I. Général

Nom : Rosebury
Prénom : Aleyna
Âge : Seize ans
Date de naissance : 23/02/2192
Statut de sang : Née-Moldue
Maison souhaitée : Celle que vous jugerez le mieux convenir (:


II. Quelques Détails

Balai : Nimbus 2207
Baguette : Cheveu de vélane, 23,6cm, souple, bois de cerisier
Animal : Une chouette blanche : Uppercut.
Autre : //


III. Famille (10 lignes)


IV. Physique

Description :

« Un charme surpuissant, une élégance envoûtante, des traits d’une beauté innommable, qui lui donnent bien facilement deux à trois ans de plus, si ce n’est au-dessus. Elle vous perdra, tout comme moi. Et bientôt, je vous accueillerai auprès de moi, compatissant, les bras grands ouverts. Vous vous perdrez dans ses yeux bleu abysse, vous vous prendrez à rêver de laisser glisser votre main dans sa soyeuse chevelure claire, douce et fine, puis sur sa poitrine trop bien dessinée pour son âge, comme un cadeau du diable, redessiner ses courbes. Vous aimeriez voir vos lèvres se lier avec les siennes, vermeilles, pulpeuses, gourmandes, brillantes, et votre langue jouer avec la sienne. Vos doigts s’emmêler, vos voix se joindre l’une à l’autre pour chanter, vos cœurs pour aimer.

Et elle danse, là, en plein milieu du salon, riant aux éclats. De fossettes se creusent au coin de ses joues rosies. Sa nuisette épouse ses formes si joliment dessinées, et sa basse extrémité se gonfle au rythme qu’elle lui impose. Sa longue et fine chevelure d’un blond magnifique lui vient au visage à chaque fois qu’elle ralentit, recouvrant ses grands yeux bleu abysse, bleu abîme, frangés d’épais cils noirs. Toute l’innocence et la malice du monde semblant y habiter, s’y côtoyer, alors qu’elles n’existent pas même pour elle. Une enfant. Elle ressemble à une enfant à l’aura puissante, au charme fou, avec ses membres si fins que l’on se demande de quelle manière ils s’y prennent pour la tenir, une enfant qu’on a envie de protéger, d’emmener loin de ce monde empli de pourritures. Tout à coup, des larmes coulent sur ses joues, perles tranchantes nous fendant le cœur, tombant sur le sol dans un silence annonçant la fin. Des rigoles de noir descendent de ses yeux cendrés, sa bouche déjà pulpeuse gonfle sous le sel, sa lèvre inférieure tremble légèrement, vous laissant totalement désemparé. L’une de ses bretelles glisse de son épaule trop ronde, et c’est l’explosion finale, celle qui vous emporte bien plus loin que ce que vous auriez pu penser. »

Façon de s'habiller :

Aleyna est des plus coquettes, particulièrement soigneuse de son apparence. C'est une chose que sa mère lui a toujours instruit, bien qu'elle ait rechigné les premières années, n'y voyant pas de réelle utilité. Aujourd'hui, cela vient quasi mécaniquement : ses yeux sélectionnent les couleurs qui s'accordent, les tissus qui s'assemblent, les formes qui s'épousent. Elégante en tout temps, elle est souvent au courant des modes avant qu'elle ne se lance et les adopte aussitôt.

Signes particuliers :

Il semblerait qu'Aleyna se soit plongée dans l'anorexie. Voyez comme elle est maigre... A moins que la raison de cela ne soit toute autre ?

Façon de se tenir :

Toujours droite, la tête haute et le regard fier. La demoiselle à été élevée dans une famille aristocratique, vous pensez bien qu'elle ne peut se tenir comme une mandragores.

V. Caractère

Description :

Il y a ce sourire qui fait toujours briller son visage, dessiné sur ses lèvres avec une agaçante perfection. Elle resplendit, au milieu des gens qui l’entourent, vous ne voyez qu’elle, bien que les beautés qui tiennent ses bras ne soient point illusoires. Ceux qui ne la connaissent pas, avant de capter son regard, la trouveront superficielle, notant peut-être dans ses moues boudeuses et hautaines quelques traces d’arrogance et d’orgueil qui, si elles se trouvent bien tapies au fond d’elles, ne sont point du tout de celles que l’on perçoit à l’extérieur.

