┤A l'intérieur de Poudlard├

HOMME_ « Dis moi, Gamin, que fais tu à boire ici à une heure pareille à ton âge ? »

L’adolescent se retourna délicatement pour faire face à l’homme qui venait de s’asseoir sans invitation à sa table. Il n’avait absolument pas envie de parler, ni de répondre à ce vieil homme qui devait avoir bu le double de lui-même et qui devait sans doute en boire encore le triple chaque soir. Cet homme n’était rien pour lui, ne signifiait rien alors si il ne se confiait même pas à ses amis, à ses proches, pourquoi donc irait il raconter sa vie à ce vieil ivrogne mal chanceux et sans aucune manière qui venait de s’inviter sans gêne aucune dans son espace personnel ! L’adolescent soupira alors en détournant les yeux sans parler il empoigna vivement la bouteille de whisky pur feu qui traînait sur la table…Il la porta à sa bouche et en engloutis la moitié d’un coup sans plus faire attention à ce qui l’entourait, sans plus faire attention à ce qu’il vivait, aux gens qui bougeaient autours de lui. La seule chose qui intéressait le jeune homme c’était de boire encore beaucoup pour oublier, pour réussir à s’endormir, à pardonner surtout à ne plus penser à ce qui s’était passé, à ceux qu’il avait perdu…Le jeune homme respira fortement tout en buvant. Il laissait le liquide couler dans sa gorge, lui brûler les amidales, lui brûler l’estomac et surtout lui embrumer la tête comme jamais encore il ne s’était permis de le faire et tandis que la bouteille se vidait de plus en plus et se trouvait sur le bon chemin d’aller rejoindre les trois autres bouteilles déjà descendue précédemment, le vieil homme qui apparemment n’avait que cela à faire, se remit à parler à l’adolescent :

HOMME_ «Qu’est ce qui à ton âge te cause un tel chagrin ? »

Maximilien Middle éclata de rire à l’entente de cette question. Finalement il allait peut-être se confier à cet inconnu, c’était d’ailleurs là l’utiliser des inconnus : on pouvait leur parler sans crainte d’être juger sans aucune gêne vu qu’on ne les reverrait sans doute jamais…L’homme était là alors pourquoi ne pas se soulager la conscience, se soulager de ce poids qui lui oppressait le cœur et la poitrine, de ce vide constant qui avait élu domicile en lui. Maximilien finit alors sa bouteille et tout en faisant signe au serveur de lui en apporter une autre, il sortit alors son portefeuille de sa poche. Il vit l’homme le regarder avec un regard étonné et choisir, avec la faible lucidité d’esprit qu’il lui restait de faire un peu durer le suspens alors il prit son temps pour ouvrir l’objet et finalement il en sortit deux petite feuille de papier : deux photographies prises quelques semaines ou quelques mois plus tôt…Sur la première, on voyait un jeune garçon de seize ans environ aux longs cheveux noirs et aux yeux tout aussi foncé et perçant qui souriait joyeusement en tirant la langue régulièrement à celui qui était en train de prendre la photo. Sur la deuxième, on appercevait une magnifique jeune femme aux longs cheveux châtains et aux yeux bleus verts dans lesquels n’importe quel homme se serait noyé. Elle souriait aussi tout en envoyant des bisous à celui qui était en train de prendre la photo. Maximilien tendit alors les deux images mouvantes à l’homme assis à côté de lui et tandis qu’il ouvrait la bouteille d’alcool fraîchement apportée, il laissa l’ivrogne lui poser une question :

HOMME_ « Qui sont ils ? »
MAXIMILIEN_ « La vie que j’ai perdu ! »

L’homme eut un haussement de sourcil et se contenta de regard tristement cet adolescent qui devait lui vida d’une traite toute une bouteille d’alcool. Comment pouvait on abriter à cet âge un tel chagrin ? C’était sans doute ce que l’ivrogne se demandait mais il ne voulu plus en savoir plus et quitta alors la table sans un regard, sans une parole pour le blondinet qui l’alcool dégoulinant de ses lèvres pleurait à chaude larmes sur les photos qu’il avait eut le malheur de ressortir. Il aurait peut-être mieux fait de s’abstenir parce que plus il regardait ces deux visages, ces deux pairs de yeux, il se sentait fondre, il se sentait devenir chose : il avait perdu son meilleur ami, son frère : Travis Cohen et l’amour de sa vie, la seule et unique femme de son cœur : Loreana Wilde…Il ne lui restait plus grand-chose. Léo était là bien sûr et malgré son propre chagrin il tentait d’aider Maximilien mais rien n’y faisait malgré la présence de cet autre frère qui comptait encore plus que les deux autres Maximilien n’arrivait pas à se relever, trop anéanti…Maximilien soupira finalement avant de payer l’addition et de sortir, une autre bouteilles à la main. Il avait entendu parler d’une fête dans le coin alors il allait s’y rendre sans autre forme de procès…

Les lumières tournaient, flashaient dans ce petit espace clos qui puait la fumée, la drogue, l’alcool, le sexe et la décadence. Des jeunes se déchaînaient certains en buvant, d’autre en fumant ou en consument certaines substance illicites tandis que d’autres encore déjà abrutis par les vices dansaient enivrés par la musique collés les uns aux autres avec même un demis centimètre pour respirer…Maximilien Middle était à l’intérieur, le cerveau totalement engloutis par la clope et par les bouteilles de whisky ingurgité. Il dansait. Un homme derrière lui qu’il ne connaissait pas se collait à lui et le touchait de partout tandis que ses mains à lui se baladaient sur plusieurs jeunes femmes autours de lui. Il leur touchait les seins, les fesses sans retenue parce qu’ici ne comptaient que l’absence de sentiment et l’idée d’aller mieux à travers toutes les mauvaises choses que les jeunes pouvaient trouver. Le sexe était une de ceux là pour eux alors ils se touchaient, se tripotaient et se baisaient sans retenu avec l’espoir d’oublier le chagrin, de retrouver une sensation d’extase mais en vain et tous le savaient et tous recommençaient encore…C’est ainsi qu’emporté par sa folie et sa souffrance, Maximilien Enzo Middle finit sa soirée dans les toilettes, des bouteilles d’alcool à la bouche, entre un mec et deux filles qu’il n’avait jamais vu…Mais peut être qu’il lui ferait oublier Travis et peut-être qu’elles le feraient oublier Loreana et il avait beau savoir que c’était impossible qu’il ne trouverait en eux ni l’un ni l’autre, il ne pouvait s’empêcher de les prendre encore, de les sauter encore et de se laisser prendre et de se laisser sauter ensemble alors que les larmes coulaient silencieusement sur ses joues…

