhouette dans la pénombre. Elle la pousse dans le vide, c’est le trou noir …

    Des murmures, des pleurs, une voix grave, une silhouette dans la pénombre. Elle la pousse dans le vide, c’est le trou noir …

    La scène se répèta une multitude de fois, et de plus en plus vite. A la fin, elle vit son corps, écrasé contre le sol, un morceau de ferraille pointue traversant sa main gauche, le côté droit de son visage en sang.


    ~~~


    Elle avait encore oublié de respirer. Le visage effrayé, elle pleurait à chaude larmes. Elle tremblait de tout son corps. Elle savait pourquoi elle était ici, mais pourquoi ne se souvenait-elle de rien. Un calendrier était accroché sur le mur en face de son lit. Elle put lire l’année … 2206.

    Tout s’éclaira. Cela l’effraya tout en même temps que ça la réconforta. Elle regarda Charlotte et Tempérance, tour à tour.


    - Je sais pourquoi je suis ici, je m’en souviens maintenant … j’ai … je … je suis tombée du haut d’une tour, et j’ai tout … j’ai tout oublié. J’ai un gros noir dans ma tête, comme si je m’étais endormie plusieurs années de suite. Je suis perdue …

    Elle reposa son regard sur sa main. Sa voix se baissa.

    - Je ne sais plus rien de moi, mon dernier souvenir doit remonter à mes onze ans. Aidez-moi … Je ne sais pas ce qu’il m’arrive.

    Elle releva le nez, les regarda et dit dans un souffle douloureux :

    - Aidez-moi …


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MessageSujet: Re: Amnésique Amnésique Icon_minitime

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