« Hey ma belle ! Tu vas bien ? Qui est cette sympathique jeune fille que tu traînes là avec toi ? J’adore ton collier ma grande. »

Votre regard croise le sien et s’y noie. En un instant, elle a fait de vous une nouvelle proie. Vous ne pouvez rétorquez, glissez malgré vous entre ses bras, prête à vous y abandonner. Une flatterie et vous êtes charmées, frôlant l’hystérie des premières années. Tout à coup, cette fille qui vous paraissait de loin si détestable devient celle que vous souhaiteriez à tout prix avoir pour meilleure amie. Malheureusement, ce n’est pourtant pas l’une de celles que l’on vous conseillerait, et elle ne vous est point accessible, remerciez Merlin pour cet acte de générosité dont il a fait preuve à votre égard.

« Disons que j’ai juste été… Gâtée par la vie. »

Elle déborde de joie de vivre, son rire retentit sans cesse dans les couloirs, son sourire est communicatif et vous entraîne dans un monde enchanté où le rose devient votre couleur préférée. Mais là encore, ce n’est qu’apparences, elle berne tout le monde en en faisant des tonnes, mais les jouant si bien que cela marche. Dès que la demoiselle se retrouve seule dans le noir, ses pensées s’assombrissent, son cœur se brise, et ses démons viennent la rejoindre, l’emportant vers les ténèbres sur les coups de minuit. Vous ne pouvez voir les larmes qui coulent sur ses joues sans parvenir à s’arrêter, vous ne pouvez même pas l’imaginer. Ni ce qui la ronge, ni ce qui la tue, jour après jour, nuit après nuit, tandis que son sourire s’affiche et vous entraîne tous avec lui. Mais alors que vous pensez être entraînés dans son ascension quand vous la voyez s’élever, vous êtes incapables de percevoir qu’elle tombe, et que c’est à sa chute qu’elle vous lie.

« La Duchesse ? C’est une femme formidable, évidemment. Sans elle, je ne serai pas ce que je suis aujourd’hui. »

Menteuse jusqu’au bout des ongles, elle ne cherche jamais à assombrir sa vie, mais ne veut jamais afficher ses faiblesses. Alors pour cela, mieux vaut dresser un tableau parfait d’une voix mielleuse, ne laissant ainsi aucun doute s’installer. Elle invente ses excuses en moins d’une seconde et les présente avec un air si naturel, en bonne comédienne, qu’il vous serait impossible de douter de sa parole. Pourtant, vous feriez mieux. Car après tout, peut-être qu’hier soir, elle n’était avec personne d’autre que votre actuel petit ami ?

« Je vis ma vie au jour le jour. Après tout, nous sommes beaux, jeunes, et déjantés, autant en profiter ! »

Et elle applique à merveille cette idée, sur tous les plans. Comptez le nombre de garçons déjà passés dans son lit, et vous risqueriez d’être effrayés. Et encore, vous ne suivez pas ses vacances mondaines… Merveilleuse fêtarde, dynamique, débordante d’énergie, totalement extravertie et sans aucun complexe, la demoiselle n’hésite pas à mener la danse et à mettre de l’ambiance. C’en devient du grand n’importe quoi, Aleyna ne se posant plus aucune limite. Tous les principes élémentaires ont été en elle abolis, plus rien n’existe, rien que sa liberté & son bon vouloir.
D'ailleurs, elle ne se soucie jamais de rien, ce qui en étonne plus d'un. Elle traite chaque affaire avec détachement, sauf celles qui nécessitent qu'elle s'apitoie ou saute de joie, chose qu'elle feint alors sans problème aucun. Mais rien n'est grave à ses yeux, rien n'a d'importance, et le mal subi n'est qu'un trop grand attachement à ce qui ne fait qu'obstruer notre jugement.