C’est finalement, aux petites heures du matin que Maximilien sortit de cette boîte à merde, complètement bourrée avec une nouvelle bouteille à peine commencer dans la main et qu’il se mit à marcher sous le regard désolé de la lune afin de rentrer à Poudlard. Le grand air lui fit un peu du bien et le soulagea un peu tandis qu’il s’amusa à tituber, chanter, tomber et pisser un peu partout dans les rues du village qui devenait son délicieux enfer la nuit. Après une bonne demis heure de marche, le jeune serdaigle qui ne méritait plus sa maison, arriva enfin dans le château. Il grimpa les escalier quatre à quatre et finit par arriver au sixième étage : là où se trouvaient les appartements de Loreana. IL s’assit alors par terre se demandant si il allait trouver le courage d’aller lui parler mais il était tellement fatiguée, tellement en souffrance, tellement bourré aussi qu’il s’endormit là, sur le sol froid de Poudlard ne se doutant nullement de l’odeur nauséabonde qu’il véhiculait, ni de la pitoyable image de lui qu’il montrait et encore moins que dans trois heure à peine, en ce jeudi de cours, un jeune homme, un ami à lui le trouverait là et viendrait le réveiller…Non, Maximilien endormis, était plongé dans ses rêves et dans ceux-ci, Travis Cohen n’était pas mort et il n’avait pas trompé Loreana qui lui appartenait toujours !

Spoiler:

TIMOTHÉ;; « Merci à tous pour aujourd’hui, n’oubliez pas de travailler ce nouveau sortilège, et vous serez noté là-dessus au prochain cours! »

Le nouvel apprenti expira profondément tout en observant la trentaine de chaises reculer dans un même mouvement pressé. Les élèves de troisième année étaient bien contents que la journée soit enfin terminée et se précipitaient vers la porte en papotant joyeusement. Timothé les regardait défiler devant lui, laissant une vague de nostalgie lui chatouiller les entrailles. Il se revit soudainement lorsqu’il avait leur âge et cette seule pensée le fit sourire avec tristesse. Cette époque lui manquait cruellement, l’époque où rien ne venait briser leur bonheur, où ils souriaient tous avec insouciance, loin de savoir tout ce qui leur arriverait plus tard… il n’était pas possédé, Travis et Keiko n’étaient pas morts, il n’avait pas failli tuer sa petite sœur. Il ne faisait que s’amuser et étudier à Poudlard, jouer au Quidditch et passer du bon temps. Certes, il était heureux de son nouvel emploi, et il avait Julia maintenant. Sauf que tous les événements de la dernière année faisaient ombrage à cette joie. Il ne pouvait plus rire, ni sourire comme avant… son regard s’était transformé, sa façon de voir les choses aussi. La vie était devenue futile à ses yeux, un truc fragile et cruel qui pouvait vous arracher une personne chère à tout moment. D’autant plus que la mort n’avait pas seulement fauché Travis et Keiko, mais également tous ceux qui les aimaient. Ils avaient perdus une partie d’eux-mêmes, que jamais rien ne pourrait remplacer. Surtout Maximilien et Léo, qui devaient réapprendre à vivre tranquillement sans la présence du troisième morceau de leur trio. Timothé digérait mal la peine que vivaient ses deux amis et les soutenait du mieux qu’il le pouvait, oubliant par le fait même les problèmes qui le rongeait de l’intérieur. Il s’était bien vite rendu compte que Léo vivait son deuil petit à petit et retrouvait ce sourire qu’on avait cru perdu à jamais, tandis que Maximilien sombrait de plus en plus dans cet abîme qu’il s’était lui-même créé. Perdre Travis lui avait été insupportable et plus les jours passaient, plus il s’enfonçait. Le voir dans cet état rendait Timothé complètement dingue, et le jeune homme ne savait plus quoi dire, ou quoi faire pour lui montrer que la vie continuait… même ses silences qui voulaient tout dire n’aidaient pas… le septième année semblait hors d’atteinte, comme s’il n’appartenait plus au monde réel. Il buvait, fumait et baisait à toute heure du jour, avec n’importe qui et surtout, se foutait complètement de l’inquiétude de ses proches. Penser à tout ça fit frémir le sorcier qui dit aurevoir à la classe tandis que les derniers franchissaient la porte. Le professeur, son modèle depuis sa première année, se tenait dans un coin sans dire un mot, et lança un regard amusé à son apprenti qui fronça les sourcils, perplexe. Il était assez rare que l’homme esquisse un sourire, et le faire rire était sans doute impossible pour le commun des mortels. Il n’en restait pas moins un sorcier incroyablement talentueux et respectait ses élèves comme aucun autre professeur. Timothé se demanda donc, avec raison d’ailleurs, pour quelle raison son mentor souriait ainsi, et ne tarda pas à le découvrir. Il baissa légèrement le regard pour apercevoir une élève qui se tenait devant lui, apparemment très gênée. Il entrevit du coin de l’œil le professeur leur tourner le dos pour rejoindre son bureau, et ne put s’empêcher de trouver tout ça un peu louche. L’adolescente, dont le nom était Bianca Collins si sa mémoire ne lui faisait pas défaut, leva ses yeux bruns vers ceux de Timothé tandis que son visage devenait aussi rouge que celui de son blason aux couleurs de Gryffondor. Ayant l’habitude de ce genre de choses, Timothé jura intérieurement et se dit que devenir professeur ne serait pas aussi facile qu’il le croyait…