« Le pire ennemi de l’homme est sa sentimentalité. C’est la seule chose qui peut le faire chuter. »

Sachez qu’elle a bien appris sa leçon. Jamais elle ne s’abaissera alors à des sentiments tels que l’amour ou l’amitié, du moins est-ce ce qu’elle prétend. Et si elle le fait, c’est chose rare, et elle se maudira toute sa vie pour cela, détestant s’attacher. Malheureusement pour vous, elle est de ces filles qui nous attirent, à qui l’on vient se confier, avide de ses conseils, et si elle vous les donne avec sagesse, sachez que ce n’est que pour servir ses propres intérêts. Elle n’hésitera pas une seule seconde à se servir de vos confidences afin d’attirer une personne qu’elle souhaite avoir auprès d’elle, ou pour traiter une quelconque autre affaire qui pourrait ainsi s’éclaircir. Manipulatrice et égocentrique, toutes vos faiblesses ne feront que sa force.

« Allez Lily, dépêche-toi ! Tu finiras ce devoir quand on rentrera ! »

La scolarité et elle ? Cela fait un et deux à la fois. Jamais elle n’abandonnerait l’une de ses passionnantes activités pour un devoir à rendre le lendemain, clairement pas. Ses devoirs jonchent sur sa table de nuit, dans l’attente du dépôt d’un peu d’encre dessus, qui ne vient jamais qu’à la dernière minute. Combien de nuits blanches passa-t-elle à terminer ces devoirs qui semblaient ne jamais devoir être rendus ? Un nombre incalculable, sans aucun doute. Et si elle ne parvient pas à les terminer, elle s’en va immédiatement requérir les grâces de ses professeurs auprès desquels elle s’est rapidement arrangée pour être appréciée de ceux-ci, et bénéficier d’un délai supplémentaire à l’aide d’un petit mensonge savamment organisé. Et avouez que vous sentez votre colère monter, quand ses résultats se révèlent être encore meilleurs que les vôtres…

« Je ne souhaite en aucun cas m'ennuyer. C'est pour ça que j'aime changer. Ca ne me poserait aucun problème si, un jour, je devais tout lâcher. »

Complexe, indiscernable, et bien sûr avant tout : lunatique. Aleyna est volage, elle se lasse de tout ce qui lui est offert. Vous pouvez l'accompagner au sommet de sa gloire un jour, présentée comme la plus proche de ses amies, et retomber le suivant, quand elle aura décidé que vous n'étiez plus suffisamment, que vous ne lui apportiez plus assez. Aleyna est de ces filles qui ont besoin de divertissements, détestant l'ennui et ne supportant pas l'inactivité. Il faut toujours qu'elles soient en mouvement, mais également que leurs activités soient variées. Il est hors de question de se perdre dans une lourde routine, accablante.

« Parfois, quand je les vois s'animer, j'ai juste envie de rire. Ils s'agitent devant moi, et j'ai envie de leur montrer ce qu'ils font, ces pantins désarticulés, la pitié que m'inspirent leurs actions. »

Extrêmement critique, peut-être souffre-t-elle d'un complexe de supériorité. Ou d'infério-supériorité, quand on voit comment ses angoisses et ses doutes la guettent au creux de la nuit. Mais son esprit critique tout, après avoir analysé chaque chose. Elle ne peut s'en empêcher. lle cherche à cerner les gens, et quand elle l'a fait, leurs défauts l'insupporte, elle s'en ennuie et passe à autre chose. Elle sait que chaque personnalité a une raison d'être, et aime en connaître les causes. D'ailleurs, elle n'aura aucune piti à fouiller dans votre passé. Ce n'est pas qqu'elle est conne, l'une de ces insupportables petites garces hautaines se plaçant au-dessus de tout, elle est juste désillusionnée, et déteste voir l'imperfection en face d'elle. Pourtant, celle-ci la rassure en même temps, et c'est pour cela qu'elle la recherche.

« L'homme n'a besoin de rien pour détruire. C'est en lui, instinctif, et tout ce qu'il y a de beau sur cette terre, il le démolit. »

C'est sans doute l'une de ses plus grandes excuses. Comme dit, elle ne supporte pas la perfection. Et tout ce qui s'en rapproche, tout le beau, toute la pureté qui existe, quand elle pense être habitée par le Démon, elle s'obstine à l'abattre, à le pervertir. Elle ne veut point sentir la douceur, l'amour vrai, elle n'en a jamais ressenti les effets, cela ne peut donc pas exister. La droiture ? Une stupidité. La joie de vivre ? Une hallucination, qui vous perdra d'ailleurs, quand la souffrance envahira votre coeur. L'espoir ? Une excuse pour continuer. Elle, elle sait qu'elle le fait pour rien. Juste pour voir à quoi tout ce cirque la mènera, et se joue de ce monde qui l'entoure comme d'un terrain de jeu que l'on aurait placé là pour elle.

« Trouver le juste milieu est pour moi sans intérêt. J'ai besoin de ressentir, vivre ma vie pleinement, riche en émotions et en actions. »

Aleyna, c'est le genre de fille qui est toujours trop ou pas assez. On a parfois l'impression qu'elle en fait des tonnes, ou que sa nonchalance est faite exprès, mais non, loin de là : elle ne veut pas de constance, elle ne veut pas se placer au milieu. Elle a besoin de sensations fortes, qui vous font tourner la tête par leur puissance, d'émotions grisantes, quitte à ce que les conséquences soient explosives. Quitte à flirter avec la mort, à force de trop tester les limites. Après tout, elle n'en a pas peur. L'ennui la repousse bien plus.

« Ce monde trouvera de toute manière une fin, un jour ou l'autre. On se bat pour rien, juste pour conserver l'illusion un instant de plus, ne pas voir la réalité en face. »

Insouciante, Allie n'en a pas grand-chose à faire, de tous les pouvoirs qu'on lui attribue, de la puissance qu'elle sait pouvoir obtenir. Non, elle, sa vie est un jeu. Parce qu'elle est tellement plus facile à voir passer ainsi. Les injustices, les maladies, les accidents incessants, elle ferme les yeux dessus. On aura beau y trouver des solutions, d'autres choses viendront toujours s'ajouter aux résolutions. Elle vous l'a déjà dit : l'homme n'est bon qu'à tout démolir.

Signes particuliers :

Ce n'est pas un signe, puisqu'elle n'est juste pas ce qu'elle paraît. Ah, oui, elle est également sujette aux crises d'angoisse.

Cours préférés : Elle les aime tous sans réelles distinctions.
Cours détestés :Aucun.
Projet d'avenir : Elle n'a pas d'envies particulières, mais tout le monde semble la pousser vers la politique à la fois sorcière et moldue.
Forme du Patronus : Scorpion
Forme de l'Epouvantard : La boîte de Pandore ouverte, symbolisant pour elle la trahison.

VI. Hobbies & Goûts

Musicien : Elle adore écouter de la musique, c'est une véritable passion, un morceau d'elle-même. Elle écoute de tous les styles, pour peu que ce ne soit pas commercial, ou tout du moins que les paroles soient censées ou le jeu technique. Mais elle ne joue pas réellement d'instruments, elle sait faire quelques petites choses à la guitare, pour accompagner sa voix, car elle chante sans cesse.
Quidditch : Elle adore ça. C'est un moyen bien meilleur de se libérer que ce qu'elle impose déjà à son esprit. Il n'est donc pas rare de la voir s'entraîner, même seule.
Lecteur : Aleyna est une excellente lectrice. Elle adore lire, et ce depuis toute petite. Elle dévorait des pavés et des pavés, qui pouvaient la faire s'envoler au-delà de ce monde de brutes. Mais ces deux dernières années, elle a quelque peu abandonné cette passion, se concentrant plus sur l'écriture et ne trouvant plus grand temps à consacrer aux ouvrages. Néanmoins, elle essaye de toujours en lire deux ou trois chaque mois, histoire de se maintenir.
Ecrivain : L'une de ses plus grandes passions avec la musique. Si elle ne pouvait pas écrire, Aleyna se révèlerait être une jeune fille particulièrement frustrée. Elle écrit sans prendre garde à ce qu'elle note, laissant son esprit guider sa main.
Sports autres : Elle aime courir parfois.
Style de musique écouté : cf. Musicien.
Couleurs préférées : Le rouge, le noir étant une non-couleur.
Plat préféré : Elle n'est pas difficile, et n'a pas vraiment de préférence sur ces choses-là.
Féru de mode : En quelque sorte. Elle s'y intéresse pour elle-même, au nom de l'art, mais une discussion entre filles là-dessus l'ennuiera au plus haut point.
Autre : Elle adore l'art en général.