BIANCA;; « Je… je ne sais pas vraiment comment vous dire ça monsieur Smith, mais je… je vous trouve très beau et… »
TIMOTHÉ;; « Miss Collins, vous m’en trouvez très flatté, mais cette situation est très gênante et surtout extrêmement inappropriée. »
BIANCA;; « Je… c’est que… mes amis m’ont dit que vous me regardiez souvent en classe, et on n’a pas tellement de différence d’âge, enfin… je me demandais si vous aviez une copine… »
TIMOTHÉ;; « Je ne suis plus un élève de Poudlard maintenant, et rien ne se passera entre nous… j’ai quelqu’un dans ma vie. La seule raison pour laquelle je vous regarde souvent en classe c’est parce que je trouve que vous êtes une élève brillante qui mérite qu’on exploite son talent… je suis désolé si tout ça a porté à confusion, mais je ne pense pas être celui qui vous convienne. »
BIANCA;; « Vous avez une copine alors… je suis désolée d’avoir été aussi stupide. »
TIMOTHÉ ;; « Je sais pertinemment que les garçons de votre âge sont des crétins, j’en ai été un déjà… mais ils grandiront un jour, et il y en aura un qui tombera amoureux de vous, j’en suis persuadé. Maintenant, je suis désolé mais j’ai une tonne de travail à faire… on se voit dans deux jours. »
BIANCA;; « S’ils pouvaient tous être comme vous… enfin, bonne fin de journée monsieur Smith. »

Elle disparue aussi vite qu’elle était arrivée, la tête basse de honte. Timothé soupira tout en ramassant ses livres, et quitta rapidement la salle de Sortilèges pour se diriger vers son dortoir. Il déposa ses affaires sur son lit, se débarrassa vite fait de ses vêtements pour s’étendre torse nu sur son lit, les bras derrière la tête. Il savait d’avance que personne n’arriverait avant une bonne heure, et il avait donc amplement le temps de se reposer en solitaire, sans avoir ce stupide Owned sur le dos. Il repensa à la déclaration de cette pauvre troisième année et étouffa un juron énervé. Il était flatté quand des filles venaient lui avouer qu’il leur plaisait, mais cette situation transformait ses stages en véritablement calvaire. C’était la dixième cette semaine-là qui venait lui confier ses sentiments, et Timothé commençait à en avoir ras-le-bol. Bien sûr, un jeune prof attentif à ses élèves et joli garçon rendait gaga un nombre incalculable d’adolescentes, qu’elles soient moldues ou sorcières, mais il ne savait pas vraiment comment réagirait Julia si elle apprenait qu’il passait la majorité de ses fins de journées à s’excuser après de ses élèves en refusant leurs avances… il était tranquille avec les plus vieux qui savaient qu’il était raide dingue de la Gryffondor, mais les autres n’en savaient rien, ce qui exaspérait grandement le jeune homme qui avait la bizarre impression que tout ça était loin d’être terminé. Timothé ferma les yeux en tentant d’oublier ce qui venait de se produire et ne les rouvrit qu’une trentaine de minutes plus tard, prêt à se rendre à la volière. Il avait envie d’écrire à son cousin pour lui raconter les événements de la journée, et ainsi trouver une oreille attentive qui se moquerait tellement de lui que ça lui remonterait forcément le moral. Il ne pouvait plus se confier à beaucoup de personnes à Poudlard, étant donné que la majorité de ses amis étaient encore des élèves et que ceux de son année qu’il appréciait travaillaient désormais à l’extérieur de l’école. Il se rhabilla en vitesse, privilégiant des jeans foncés confortables ainsi qu’un chandail à manches longues assez simple entièrement noir. Il enfila de vieux baskets et sortit du dortoir à grands pas, plume et parchemin entre les doigts. Une fois rendu dans la pièce, il aperçu Allison, sa petite protégée maintenant élève de sixième année qui l’observait avec le sourire aux lèvres. Elle se retint de faire comme à l’habitude et de lui sauter brusquement au coup et se contenta d’un hochement de tête poli.

ALLISON;; « Monsieur Smith, un hibou vient d’entrer en trombe et a bien failli m’arracher les cheveux, laissant tomber cette lettre par terre… vous tombez bien, car elle vous est adressée… bonne soirée Timmy! »

Elle fila comme le vent, sa cascade de cheveux blonds flottant derrière elle, et Timothé ne put s’empêcher d’éclater de rire tandis qu’il la suivait des yeux. Ses amis lui manquaient, et se comporter avec eux normalement lui manquait terriblement aussi, mais il se devait de rester fort et de continuer son jeu d’acteur. Son rêve se concrétisait petit à petit et il ne devait pas en déroger, bien que ce soit très difficile d’ignorer tout le monde de cette façon. Il porta attention à la lettre que sa sœur de cœur avait gentiment déposée dans sa main, et constata avec stupeur qu’il s’agissait d’un mot de Noah… à croire qu’ils étaient liés au point d’avoir envie de s’écrire au même moment. Il l’ouvrit rapidement et lu son contenu avec grande attention. Une douce chaleur le réconfortait tandis que ses yeux parcouraient la lettre.

« Timothé Norman Smith,

Je sais bien que tu es devenu un professeur absolument respecté à Poudlard et que tu dois avoir une tonne d’autographes à signer à tes groupies hystériques, mais je suppose que ton bon vieux cousin journaliste a encore le droit de t’écrire? J’espère que le hibou ne va pas essayer de te rendre chauve, il semble avoir une étrange fixation pour le cuir chevelu, m’enfin… si tu trouves une de mes mèches, ce serait gentil de me la renvoyer avec ta prochaine lettre! JE SAIS, je m’égare encore mais j’y peux rien moi, te raconter des trucs bidons est justement la principale raison qui me font garder le sourire… tout ça pour t’inviter à faire la fiesta ce soir à Pré-Au-Lard entre vieux copains… tu reverras pleins de visages familiers, et t’inquiète pas pour Julia, tu n’es pas un pervers de toute façon. Ne dis pas non je t’en supplie, tu n’es pas obligé de boire, et puis on ne veillera pas trop tard, m’enfin… je ne promets rien moi!

On t’attend tous avec impatience!

Ton cousin chéri à qui tu ne peux rien refuser… touché! »

DRACULA’S CLUB, 22h45.