VII. Histoire (25 lignes)

« Aleyna, pour l’amour de Dieu, s’il te plaît, tiens-toi droite ! Et ne joue pas avec la nourriture ! »

Quatre ans, et la demoiselle était déjà soumise à un régime tyrannique qui n’était autre que celui de sa mère. Ses pas n’étaient jamais suffisamment légers, son allure jamais suffisamment gracieuse pour la femme autoritaire. Elle devenait une poupée entre les mains du marionnettiste, un bijou qu’on formait déjà à être présentée à la cour anglaise. La petite tremblait, obéissait sans un mot aux ordres intransigeants qui étaient formulés. Jamais elle ne protestait, jamais elle ne pleurait, et quand elle devait le faire, c’était en silence, sans prendre la peine d’essuyer les larmes qui roulaient à intervalles réguliers sur ses joues rougies par la honte, la tête baissée.

« Le duc et sa fille invités en France aux côtés de la Reine. »

Ca faisait les gros titres, l’Angleterre toute entière connaissait après tout l’existence de la demoiselle. Suivie, traquée, chacun de ses faits et gestes étaient immortalisé sur papier, chacune de ses promenades était photographiée, elle était l’enfant que l’Angleterre acclamait, l’étoile qu’ils avaient fait naître de quelques regards. Elle était happée par les médias, et plus ils l’adulaient, plus les reproches de sa mère se faisaient oppressants, impatients et secs. Elle était l’espoir de leur famille, celle qui pouvait redorer aux yeux de l’Angleterre la famille royale, et elle ne pouvait se permettre de tout faire foirer par ses mauvaises manières.

« Elain, voyons, laisse-la un peu tranquille cette pauvre enfant. »

Son père protestait de temps à autre, avant de replonger dans sa lecture du journal de ce jour, ou entre deux parties de chasse, mais abandonnait rapidement face au regard furibond de sa femme. Une main de fer, et ne voix incontestable, une garce née qui savait tout si bien manipuler. Elle gardait en elle les principes inculqués, et si elle savait parfaitement se présenter face aux objectifs qui la glaçaient, elle en était devenue inhumaine.

« Une école de quoi ? Ca n’existe pas, Charles, tu le sais aussi bien que moi. Et non, la petite n’est pas bizarre. »

L’enveloppe entre les doigts de sa mère contenait la clé de son avenir, Aleyna en avait parfaitement conscience, même si elle échangeait à ce propos avec son père d’une voix si basse que les mots ne pouvaient lui parvenir. D’un geste sec, la lettre avait été déchiré, et avait atterri dans la cheminée qui brûlait encore, tentant d’apaiser le froid glacial qu’abritait la demeure. 23 février, elle avait onze ans, aujourd’hui. Cette année, la neige avait un peu tardé, mais pour son plus grand bonheur, les flocons ne cessaient à présent de tomber, tapissant le pays d’un blanc immaculé qu’Aleyna admirait tout à son aise, devant la fenêtre.
« Viens ici Aleyna, il faut que tu ailles mettre ta robe pour ce soir.
- Non maman, tu as brûlé ma lettre. » répondit-elle de sa voix douce habituelle, un peu rêveuse. Mais la duchesse n’était pas habituée à ce que l’on proteste, surtout pas sa fille toujours soumise, avide de bien faire, et la gifle vint frapper de plein fouet la joue de la jeune fille.
« C’est mon anniversaire…
- Eh bien tu diras que tu t’es pris une porte. Maladroite comme tu es, ça passera telle une lettre à la Poste. »