NOAH;; « Tim, t’es venu! Chui vraimeeeeeeent trop content d’te vouaaar! Comme tu le vouaaa, c’est la débauche ichiiii. ET TOUT LE MONDE! TIM EST LÀ! TIM! IL EST VIVANT J’VOUS JUUUUURE! HAHAAAA.BUVONS À SON ARRIVÉÉÉE! »
TIMOTHÉ;; « Je vois que j’arrive un peu en retard… »
NOAH;; « MAIS NAOOOON… pas du tout!! OLÉÉÉ! Tiens, bois à ta santé cousin, j’te l’offre! »
TIMOTHÉ;; « Je ne crois pas que ce soit une bonne idée… »
NOAH;; « Décoince-toi un peu Smith! Garde tes bonnes paroles pour tes cinquante ans tu veux bieEEEN. Maintenant, cale-moi ce verre et commande-en un autre! OLÉ! »

Timothé ne put s’empêcher de se mettre à rire en voyant l’état de son cousin qui se dégradait de plus en plus. Tous ses anciens camarades de Serdaigle étaient là ou presque et tous semblaient absolument ravis de le voir, à quelques exceptions près. Tout le monde s’éclatait et dansait, et ça lui rappela les bonnes vieilles soirées dans la salle commune, bien souvent organisées par Maximilien, Noah et Léo qui montraient à tous que les Serdaigles étaient loin n’accorder leur temps qu’à l’étude. Partout où il posait son regard océan, des personnes familières le saluaient gaiment et l’invitaient à se joindre à eux, si bien qu’il perdit vite son cousin de vue. On lui offrit un verre, puis un deuxième, et ainsi de suite sans qu’il puisse les refuser, ne voulant offenser personne. Plus les heures passaient et plus Timothé buvait, laissant l’alcool affluer dans son sang et lui faire oublier les problèmes qui ne le quittaient plus depuis un an. Il dansait avec ses copains, chantait et rigolait et devint rapidement saoul, comme tous les gens présents d’ailleurs. Il fini par quitter la piste de danse pour se rendre aux toilettes, et regarda sa montre pour constater avec horreur qu’il était pratiquement trois heures du matin, et qu’il devait se lever à l’aurore pour se préparer au cours du matin. Timothé jeta un coup d’œil à son reflet dans le miroir et se mit à rire en observant son visage complètement bourré l’air complètement vide. Il n’était pas particulièrement à son meilleur et se sentait un peu idiot de s’être laissé aller ainsi. Ça lui avait pourtant fait du bien de s’amuser un peu, surtout avec des personnes qui lui manquaient énormément et qu’il ne reverrait plus autant qu’avant. L’apprenti retourna se mêler à la foule et chercha son cousin pour lui dire au revoir. Il eut beau faire le tour deux ou trois fois de tous les invités qu’il ne le trouva pas, et on vint finalement lui dire qu’il était parti une vingtaine de minutes plus tôt avec un pote après qu’il ait vomi dans près du bar. Il salua tout le monde une dernière fois et marcha maladroitement en chantant tout seul jusqu’à Poudlard, fredonnant des chansons moldues jusqu’à ce qu’il soit tout près du couloir où se trouvaient les appartements des professeurs. Il dégrisait petit à petit et reprenait lentement ses esprits, espérant que son escapade nocturne ne lui cause pas d’ennuis dans quelques heures. En tournant le coin, ne fit même pas deux pas qu’il trébucha sur quelque chose de mou et tomba sur le sol glacial, son nez heurtant douloureusement la pierre du château. Pestant contre peu importe ce qui se trouvait à cet endroit, le jeune homme se redressa avec peine et regarda derrière lui, cette petite maladresse ayant suffi à lui faire retrouver son bon sens. Mais ce qu’il vit ne l’enchanta pas du tout, mais ne le surprit pas tant que ça non plus… la silhouette détruite de Maximilien qui dormait tel un mendiant adossé contre le mur lui déchira les entrailles et fit redresser les poils de ses avant-bras. Voir son meilleur ami dans cet état n’était pas un portrait facile à digérer, surtout pour quelqu’un comme Timothé qui voulait toujours le meilleur pour tous ceux qu’il aimait, et qui donnerait tout pour les voir sourire. Mais il ne ressentait pas de pitié pour le Serdaigle. Aucune pitié. Il avait amplement le droit d’être triste, mais ça ne lui donnait pas raison de se détruire ainsi, et de chagriner Léo qui ne méritait pas de vivre un deuxième deuil aussi bêtement. Maximilien souffrait, certes, mais s’enfoncer ainsi et se foutre de l’aide des autres était quelque chose que Timothé ne pouvait concevoir. Il sentit la rage s’emparer de lui tandis qu’il se penchait sur son ami et le secouait brutalement.

TIMOTHÉ;; « PUTAIN, Max! Qu’est-ce que t’as fiché, encore? Tu veux vraiment bousiller ta vie comme ça, t’es égoïste à ce point? Tu me répugnes, tu le sais ça? T’es qu’un imbécile! Relève-toi, sois un homme ! »

Ses paroles étaient sorties de sa bouche sans qu’il puisse les retenir, transperçant sa gorge telle une lame tranchante. Il ne s’en voulut pourtant pas, car se montrer aussi franc le soulageait et enlevait un poids énorme de ses épaules. Il était grand temps que l’épave qu’était devenue le jeune Middle se réveille et redonne un sens à sa vie, car s’il continuait ainsi il se retrouverait seul, et il aurait raison de s’apitoyer sur son sort.

Spoiler:

Elle dansait tout contre lui, elle se collait à lui, s’agrippait à son corps, se trémoussait en se frottant à lui, le touchait, l’allumait et le temps passait pendant que lui aussi dansait, pendant que lui aussi laissait ses mains glisser sur son corps, ses doigts frôler ses charmes. Leurs cœurs battaient au même rythme que la musique bruyante qui les assourdissait et le cerveau embué par l’alcool ingurgité, la drogue reniflée l’homme s’approcha encore plus d’elle que possible et dans un mouvement du bassin parfaitement bien visé, il fit comprendre à la femme ce qu’il souhaitait, ce qu’il désirait en ce moment plus précis. Elle lui sourit. Elle lui offrit un beau sourire aguicheur et lui attrapa la main tout en attrapant l’épaule de deux autres personnes au passage. La file de deux hommes et de deux femmes déambulait dans la boîte en serpentant entre d’autres défoncés, entre d’autres jeunes qui comme tous les soirs tentaient d’oublier que demain ils seraient à nouveau malheureux. Les quatre jeunes pénétrèrent enfin dans les toilettes, dans une cabine en particulier, la plus grand possible et c’est serrés, au rythme de la musique qui frappait son son contre les murs qu’ils entreprirent de ses déshabiller, de se toucher, de se tripoter. Maximilien ne connaissait pas le nom de ce jeune homme et pas non plus les prénoms des deux jolies filles mais ce qu’il savait c’était que leurs mains sur son corps lui faisait du bien, sa verge bien au chaud à l’intérieur d’une d’entre elle le soulageait et que le pénis de l’autre homme bien enfoncé dans son postérieur l’emmenait au paradis : loin de cette terre et de ses malheurs. Le sexe lui donnait de l’amour et le sexe le faisait oublier alors ils se baisaient tous encore et encore avec l’espoir de se réveiller le lendemain avec un sourire aux lèvres mais en vain bien entendu, en vain parce qu’ils se retrouveraient avec une énorme migraine plus triste que la vieille et plus pitoyable encore que durant la nuit. Alors ils seraient de mauvais humeur, enverraient les autres voir ailleurs et se détesteraient encore plus…ET c’est ainsi, que le temps passant, l’alcool dégoulinant dans la gorge que Maximilien se retrouva à dormir dans le couloir du sixième étage, la bouteille à la main, juste à côté des appartements des professeurs…

C’était une très belle journée aujourd’hui : midi venait de sonner et le soleil brillait dans le ciel éclairant le monde autours de lui, remplissant de joie et de vie tous les êtres qui passaient par là. Les rayons de ce bel astre vinrent s’infiltrer à travers la fenêtre d’une petite maisonnette de banlieue. Une toute petite maison bien cosie et joyeuse et à l’intérieur de se logis se trouvaient un jeune couple. La jeune femmes aux cheveux bruns se préparaient dans sa chambre tandis qu’en bas, un magnifique jeune homme aux cheveux blonds se trouvait dans la cuisine à préparer le repas…Il s’activait rapidement parce qu’il était un peu en retard et craignait de voir ses invités arrivés alors que les plats ne seraient pas prêt. Il devait absolument faire vite mais malheureusement il ne pouvait accélérer la cuisson du poulet plus qu’il n’était déjà en train de le faire. Pendant que l’animal se dorait dans le four, le jeune homme entreprit donc de placer les petits amuses gueules dans un plat lorsque tout d’un coup une bouche pulpeuse vint se frayer un chemin dans son coup pour y déposer un doux baiser :

LOREANA_ « A quelle heure ils arrivent ? »
MAXIMILIEN_ « D’ici dix minutes. Travis m’a dit qu’il devait encore passer chercher quelque chose chez Jules avec Lucas. Quant à Léo, il est toujours en retard mais j’espère que Sarah lui apprendra les joies de la ponctualité. Dis moi, Nathanaël dort ? »
LOREANA_ « Je vais vite aller mettre la table alors puisqu’ils ne vont pas tarder et oui, ton fils dort et j’espère qu’il dormira encore un peu, qu’on puisse profiter de ce dîner ! »

Maximilien éclata de rire et se retourna pour embrasser sa belle. Le temps s’était bien écoulé depuis leur sortie de Poudlard. Maximilien âgé de vingt trois ans s’était marié avec Loreana il y’a de cela trois ans et la belle était tombée enceinte un an plus tard et les voilà qu’ils avaient dans leur maison un petit bonhomme d’un an et demis qui courrait partout à la recherche de bêtises à faire. Travis, quant à lui, avait rencontré, il y’a un an, un beau jeune homme nommé Lucas avec lequel il avait entreprit de commencer à vivre. Ils formaient un couple tout à fait adorable et Léo s’était enfin stabilisé, deux ans plus tôt, avec une magnifique blonde sexy qui s’appelait Sarah. Tout allait mieux dans le meilleur des mondes et aujourd’hui, comme tous les samedis c’était le jour où les trois amis accompagnés de leurs amoureux respectifs se réunissaient et aujourd’hui, le rassemblement avait lieux chez le jeune père ! Jeune père qui s’activait au fourneau. C’était du boulot : il devait surveiller le poulet pendant qu’il épluchait les légumes pour son fiston chéri lorsque tout d’un coup la sonnette d’entrée retentit :

LOREANA_ « Maxou, tu vas ouvrir, Nathanaël s’est réveillé et je m’en occupe ! »

Le jeune homme soupira violemment. Il devait tout faire dans cette maison, non mais vraiment ! IL sourit néanmoins heureux de la vie qu’il menait. Tout se déroulait comme il l’avait toujours rêvé. Il avait coupé les ponts avec ses parents, il travaillait pour un laboratoire de potion et faisait des recherches en permanence main dans la main avec Loreana. IL était marié à la plus belle femme du monde qui lui avait offert un fils adorable et très intelligent. Un petit bonhomme blond aux yeux bleus qui lui ressemblait comme deux goûtes d’eau et qui ne cessait de le surprendre chaque jour : cette vie était parfaite. Il quitta la cuisine en vérifiant bien que rien ne risquait de brûler et courru ouvrir la porte d’entrée accueillant gaiement le quatuor qui venait d’arrivée. Travis avait toujours ses habituels longs cheveux noirs mais s’était complètement remis de la mort de son frère jumeau et arborait un immense sourire tandis que se pendait à son bras un beau rouquin bien musclé. Léo avait gardé son air bad boy un peu enfantin mais on pouvait lire dans ses yeux tout l’amour qu’il ressentait pour sa jolie blonde.

MAXIMILIEN_ « Salut la compagnie, je vous en prie, entrez. Les amuses gueules vous attendent dans le salon. Loreana va bientôt nous rejoindre avec le petit bonhomme. IL devait dormir mais je crois qu’il a ressentit votre arrivée ! »

Les quatre jeunes arrivés éclatèrent de rire en pénétrant dans la maisonnette. L’après midi promettait d’être joyeuses et rien, non rien ne pouvait venir gâcher ce moment parfait plein d’amour et d’amitié…

TIMOTHE_ « PUTAIN, Max! Qu’est-ce que t’as fiché, encore? Tu veux vraiment bousiller ta vie comme ça, t’es égoïste à ce point? Tu me répugnes, tu le sais ça? T’es qu’un imbécile! Relève-toi, sois un homme ! »

Le jeune sursauta violemment et clignota des yeux. Il lui avait bien semblé avoir sentit quelque chose lui tombé dessus mais s’accrochant à ce rêve parfait qu’il venait de vivre, il n’avait pas voulu ouvrir les yeux. Mais la voix criarde d’un autre jeune l’homme l’avait forcé à quitter ce nid chaud plein d’amour qu’il s’était construit. Il fronça alors les sourcils tout en essayant de visualiser l’endroit où il se trouvait : un couloir du château. Il sollicita un peu sa mémoire et se rappela alors les évènements de la vieille ! Ceci expliqua son mal de tête mais la question qui le dérangeait était : qui avait bien pu le déranger dans son doux rêve ? Un rêve où Travis était toujours vivant, Loreana l’aimait encore et la vie était parfaite. C’était Timothé Smith. Un de ses meilleurs amis. Cet ancien serdaigle qu’il aimait tant mais en ce moment ce fut une grande dose de haine qui grandissait en lui et tout en se frottant les yeux, Maximilien réussi à balancer d’un ton très sarcastique :