« Poudlard… C’est une école de sorcellerie, maman !
- Aleyna, tu n’as plus l’âge d’écouter ces affabulations.
- Mais ce n’est pas une fable, je suis une sorcière ! Je suis une sorcière ! Papa, je suis une sorcière ! »
L’enfant tenait la lettre dans sa main, et s’était mise à tournoyer autour de son père qui souriait avec douceur, s’amusant de l’énergie de sa fille et de son enthousiasme.
« Oui, ma chérie.
- Charles, tais-toi donc, tu veux ? Aleyna, écoute-moi. Tu n’es pas une sorcière. Ce ne sont là que des contes pour enfant, et ce n’est qu’une mauvaise blague de nos adversaires. Crois-y donc, et la famille royale se verra bafouée à tout jamais de l’erreur que nous ferons en t’y menant. Imagine que ce n’est qu’un piège ?
- Mais maman… Tu sais très bien que je suis une sorcière… »
Aleyna avait toujours été étrange. Toutes ces choses un peu surnaturelles qui s’étaient multipliées tout autour d’elle depuis l’âge de ses cinq ans ne pouvaient être anodines. Mais sa mère n’avait jamais voulu voir la réalité en face. Et maintenant qu’elle en avait la preuve entre ses doigts, elle nous faisait une crise de paranoïa.
« CA SUFFIT ! Monte dans ta chambre tout de suite. Je t’interdis de me reparler de cela. Tu n'iras pas dans cette stupide école pour gamins dérangés ! »

Ce vieux directeur était venu leur montrer comment détourner l’attention des journalistes, quelques jours plus tôt. Cet éberlué lui rappelait pourquoi elle ne voulait pas laisser sa fille s'en aller, quelle erreur elle commettait. Sous son regard horrifié, elle avait vu l’une de ses servantes devenir le portrait craché de sa fille, et avait bien failli se faire avoir plusieurs fois. L’emmener en promenade, tandis que sa fille s’échapperait par une porte dérobée, se défaisant de son emprise pour quelques temps.
« Madame la Duchesse, s’il vous plaît ! Madame ! Juste une ou deux questions ! »
Elle continuait d’avancer à travers la foule qui s’entassait devant son grillage depuis quelques jours, tentant de se frayer un chemin jusqu’à la limousine qui stationnait un peu plus loin.
« [i]Ecoutez, je n’ai pas le temps.
- Votre fille n’est plus sortie de chez vous depuis un moment, madame, se trouve-t-elle mal ? »
La femme avait pris une profonde inspiration avant d’interrompre sa marche et de s’adresser aux journalistes.
« Mon mari et moi avons décidé que, face aux pressions qu’elle subissait depuis les paparazzis et leurs autres collègues du même genre, il valait mieux pour elle qu’elle s’éloigne quelques temps de ce monde qui ne lui permet plus d’avoir une quelconque forme d’intimité. Aussi passera-t-elle les prochaines années dans un pensionnat. Maintenant, si vous voulez bien m’excuser… »
Elle s’était tournée, ne relevant même plus les yeux vers quiconque. Elle s’était engouffrée dans la voiture sombre et, là, derrière les vitres noircies la protégeant des regards trop curieux, une larme avait roulé sur sa joue.
« Ca ne va pas, madame ?
- Si, très bien, Henri. Allez-y, je vous prie. Je suis en retard chez la Reine. Vous savez combien elle déteste retarder l’heure de son thé. »

Je me rappelle parfaitement de cette fois où je l’avais découverte en train de parler gaiement avec mon petit ami, comme si de rien n’était, que sa présence en ce lieu était des plus naturelles. Elle devait pourtant savoir que je n’étais pas de ces filles dont on prenait la place, qui ne valaient rien à Poudlard. Bien au contraire, parmi les plus populaires malgré le fait que je ne fus qu’en cinquième année, chacun était à mes basques dans l’espoir d’obtenir mes grâces. D’ailleurs, je ne me rappelais pas l'avoir déjà vue au château, cette blondasse qui riait aux éclats. Et lui, cet imbécile, il avait mis bien cinq minutes avant de se rendre compte que j’étais là, sur le palier du compartiment, attendant patiemment que leur discussion ait pris fin.
« Tiens, chérie… »
J’avais vu son sourire s’effacer quelque peu alors qu’il me reconnaissait, et ç’avait alors suffit à mon bonheur. Je m’étais avancée, avait pris place sur ses genoux afin de marquer mon territoire. Mais je ne m’attendais pas à ça, à vrai dire. Je ne m’attendais pas à ce que son regard bloque ma respiration, à ce que ses yeux bleus m’engloutissent toute entière. Interloquée, j’avais retourné mon regard vers X. dès que j’avais su m’en dégager, demandant une explication à tout cela.
« Aleyna entre en première année à Poudlard. Tu dois sûrement déjà la connaître, tu sais ? Aleyna Rosebury, la fille du duc ? »
J’avais vu la jeune fille, du coin de l’œil, se tordre sur son siège, comme dérangée par l’énonciation de son titre qui était des plus imposants. Et soudain, j’avais senti un nœud brouiller mon ventre, la nausée me prendre. Cette fille avait deux ans de moins que moi, qui entrait présentement en troisième année, et tout autant de moins que Gabriel, et pourtant, elle avait déjà plus d’armes que moi afin de devenir une reine. J’avais bien vu l’éclat qui brillait dans les yeux de mon petit ami, bien que sa main demeure tranquillement posée sur ma cuisse, son bras enserrant mes hanches. Oh, bien sûr, je savais qu’il me trompait, ne me berçant pas de douces illusions, connaissant son côté volage, mais c’était avec des filles sans importance, et il finissait toujours par me revenir. Et là, je tremblais que ce ne soit pas le cas. Une seule solution s’offrait alors à moi.

« Hey, Aleyna, tu viens faire un tour avec nous ? »
J’avais saisi son bras, et lui avais offert mon plus beau sourire. Ma main était venue courir dans ses cheveux, tentant de la persuader. J’avais réussi à convaincre les filles qu’elle ne pouvait qu’être une alliée utile malgré le fait qu’elle soit enfant de Moldus – ce qui, entre nous était un grave obstacle, indéniable, et considérable -, et ce que j’avais crains qu’il se produise s’était révélé fondé : en voyant de qui il s’agissait, leur opinion s’était immédiatement altérée, l’acceptant parmi nous comme si sa famille était la plus vieille famille de Sang-Pur existante.
« Bien sûr. »
Elle avait rétorqué avec un grand sourire, la voix douce et enthousiaste à la fois, et son regard avait parcouru chacune de mes amies présentes. Je savais qu’alors, elle les avait immédiatement captivées, et que déjà, elles étaient plus intéressées par elle que par moi. Mais elles avaient une certaine crédibilité à conserver, et celle-là, j’étais la seule à pouvoir la leur offrir, tandis que cette Sang-de-Bourbe ne représentait pas grand-chose encore.