MAXIMILIEN_ « Tiens mais qui vois-je ? C’est ce cher Monsieur Smith qui se prend au sérieux…Allez vous me mettre en retenue, professeur ! »

Le serdaigle savait parfaitement bien qu’il était méchant et qu’il allait faire de la peine à son ami mais il n’en n’avait cure en ce moment. Il avait besoin de déverser sa rage contre l’injuste destin qui lui avait enlevé son meilleur ami. Il avait besoin de s’énerver, de se calmer et puis Timothé lui avait parlé avec tellement d’agressivité qu’il devait bien le payer. Jamais Maximilien n’avait ressentit une telle haine envers son ami et même si il avait conscience que la scène devait être pathétique, rien ne pouvait le calmer. Faisant appel à ses dernières forces, il plaça ses mains sur le sol et poussa fortement dessus pour se redresser et faire face à l’apprenti des sortilèges et enchantement pour lui sortir d’une voix moins moqueuses mais bien plus froide :

MAXIMILIEN_ « Qu’est ce que tu me veux, Timmy ? »

Spoiler:

Si ses propres paroles lui avaient fait aussi mal qu’un coup de poignard dans l’estomac, celles de Maximilien venaient de retourner le fer dans la plaie. Mais non seulement la voix de celui qu’il considérait comme son meilleur ami après Noah était agressive et cruelle, son regard l’était cent fois plus. Timothé dû user de toute sa volonté et de son courage pour garder ses yeux bleus bien ancrés dans ceux du septième année, car l’envie de les détourner était bien présente. Jamais auparavant ils ne s’étaient parlé ainsi, jamais ils n’avaient élevé la voix contre l’autre, jamais un regard déplacé, jamais un geste tordu… aucune trahison, aucune dispute même. Bien qu’ils étaient différents, Timothé et Maximilien étaient sans doute faits pour s’entendre puisque leur amitié n’avait jamais souffert au cours de leurs années à Poudlard. Depuis la nuit de leur rencontre… jusqu’à cette nuit-là. Là, tout était sur le point de changer… si Timothé ne faisait rien et se contentait d’être spectateur de la déchéance de Maximilien. Ceux qui ne connaissaient pas bien le Serdaigle auraient pu croire qu’il se remettait peu à peu de la mort de Travis, mais les gens proches de lui le voyaient chaque jour un peu plus blême, un peu plus distant, un peu plus… mort. À l’intérieur, puisqu’il tentait du mieux qu’il pouvait de camoufler ce monstre qui sommeillait dans son cœur depuis la perte du jeune Cohen. Max avait-il conscience que son comportement ne procurait que du mal autour de lui, ou au contraire l’ignorait-il et préférait-il continuer d’évoluer dans sa bulle d’égoïsme? L’apprenti savait qu’il aurait la réponse seulement en secouant son ami, en le poussant à bout, en lui montrant qu’il avait tort d’agir en idiot ainsi… il ne pouvait pas se permettre de sombrer de cette façon et d’abandonner tous ceux qui tenaient à lui! Surtout Léo, qui avait besoin de son meilleur ami...

Il resta debout, observant la version pathétique de Maximilien tentant de se relever pour lui faire face. Il arborait son regard fier, son regard de Middle, et parla une seconde fois, d’un ton tranchant, lui demandant ce qu’il lui voulait. Cette fois, Timothé s’était préparé. Il ne broncha pas devant l’allure stupide de son ami, qui essayait d’imposer ses mots comme avant, un peu comme s’il ignorait l’état dans lequel il se trouvait. Ses cheveux écrasés sur son visage en sueur, sa repousse de barbe, ses vêtements mouillés de boisson, ses mains tremblantes, sa difficulté à se tenir debout… si le sorcier avait eu un miroir sur lui, il l’aurait tendu au Serdaigle pour qu’il voit à quel point il était pitoyable. Mais au-delà de toute cette rancœur, Timothé n’avait qu’un seule envie : serrer Maximilien très fort dans ses bras, et lui dire que tout irait bien, qu’il serait là pour l’aider à surmonter cette épreuve… seulement, la rage prenait le dessus, probablement son côté protecteur qui lui dictait d’être ferme avec son ami. Un peu comme l’aurait fait un grand frère. Car oui, en ce moment c’était exactement ce que ressentait Timothé. Il voulait protéger son ami et l’empêcher de commettre des actes qu’il regretterait plus tard. L’ancien Serdaigle serra les poings et respira un bon coup en fermant les yeux, tentant désespérément de se donner le courage nécessaire pour dire ce qu’il avait à dire. Il avança d’un pas, puis de deux, faisant reculer Maximilien jusqu’à ce que celui-ci soit adossé contre le mur. Plus d’échappatoire, du moins pour le moment.

TIMOTHÉ;; « Premièrement, si je me prends au sérieux c’est parce que je tiens à toi, espèce d’imbécile! T’as des cailloux à la place des yeux ou quoi? Effectivement, je pourrais bien te foutre des retenues au cul jusqu’à la fin de l’année si j’en avais envie, mais ça sert à quoi hein? Tu m’as rarement vu en colère, je parle rarement ainsi d’ailleurs, mais là, c’en est trop! J’en ai marre de te voir gâcher tes journées, gâcher tes relations, gâcher ton avenir parce que t’es trop égoïste pour te rendre compte que des gens TIENNENT À TOI! Travis est parti, il ne reviendra pas, peu importe que tu le supplies, que tu rêves de lui, que tu tentes d’inventer n’importe quelle formule… il… il… »