Je sentais mon cœur se déchirer à chaque fois que je la voyais aux côtés de Gabriel., épanouie tandis que j’avais l’impression que ses sourires à lui étaient plus sincères, moins faux, moins hypocrites. Elle riait sans cesse, il la faisait rire, quand il passait son temps à me détruire. Je les voyais souvent s’éclipser, se retirer de la vue du monde, et quand on me regardait d’un air interrogateur, je faisais semblant de ne rien avoir remarqué, continuant mes discussions comme si de rien n’était. Je l’aimais, il le savait, et je restais, ça suffisait. J’avais osé espérer qu’elle, en la faisant entrer dans le cercle, elle aurait eu pour moi de la reconnaissance, et n’aurait pas osé me trahir de la sorte, trompant celle qui s’était placée comme sa meilleure amie, bien que nous sachions toutes deux que ce n’était là qu’une question d’allure. Mais elle le faisait visiblement sans aucun remords, et ses mots venaient toujours me caresser dans ses retours, et les filles continuaient de l’aduler, ce qui m’empêchait aujourd’hui de me mettre à l’en exclure. Après tout, si elle était capable de me prendre le seul qui à mes yeux comptait, je n’avais aucun doute sur sa capacité à me dérober ces jolis jouets. Et puis, je savais qu’elle me détruirait pour avoir tenté de la faire chuter, quand rien ne pourrait la descendre de ce piédestal sur lequel elle se place.

A chacun de ses pas dans les couloirs de Poudlard, on s’arrêtait pour la saluer, lui sourire, déposer un baiser sur ses joues lisses. Elle m’agaçait. A présent, c’était elle qui connaissait tout le monde, qui avait les faveurs de chacun. Ses ennemis étaient peu nombreux dans le Château, et la plupart de ceux-ci n’étaient que jaloux. J’en fais partie, je l’avoue. Mais n’y a-t-il donc rien de plus agaçant que quelqu’un semblant réussir tout ce qu’il entreprend sans même faire un quelconque effort à cet accomplissement ? Accordez-moi au moins cela. Je ne supportais plus d'entendre parler d'elle dans la Grande Salle, au coin de la cheminée de notre Salle Commune, elle me rendait folle petit à petit et, parfois, je me demandais si ce n'était pas son but, de me détruire.

« Miss Rosebury vue en compagnie de la toxicomane P.
La soirée d’anniversaire de l’acteur B.C. était spectaculaire, cela ne fait aucun doute. Il s’y bousculait les plus grandes personnalités de tous les Etats-Unis, voire même du monde entier. On pu d’ailleurs y voir la jeune Aleyna Rosebury, venue expressément de Londres pour assister à l’anniversaire de celui qu’elle aurait rencontré à un gala de charité organisé par la Reine elle-même. Mais ce ne fût pas vraiment quelqu’un de très attendu que nous découvrions à son bras, car il ne s’agissait autre que de P. la célèbre chanteuse et top-model refusant encore et toujours d’entrer en cure de désintoxication. Elles auraient passé la soirée ensemble, complices au possible, et […]. Espérons que notre petite duchesse ne tombe pas dans les vices que l’on connaît à sa chère amie, et qu’elle évitera à l’avenir de faire trop scandale, cette petite princesse que nous couvons depuis son plus jeune âge et sur laquelle repose bien des espoirs. »

Les vacances d’Aleyna, depuis quelques années, n’étaient que folies. A chaque fois qu’elle rentrait sur Londres, une foule d’invitations lui tombait sur la tête. Si Elain voyait cela d’un mauvais œil, il fallait avouer que malgré son jeune âge, elle était parvenue à réconcilier quelques pays avec le Royaume-Uni, et elle aurait subi les reproches de la Reine en interdisant à sa fille toutes ces sorties mondaines. Pourtant, les scandales s’enchaînaient, et malgré les mots qui se dessinaient jour après jour sur les journées, sa côte de popularité gonflait.
Le pire, sans doute, c'était que peu à peu, son terrain de chasse s'étendait. Les sorciers commençaient à prendre connaissance des actes de cette fille, une enfant de la famille royale anglaise, sorcière ! Oui, ils en prenaient conscience, et savaient qu'elle était peut-être la clé de la fin d'un conflit, celle qui pourrait réconcilier les deux partis. Bientôt, on la vit donc également dans les soirées mondaines où grouillaient les plus reconnus de la communauté sorcière. Ses connaissances se multiplièrent, on la demandait à droite à gauche, et son visage commençait à être publiée sur les journaux enchantés. Dix-sept ans à peine, et tant de gloire déjà, n'y aurait-il pas de quoi s'effrayer ?