Timothé s’arrêta un moment, submergé par l’émotion. Il revoyait le visage anéanti de Maximilien lors des funérailles de Travis, lorsqu’il tentait péniblement de rester debout. Ce n’était même plus de la tristesse, c’était une profonde détresse qui lui avait arraché le cœur… et ce cœur se trouvait probablement avec Cohen. Se mettre dans la peau de Maximilien était très facile… Timothé n’avait qu’à s’imaginer perdre Noah, Julia, Eloïse, Laura, Max ou n’importe quelle personne qui lui était chère. Il était conscient que la mort n’emmenait pas seulement le défunt dans ses entrailles, mais également une partie de l’âme des personnes proches de l’individu en question. Et cette plaie qui se formait chez chacun d’eux ne se refermerait jamais complètement. Sauf que voilà… la vie continue, et ça, Maximilien se devait de le comprendre. Loreana et Léo étaient toujours présents, et ils avaient besoin de lui tout comme il avait besoin d’eux. L’ancien batteur restait silencieux tandis que ses yeux se remplissaient de larmes, qui ne tarderaient probablement pas à couler s’il ne les retenait pas rapidement. Il ne su même pas si elles étaient de tristesse ou de colère, tant son esprit était embrouillé à ce moment. Les mots qu’il voulait dire à son ami se bousculaient dans sa tête et Timothé hésitait maintenant à parler, craignant que tout sorte très mal. Il posa une main sur l’épaule du Serdaigle et approcha son visage du sien, espérant que de cette façon, Max comprendrait qu’il ne voulait que le réveiller, lui faire prendre conscience qu’il faisait souffrir tout le monde ainsi…

TIMOTHÉ;; « Il est mort, Max. MORT! Mais Léo est vivant lui! Je ne peux pas comprendre ce que tu ressens, parce que je n’ai jamais vécu une telle tragédie… mais as-tu pensé à ce que Léo ressent? Il a perdu Travis, et maintenant il est en train de te perdre toi… es-tu aveugle au point d’abandonner ton meilleur ami? Je ne veux absolument pas parler au nom de Travis, mais sincèrement, pense-tu qu’il accepterait de te voir agir de cette façon là? Regarde-toi, tu as l’air d’un clochard Max! Je ne te demande pas d’oublier ta peine et d’oublier Travis… mais tu dois faire un effort. Fais-le pour ceux qui tiennent à toi. Bon sang, Max… qu’est-ce que je dois faire pour que tu prennes conscience du mal que tu te causes? Tu te détruis à petit feu, et je devrais me contenter de te regarder faire? Tu me connais bien, pourtant… »

Spoiler:

Comme il devait être pathétique, ainsi affalé par terre, puant l’alcool et la cigarette, pas lavé depuis plus d’une semaine, les yeux pleins de larmes, les vêtements presque déchirant et tachés, ne sachant même pas se relever. On se serait presque cru au théâtre. Un grand théâtre où une tragédie grecque se jouait dans les larmes, le sang et la douleur. Sauf que le jeu ici n’était pas faux et que Maximilien était l’acteur principal de sa propre souffrance, ce qu’il ne semblait presque même pas remarquer tant il se contentait de s’accouder, de s’enfoncer voir même de plonger volontairement dans sa propre merde ! Merde, oui il n’y avait pas d’autre mot qui convenait et on aurait beau en chercher aucun ne serait assez fort pour décrire la façon dont le blondinet se comportait, ce à quoi le blondinet ressemblait et ce qu’il était devenu tout simplement parce que oui : il se comportait comme une merde, avait l’air d’une merde et était devenu une merde ! Seulement personne jusqu’à aujourd’hui n’avait eut le courage de le lui dire. Tous le regardait avec pitié, voulait l’aider, les relever, lui parler comme si il s’agissait d’un agneau blesser, tous le contemplait, le fuyait, l’ignorait ou pire le plaignaient comme si ils pouvaient comprendre ce qu’il ressentait ou comme si ils souhaitaient l’aider. Quelle bande d’hypocrites ! Maximilien ne voulait pas qu’on le regarde comme si le ciel lui était tombé sur la tête, comme si il était devenu un endicapé. IL ne voulait pas qu’on lui pardonne tout sous prétexte qu’il n’allait pas bien. Même les professeurs le laissaient sécher, répondre insolemment, faire l’idiot et être sarcastique voir même méchant et on lui pardonnait parce que le pauvre avait des larmes aux yeux et traversait quelque chose de difficile mais ARRETEZ ! Maximilien avait besoin qu’on le secoue une bonne fois pour toute, qu’on le fasse réagir, qu’on le fasse bouger. Oh bien sûr il ne se rendait pas compte que c’était ce qu’il fallait mais pourtant il en avait terriblement besoin. On devait le faire bouger, le faire agir une bonne fois pour toute, qu’il se réveille et se comporte comme un homme, en douleur certes, mais qu’il arrête d’être une larve destructrice ! Et Timothé Smith allait peut-être être cette personne si l’adolescent se sentait prêt à supporter tous les sarcasmes de Maximilien…

Maxou avait aussi besoin de tester qui resterait là pour lui après, pendant, qui étaient réellement ses amis… Il devait le savoir et c’était sans doute aussi pour cela, qu’inconsciemment il les testait en devenant méchant… Alors lorsqu’il fut réveillé d’un si beau rêve par l’ancien serdaigle, Maximilien lui sortit, tel une vipère, une phrase bien douloureuse qui allait piquer là où cela faisait mal. Le blond le savait parfaitement bien mais ne s’en souciait plus…Il se disait qu’il avait perdu Travis alors il ne pouvait rien lui arriver de pire. L’idiot ! Il ne se rendait pas compte des gens qui l’entouraient et qu’il risquait de perdre aussi par son comportement et surtout qu’il leur faisait beaucoup de peine ! Mais Maximilien ne s’inquiétait plus de leur douleur. IL était devenu tellement égoïste qu’après avoir sorti cette méchanceté à son ami, il se contenta d’essayer de se relever sans même le regarder, sans même prendre la peine de savoir si l’apprenti avait été touché par ses paroles. Non, Maximilien tentait juste, comme le pathétique type qu’il était devenu, de se relever enfin ! Il posa ses deux mains par terre et s’appuyant sur le mur, utilisant ses dernières forces, il se mit enfin sur ses jambes pour demander d’une voix sèche à Timothé ce que ce dernier voulait…ce fut la phrase de trop qui fit craquer Timothé…

TIMOTHE_ « Premièrement, si je me prends au sérieux c’est parce que je tiens à toi, espèce d’imbécile! T’as des cailloux à la place des yeux ou quoi? Effectivement, je pourrais bien te foutre des retenues au cul jusqu’à la fin de l’année si j’en avais envie, mais ça sert à quoi hein? Tu m’as rarement vu en colère, je parle rarement ainsi d’ailleurs, mais là, c’en est trop! J’en ai marre de te voir gâcher tes journées, gâcher tes relations, gâcher ton avenir parce que t’es trop égoïste pour te rendre compte que des gens TIENNENT À TOI! Travis est parti, il ne reviendra pas, peu importe que tu le supplies, que tu rêves de lui, que tu tentes d’inventer n’importe quelle formule… il… il… »

Maximilien avait la tête qui tourne et la voix criarde de Timothé ne faisait rien pour arranger les choses. Les mots avaient du mal à arriver à son cerveau et même lorsqu’ils y arrivaient, Maximilien ne cherchait pas à faire d’effort particulier pour essayer de les comprendre. Il n’avait pas envie d’écouter ce qu’on avait à lui dire, il voulait retourner dans son dortoir, dormir jusqu’à ce que la nuit tombe et qu’il puisse enfin à nouveau essayer d’aller oublier quelque part loin, loin des gens et le plus loin possible de la tombe de Travis. Cette tombe qui lui crachait au visage la vérité. Il n’avait plus été la voir depuis la nuit qui a suivi l’enterrement où il avait couché avec Alexia Sullivan…Les paroles de l’apprenti professeur de sortilège lui passèrent donc un peu au dessus de la tête. Son avenir et patati, égoïste et patata, tes relations etc. Qu’est ce qu’il en avait à faire ? Il voulait juste dormir, c’était trop demandé peut-être, de pouvoir rejoindre on lit ? Et puis finalement, Timothé termina sa tirade en parlant de Travis et à l’entente de ce nom, les oreilles du petit Middle e dressèrent prêtes à entendre…Peut-être qu’on allait lui dire que c’était une blague, qu’il était vivant et qu’il allait revenir d’un petit voyage, où que ce n’était qu’un cauchemar…Malheureusement, la tournure de la phrase de Timothé ne prit pas le chemin de cette annonce, prenant plutôt le côté inverse même…Timothé allait lui cracher la vérité en face…Le cœur de Maximilien se serra et il sentit des larmes couler sur ses joues malgré lui. Ses membres tremblaient mais cette fois-ci pas à cause de l’alcool mais bien à cause de ce qu’il allait entendre. Sa voix se fit alors suppliante et il réussi à dire :

MAXIMILIEN_ « Ne dis pas ça, Timmy. Non ne le dis pas…Je t’en supplie ! »
TIMOTHE_ « Il est mort, Max. MORT! »
MAXIMILIEN_ « Non, tais-toi, Tim, tais toi et ne dis plus jamais ça. TAIS TOI ! »

Maximilien avait parlé en même temps que Timothé et avait hurlé la fin de la phrase. Il ne voulait pas entendre ce mot. Travis ne pouvait pas être mort, NON ! Oui, Maximilien était partagé entre la phase de déni et la dépression massive suite à cette nouvelle qu’il n’arrivait pas à accepter ! Il ne voulait plus jamais que quelqu’un lui dise que Travis était mort, JAMAIS ! Ces mêmes mots, prononcés par le directeur, lui avaient déjà fait tellement mal, il ne voulait plus jamais voir quelqu’un les prononcer devant lui ! Son cœur se déchirait, ses yeux laissaient les larmes dégouliner : il souffrait ! Mais il avait besoin qu’on le lui dise. La seule façon pour lui de s’en sortir était d’accepter la réalité…Une fois que celle-ci serait acceptée, il pourrait combattre sa souffrance et se relevé et Timothé était le seul à avoir osé la lui dire en face…Maximilien avait mal mais Timothé continua son discours…

TIMOTHE_ « Mais Léo est vivant lui! Je ne peux pas comprendre ce que tu ressens, parce que je n’ai jamais vécu une telle tragédie… mais as-tu pensé à ce que Léo ressent? Il a perdu Travis, et maintenant il est en train de te perdre toi… es-tu aveugle au point d’abandonner ton meilleur ami? Je ne veux absolument pas parler au nom de Travis, mais sincèrement, pense-tu qu’il accepterait de te voir agir de cette façon là? Regarde-toi, tu as l’air d’un clochard Max! Je ne te demande pas d’oublier ta peine et d’oublier Travis… mais tu dois faire un effort. Fais-le pour ceux qui tiennent à toi. Bon sang, Max… qu’est-ce que je dois faire pour que tu prennes conscience du mal que tu te causes? Tu te détruis à petit feu, et je devrais me contenter de te regarder faire? Tu me connais bien, pourtant… »

Maximilien s’était bouché les oreilles de peur d’entendre à nouveau que Travis était mort mais lorsque la nom de Léo arriva à ses tympans, il se décida à écouter comme si un peu de lumière, un peu de raison revenait en lui. Il voyait le visage de Léo et tandis que Timothé parlait et que lui, Maxou, avait du mal à comprendre ce que l’apprenti racontait des images de son enfance lui revinrent en mémoire. Léo et lui en train de jouer au quidditch, en train de faire du skate, de nager, de s’enfuir, de courir, de faire des câlins à Marie. Léo avec Travis et lui dans les couloirs, dans le dortoir à s’envoyer des coussins dessus, Léo et Travis et lui-même en train de se disputer, de se chatouiller, de jouer, de faire une partie de carte, de suivre un cours, d’étudier, de se balader, de foutre le bordel, de faire des farces, de lire un livre… Tant de souvenir ! BON SANG ! Timothé avait raison ! Léo était encore là, Léo aussi avait mal, Léo aussi souffrait lui, que faisait il ? Il ne faisait que le détruire encore plus…Ensemble il pourrait surmonter cela. Mais ils devaient le faire ensemble !

MAXIMILIEN_ « Léo…Il ne me pardonnera jamais, Tim ! »

Maximilien venait de se prendre une douche froide. Il venait de prendre conscience de la réalité. De ce qu’il avait fait, de comment il avait agis avec tout le monde…IL avait fait souffrir tout le monde. Sous prétexte qu’il avait mal, il s’était permis d’alourdir la douleur de tout ceux qui partageaient son deuil ! Maximilien fondit en larme et se blottit dans les bras de son ami, Timothé. Se serrant contre lui, pleurant sur son épaule comme un enfant dans les bras de sa mère. Il devait se dégager de son chagrin. Il devait pleurer la mort de Travis et pleurer la honte qu’il ressentait, cette culpabilité qui commençait à l’oppresser. Ensuite il pourrait aller voir Léo peut-être, si celui-ci consentait à lui parler et peut-être même Loréana mais là, d’abord, il devait pleurer !

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